11. Somnambule

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Venise, Italie

Serena Esposito rangeait calmement ses affaires dans son casier. Machinalement, elle attrapa son smartphone et fit glisser l'écran vers le haut pour le déverrouiller. Un message l'attendait sur l'icône verte.
« Il arrive. K. »
Un message de Kimberley. L'Homme au Chapeau arrivait. Elle en était certaine. Elle fonça chez elle avec sa voiture et s'empara de l'arme aux balles vaporeuses. Les lumières s'éteignirent brusquement et une longue silhouette filiforme apparut devant la femme, portant un chapeau qui plongeait son visage dans l'ombre. Serena pointa l'arme sur lui avec ses deux mains, mais elle était paralysée par la peur. L'homme s'avança vers elle et posa son doigt sur le canon de l'arme.

- Pas comme ça.

Serena en était presque sûre : elle avait entendu une voix lui parler.

- Cela ne pourra pas me tuer, tu le sais aussi bien que moi. Jouons à un jeu. Je vais me rendre à un endroit que tu adores et tuer quelqu'un. À ce moment-là, tu pourras voir si tu es aussi forte que tu le prétends.

La silhouette disparut aussi rapidement, dans un silence glacial.
« Un endroit qu'elle adorait » ... Le cinéma, le parc ou le lieu de son travail ? Son restaurant préféré ? Le choix n'était pas évident.

*
**

Kimberley rangea sagement les chaises sur les tables avant de passer un coup de balai dans le restaurant. Elle prit soin d'éteindre les lumières et de fermer la porte à double tour. Quand elle se retourna, un froid inquiétant parcourut son échine. Elle se retourna, les clés du restaurant toujours dans sa main et aperçut un lampadaire défectueux baignant dans une étrange brume. Elle plissa les yeux en avançant de quelques pas avant de soulever son t-shirt et de prendre l'arme qui était coincée entre la ceinture de son jean et son dos. Elle s'avança dans la ruelle, seule, mais armée de courage.
Deux enfants gisaient sur le sol, déchiquetés. Aucun des deux n'avaient de jambes, probablement dévorées par un monstre. Kimberley porta une main à sa bouche et retint le haut-le-coeur qui lui brûlait la gorge. Mais avant qu'elle n'essaie quoique ce soit, une puissante lumière éclaira les lieux, provenant de derrière. Elle se retourna et aperçut une patrouille de police. Deux hommes en uniforme braquaient leurs armes sur elle.

- Mains en l'air ! hurla l'un d'entre eux.

Elle s'exécuta, mais elle oublia l'essentiel : elle était sur les lieux d'un crime horrible et elle avait une arme non conventionnelle sur elle. Il était évident qu'elle allait être emmenée en garde à vue. Et cela ne manqua pas. On lui passa les menottes et elle fut emmenée au poste de police le plus proche.

*
**

Lorie étudiait de près le liquide blanc suspect qui servait pour les balles dites « vaporeuses ». La substance reposait dans des fioles qui passaient sur tout un système de tapis et d'engrenages avant de ressortir sous le format d'une balle. Elle se tourna ensuite vers la personne présente dans la pièce avec elle.

- Alors, ça fait combien de temps que l'Ordre des Somnambules existe ?

- Depuis la nuit des temps, répondit simplement la mystérieuse personne masquée.

- Alors pourquoi vous existez encore ? Depuis le temps, vous devriez avoir éradiqué tous les cauchemars non ?

- Quand on élimine un cauchemar, un autre prend sa place. C'est une lutte sans fin. Nous espérons un jour pouvoir fermer le portail qui relie nos deux mondes.

- Mais, nous sommes dans un rêve ici, n'est-ce pas ? Si vous refermez le portail, vous ne pourrez plus agir sur la réalité.

- Si c'est le cas, nous n'aurons plus à intervenir.

Little Nightmares Saison 2 (Série)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant