Nom.

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Seiran et Yen étaient réduite à dormir dehors. En plein hiver. Tante Hatsu ne rigolait jamais avec les punitions et Oncle Shota avait raison. Emmitouflé dans une épaisse couverture, Yen observait Seiran de loin. La jeune Ito était assise dans les marches menant à la porte d'entrée, appuyée contre l'une des colonnes supportant l'avance de toit. Seiran était aussi armé d'une même couverture, seul aide pour survivre à la nuit. Elle se tenait debout face à l'enclos des chèvres. Un petit chevreau était encore réveillé malgré l'heure tardive et s'amusait à lécher ses doigts. Yen soupira, réalisant que le dialogue était nécessaire. Elle se leva, serrant un peu plus la couverture contre sa poitrine. Heureusement, elles avaient toutes les deux eu le temps de ramasser leurs chaussures avant de s'être fait viré brusquement par Hatsu. 

Il s'appelle Charli. Murmura Yen en s'approchant de sa cousine. Elle observa Seiran laisser pendre sa main au dessus de la clôture en bois, caressant la tête du petit animal. Il bêla doucement, comme si lui aussi il se retenait de faire trop de bruit. Yen prit une grande inspiration, rassemblant sa fierté. Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé ce soir... Je... Ça ne me regardais pas. 

En effet. Elle ne rajouta rien, souriant à chevreau. Ses cheveux brillaient sous la lueur de la lampe de la grange qui restait constamment allumée. 

Je suis aussi désolée de m'en être prise à... à ton ami. Ne sachant pas quoi dire, Seiran resta muette, hochant très légèrement la tête. Parlons d'autre chose... Yen leva le nez vers le ciel, découvert ce jour là. La casserole se trouvait juste au dessus de sa tête. Tu as des passions dans la vie ? Tu fais du sport ? 

—Je faisais de la danse... Murmura Seiran, ne voulant pas se montrer plus amicale que ça. De la danse classique. 

—Je t'ai vu au festival. C'est vrai que tu danses très bien. Moi je suis un vrai boudin, je sais même pas toucher le bout de mes pieds. 

—Les "boudins" comme tu dis sont aussi égaux que n'importe qui pour danser et faire ce qu'ils veulent. Ne te dénigre pas. Seiran leva ses yeux vers Yen pour la première fois après que son ami à poil n'ai déguerpis en direction de sa mère qui semblait l'appeler depuis la grande. Je n'ai pas de passion particulière. Je n'ai rien de bien interessant à raconter à vrai dire sur moi-même. 

Seiran l'observa de la tête au pied sans gêne avant de rabattre la couverture sur son bras nue, caressant un peu plus tôt le petit animal. Elle traina les pieds dans les gravillons, rejoignent le perron pour pouvoir s'y allonger et dormir. Elle avait aucune force pour se battre avec les adultes pour rentrer. Elle s'arrêta en chemin, raclant sa gorge, elle leva un court instant le nez au ciel avant de cracher sa glaire. Le remonté de vomi lui avait brûlé l'oesophage et elle n'arrivait pas à se débarrasser de ce gout de vomi au fond de sa gorge. Pour couronner, elle avait une voix de camionneur. 

Yen ne voulu pas aller de l'avant et la rejoindre. Depuis l'incident, elle se sentait en trop auprès de Seiran, pourtant elle l'appréciait bien. Elle avait eu le courage de s'excuser explicitement, le temps ne pouvait que dire ce qu'il en découlerait de leurs relations. 

Et toi ? Tu as des passions ? Yen ne l'entendait qu'à peine, elle se rapprocha alors, comme si ces deux questions était une sorte d'autorisation à s'avancer. Yen resta pour autant debout, Seiran gardait ses yeux fermé, prête à s'endormir si jamais Yen se montrait si ennuyante. 

Pas réellement, enfin, j'aime bien les jeux vidéos mais c'est pas une passion. 

Tu n'aimes pas les super-héros ? 

Non. Trancha vivement Yen en détournant le regard de Seiran un instant. Je n'aime pas ça. 

***

WAVE • "Mermaid" - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant