❀ Chapitre 18 - Un nouveau départ (partie 2) ❀

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La journée est passée si rapidement que je ne l'ai tout simplement pas vu filer.

Allison et Ethan viennent de partir de leur côté. Pour ma part, je quitte les cours en compagnie de Brady et de Malia.

Je suis déterminée à me rendre au bureau du shérif pour faire une déposition, comme me l'a conseillé son adjoint, Jordan Parrish. J'espère qu'il ne sera pas trop occupé. Je ne souhaite pas parler de quelque chose d'aussi personnel avec une autre personne.

— Tu sembles nerveuse Madi', ça va ? s'enquiert Brady.

— Hey, cesse donc de t'inquiéter pour moi, lui réponds-je en tentant un sourire.

— Tu sais qu'on est là si tu as besoin ? ajoute ma meilleure amie.

— Je sais que vous serez toujours à mes côtés, leur déclaré-je.

Un klaxon retentit. Il s'agit de la maman de Brady qui commence à s'impatienter. Pour ainsi dire, j'ai l'impression que c'est même la première fois qu'elle vient le chercher.

Mon meilleur ami claque un bisou sur ma joue avant de s'éclipser vers la voiture de sa génitrice.

— Derek vient te chercher ? me questionne la coyote.

Il est temps de vérifier si je mens bien ou non.

— Oui, il ne devrait pas tarder d'ailleurs, dis-je.

Je regarde ma montre.

— On se voit demain alors, Théo m'attend pour des leçons de conduite, me prévient-elle.

— Pas de problème, ne tue pas trop de gens cette fois-ci, la taquiné-je.

Elle explose de rire.

— Un conseil, ne te mets jamais sur ma route... Je pourrais te tailler le dernier short à la mode, me met-elle en garde.

Je secoue la tête, dépitée, et la regarde s'éloigner à vive allure.

Léonie ne doit d'ailleurs pas être très contente. J'ai entendu dire qu'elle et Théo s'étaient rapprochés au cours des derniers jours, au point de presque sortir ensemble. J'attends de voir avec impatience comment leur relation va évoluer. La chimère a un sale caractère. Et encore, c'est un euphémisme.

Après avoir attendu quelques minutes après que la voiture de Théo ait quitté le parking avec Malia, je prends le chemin vers le commissariat.

Derek me tuerait s'il savait.

Le trajet se déroule sans encombres jusqu'à ce que je me retrouve à nouveau face à mes agresseurs. Mon coeur rate un battement. Je me fige sur place. Ils m'ont repérée.

Ces connards ne me laisseront jamais tranquille ? Ce qu'ils m'ont fait subir ne leur a pas suffit ? Je les hais. 

Je traverse sans regarder les voitures qui circulent sur la route, me prend quelques coups de klaxons et change de trottoir précipitamment. Ma vision se brouille un instant, refusant d'accepter leur présence. 

Trois d'entre eux semblent déterminés à me rattraper et traversent à leur tour. Les deux autres, quant à eux, regagnent leur bolide.

Je le sens mal, vraiment mal.

Pendant qu'il est encore temps, je prends de l'avance et commence à courir du plus vite que je peux. Ce qu'ils m'ont fait vivre défile sous mes yeux à une vitesse folle. Je n'ai pas envie de le subir encore une fois. Je ne m'en remettrais pas.

Je remercie intérieurement le coach pour ses cours d'athlétisme intensifs. Je zigzague entre les véhicules en essayant de les éviter au maximum.

Les passants me regardent courir, les bras ballants, le long du corps. Agissez, faites quelque chose, non ?

Le bureau du shérif me semble encore loin. Je me retourne et remarque que ces monstres prennent de l'avance et me rattrapent peu à peu. Un frisson désagréable me traverse le corps. La voiture contenant les deux autres est arrêtée au feu. Au prochain carrefour elle me rattrapera sans difficultés, je peux en être sûre.

