Elementum {Tome 2}

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Deux semaines plus tard

- Mélody !

  La voix d'Angelina tout près de mon oreille me fait réveiller en sursaut. Ouvrant un œil en direction de la fenêtre, j'en remarque que le soleil vient à peine de se lever et qu'une brume flotte dans le ciel rosé. Je regarde Angelina, qui est assise à mon chevet, et remets ma tête dans mes oreillers en soie, bougonnant d'une voix encore endormie :

- 'deux secondes pour me dire qu'essquiya...

- Séance d'entrainement, m'annonce-t-elle en échappant un bâillement.

  En entendant cela, je réouvre mes yeux en la regardant avec une envie de lui envoyer une droite.

- Angie ! Le soleil est à peine levé ! protestai-je d'exaspération, gardant ma tête sous ma couette. J'ai aussi des doigts en atèle, ajoutai-je en sortant ma main de sous la couverture ; je ne peux donc pas participer à l'entrainement, as-tu oublié ?

- Non, mais Dubois insiste pour que tu regardes au moins l'entrainement.

  Je la regarde un instant, hébétée :

- Et à quoi ça va me servir, 'juste ?

- Ce sera comme... un cours théorique.

  Je souffle en tâtonnant ma table de chevet pour trouver ma montre à gousset. L'attrapant, je la regarde avec attention.

- Je vais l'étriper..., râlai-je d'un air sombre en sortant de mon lit.

  Aussitôt, c'est Katie qui me lance un pantalon cargo noir taille haute avec un crop-top Chanel à col montant sans manches et ma veste en cuir courte, que je récupère de justesse.

- Aller, on s'habille, me dit-elle en chuchotant face à Amy, Perlita et Parvati qui dorment encore.

  Je regarde Katie d'un regard noir, avant de m'habiller. Tout en enfilant mes vêtements à une main (aidée donc par Angelina pour enfiler mon haut), je me mets à râler :

- Me réveiller à une heure pareille... Non, mais c'est vraiment un suicidaire, celui-là... Je vais lui envoyer une baffe laser d'oser faire ça, il ne va plus se reconnaitre... Cours théorique, et mes fesses sont bordées de nouilles, pendant qu'il y est ?... Je te jure... En plus, tout le monde le sait qu'il vaut mieux ne jamais me réveiller !... Pff... Paix à son âme, c'est moi qui te le dis...

- Tu as fini de râler ? soupire Katie.

- Me réveiller à cette heure là, vous savez que ça ne sent pas bon pour celui qui a osé faire ça ?

- Oui, c'est ce qu'on lui a dit. Mais tu le connais, il est prêt à tout pour qu'on gagne, me dit Angelina alors qu'elle m'aide à enfiler ma veste en cuir.

  Je grommelle pendant encore bien dix minutes, le temps pour moi d'enfiler mes bottines militaires. Les lassant grâce à la magie, je griffonne un mot à Amy pour lui dire où je suis, puis je sors du dortoir et de la salle commune avec Angelina et Katie.

- Surtout, essaie de garder ton calme, me dit Angelina.

- Oui, inutile de se fâcher pour ça... ajoute Katie.

- Mais je ne suis pas fâchée, dis-je ; juste un poil exaspérée.

  Arrivées aux couloirs extérieurs, j'y trouve déjà tout le monde. Dubois est le seul qui a l'air d'être ravie de se réveiller de si bonne heure. George et Fred sont assis côte à côte, les yeux bouffis et les cheveux en désordre. Alicia, assise à côté d'eux, la tête contre sa main, est prête à se rendormir. Tout comme Harry, qui ronfle pratiquement, la tête contre son Nimbus 2000 pour sa part. En me voyant arriver, Dubois sourit de toutes ses dents et s'apprête à dire quelque chose (« Restons calme... m'encourage Angelina. »), mais je le coupe en lui donnant de ma main gauche un coup de poing si bruyant qu'il réveille les quatre autres dans un sursaut.