{Maison d'Éléona en média}
- Mademoiselle ? Nous y sommes presque, me dit Mr Hogan.Je fronce les sourcils et relève les yeux de mon carnet à dessin, remarquant alors combien cette demi-journée est passée relativement vite. La fleur de l'excitation commence à grandir en moi à mesure qu'on emprunte la longue route sinueuse entourée de gigantesques forêts qui nous guident jusqu'à la fin du chemin. On traverse alors un grand portail en métal noir et doré, sculpté avec un grand « R » au centre, puis une allée de pierres argentées et lisses comme du marbre. Seulement, la stupeur m'éprend lorsque je remarque sa ressemblance à une route en cristal arc-en-ciel. Amy en serait folle de joie... Après avoir longé, roulé autour de la grande fontaine à la statue d'un beau dragon chinois en or, la voiture s'arrête devant l'époustouflant château digne des contes de fées.
Ma bouche s'ouvre seule et mes yeux s'écarquillent.
Les pierres blanches de ses murs n'égalent en rien ses ardoises du toit d'un bleu splendide. Ce dernier, avec les pointes et la grande statue d'ange postée sur l'une des vertigineuses tours, brille au soleil. Les fenêtres aussi hautes qu'impeccablement propres me font sentir minuscule. À son instar, de nombreuses marches en marbre mènent à l'entrée et à sa gigantesque porte à double-battant en chêne, qui semble avoir été minutieusement taillée pour donner des moulures ancestrales, presque mystiques. Plusieurs grandes lanternes en verre sont posées à des points précis, des haies précisément coupées font référence aux années victoriennes, tandis que beaucoup d'arbres de toutes sortes s'alignent de chaque côté de l'immense allée, se démarquant du parc de devant. On ne peut qu'admirer son architecture latino-anglaise qui approfondit la grandeur et appuie le luxe du lieu. Par Merlin... Je me souvenais de cet endroit mais le château me semble plus gigantesque que jamais.
C'est sûr que c'est nettement plus chaleureux qu'au manoir, même si ça ressemble de loin à un château féerique respirant la pureté.
Lorsque Hogan ouvre la portière, je descends doucement de la voiture avec toute ma grâce de danseuse, le remerciant. À peine ai-je posé mes pieds sur la route de cristal que les parfums des fleurs viennent m'entourer dans de légers tintements de clochette. J'ai un éclat de rire en tournant sur moi-même, émerveillée de cet environnement.- Ma nièce est enfin arrivée ! s'exclame une voix mélodieuse.
Je me retourne soudain et ouvre grand les yeux de joie ; ma tante descend les marches des escaliers avec une élégance étonnante et arrive vers moi, le visage rayonnant et chaleureux. Je me retrouve aussitôt dans ses bras.
- Bonjour, Tantine ! dis-je en resserrant l'étreinte.
Mais elle recule d'un pas en prenant mon visage entre ses mains délicates et féminines.
- Laisse-moi te regarder...
Elle me scrute, m'analyse, dans l'espoir sûrement de constater à quel point le temps est coupable.
- Qu'est-ce que tu as grandie ! s'exclame-t-elle d'un grand sourire. Ohh là là, et ton visage... Tu es ravissante, ma Chérie ! Et ces vêtement !... Ils te vont à ravir !
- N'exagère rien, souriai-je nerveusement, mal à l'aise de tels compliments. Tu es très belle aussi, même plus encore !
Elle étire un sourire plus grand.
Tante Éléona semble ne pas avoir vieillie d'un pouce. En fait, autant qu'elle ne ressemble pas du tout à mon père biologique, j'ai toujours eu l'impression de voir un double de moi mais plus âgée et moins « poupée vivante ».
Aussi Albinos que je le suis, il y a tout de même une différence implacable : ma certitude a toujours été qu'elle ait un jour fait profil dans le mannequinat, avec son incroyable beauté dont la chevelure blanche sans défaut, aussi brillante que de la soie, s'ajoutent à deux yeux d'un bleu cristallin et doux, un nez droit et fin, et une bouche qui fait de beaux sourires rayonnants, toutefois un peu naïfs. Pour moi, c'est le parfait modèle de raffinerie et de douceur dont le monde a besoin. Constamment vêtue de vêtements clairs ou de bleu indigo, elle ne manque jamais un moment pour faire l'éloge visuel de son assortiment d'habits. Aujourd'hui, elle est vêtue d'une longue robe blanche bohémienne aux tulles trainant au sol et aux manches longues flottantes si transparentes que je me demande si elles sont vraiment présentes. Elle ne porte pas de chaussures ; seuls des bracelets de pied en diamant et aux perles en opale rose font distinguer sa peau de sa robe. Pas de doute, elle est éblouissante.
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Elementum {Tome 2}
Fiksi PenggemarAltercations acerbes avec sa famille, retrouvaille inoubliable avec ses meilleurs amis, rentrée fracassante en voiture volante, et tout un concours de circonstances bien intrigantes, cette deuxième année ne sera pas moins de tout repos pour Mélody...