Tout se joue ici. J'entre dans une ruelle que je ne connais que trop bien. Je zigzague entre les poubelles, saute par dessus quelques obstacles et en atteins le bout, qui donne sur une autre rue, beaucoup plus calme. La voiture de mes agresseurs a réussi à me rattraper en passant par l'autre côté et se dirige droit vers moi. Je pique un ultime sprint sur deux-cent mètres et finis par envoyer valser les portes du bureau du shérif contre les murs blancs. J'entends les pneus crisser de rage sur le bitume.

Tout est terminé. J'ai réussi.

Mes larmes troublent ma vue. Cependant, je distingue les nombreux sursauts des fonctionnaires, qui se tournent tour à tour dans ma direction.

Je tente de reprendre mon souffle, pliée en deux.

Je dois continuer à avancer. Je ne peux plus reculer.

Une porte s'ouvre.

Des bruits de pas se rapprochent jusqu'à se planter juste devant moi. À peine ai-je le temps de me redresser que je me retrouve emprisonnée dans des bras. SES bras.

— Tout est fini Madison, je suis là... me murmure-t-il dans le creux de l'oreille.

Je resserre mon emprise autour de lui, comme si ma vie en dépendait.

Mon sauveur.

Il caresse tendrement mes cheveux ainsi que mon dos pour m'aider du mieux qu'il le peut à me calmer.

De leur côté, ses collègues se pressent dehors pour tenter de relever la plaque d'immatriculation du véhicule qui me poursuivait jusqu'à ce que mort s'ensuive, s'il n'est pas trop tard.

Nous sommes désormais seuls.

Je suis prise de tremblements qui s'amplifient au fur et à mesure que l'adrénaline quitte mon corps. Sa chemise devient rapidement un simple tissu inondé par mes larmes qui déferlent abondamment sur mes joues. Je ne parviens plus à me contrôler, mais, à ma grande surprise, je ne cherche pas non plus à le faire. Je n'essaie pas de lutter et laisse simplement parler ce trop plein d'émotions qui attendait de sortir depuis plusieurs semaines. Je sais qu'il ne me jugera pas. Que c'est appréciable de se laisser enfin aller...

Il continue ses gestes doux à mon égard, tentant par tous les moyens de m'apaiser, tout en me maintenant fermement contre lui.

— C'est terminé, reprend-il d'une voix rassurante.

— J'ai eu tellement peur, sangloté-je.

— J'en suis navré... m'assure-t-il.

— Vous allez pouvoir les arrêter ? le questionné-je d'une voix fluette.

— Je vais avoir besoin de ton aide pour cela. J'ai conscience que je t'en demande beaucoup mais c'est la seule solution pour les faire payer, m'informe-t-il.

— Oh tu sais, j'étais venue pour ça de toutes façons, lui avoué-je.

— Et je te ramènerai tout à l'heure. Il est hors de question que tu rentres seule, décrète-t-il d'un ton qui n'admet aucune réplique.

— Tu diras rien à Derek hein ? le supplié-je.

— Parce qu'il n'est pas au courant ? s'enquiert-il.

— Non, il travaille aujourd'hui. Je voulais venir comme une grande, me confié-je.

— Pourquoi ça ne m'étonnes pas ? dit-il.

J'enfonce ma tête un peu plus dans mes épaules, peu fière. J'ai conscience d'avoir couru un danger inutile qui aurait pu finir tragiquement.

— Promets-moi ? lui demandé-je timidement.

— Je te le promets mais dès que tu ne souhaites pas faire appel aux personnes qui t'entourent, fais au moins appel à moi, m'impose-t-il.

— D'accord, promis, lui certifié-je.

Cette discussion m'a permis de penser à autre chose. Grâce à elle, je finis par reprendre mes esprits. Mes tremblements ainsi que mes larmes se sont calmés. Je redresse ma tête en direction de Jordan.

Il me scrute, essayant certainement de jauger la situation qui se présente à lui.

— Je te laisse venir dans mon bureau ? me propose-t-il.


Bad Liar [M.H. - J.P.] *Teen Wolf*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant