Un amour diablement mortel

IX

Mon corps se mit doucement à tomber dans le vide.

Ah... Bientôt libre...

Mes yeux se fermant par réflexe, j'eu à peine le temps d'apprécier la sensation de chute que violemment une main attrapa mon poignet. Une main ? La main de qui ? J'étais désormais pendue dans le vide avec pour seul ancrage à la vie la main d'un anonyme. Pourquoi ne me laisse t'on pas mourir ? N'ai-je pas fais souffrir assez de personnes ? N'ai-je pas assez souffert ?

Sans aucun geste pour essayer de remonter sur le dirigeable, je restais là. Pendue dans le vide. À quoi cela servirait il si je restais en vie ? À rien j'imagine... De toute façon je ne manquerais à personne.

La main qui tenait fermement mon bras fut rejointe par une autre main qui agrippa mon autre bras. Avec force, les mains me tirèrent jusqu'à me faire passer au dessus de la barrière. Je m'écrasais alors sur le sol du dirigeable. Les mains m'avaient lâchées sans ménagement.

J'étais maintenant allongée face contre terre sur le sol froid. J'attendais. À quoi cela servirait il de me lever ? Personne ne m'attendait... Rectification. À part mon psychopathe de frère et mes parents, personne ne m'attendait. Si je mourrais, je ne manquerais à personne. Faute d'être morte écrasée sur le sol, j'allais mourir ici même, sur le sol d'un dirigeable. J'allais me laisser mourir de faim et de soif.

Du coin de l'œil je vis la main de mon pseudo sauveur me toucher l'épaule. Cette fois si avec douceur, la main me décollait du sol pour ensuite me reposer au sol délicatement les yeux vers le ciel. Merci inconnu, je mourrai avec une belle vue au moins...

Un visage me boucha la vue sur le ciel tandis que les cheveux de cet inconnu caressaient mon visage. Je mis une seconde à analyser qui se trouvait devant moi. Illumi. Doucement, les larmes me vinrent aux yeux tandis qu'il me parlait sans que je n'en comprenne le sens. Mes yeux se mirent doucement à couler sous son regard d'encre. Son visage incompréhensif me dévisageait en me parlant. J'entendais sa voix mais elle glissait comme une musique dans mes oreilles sans que je ne puisse en décrypter le sens. Illumi est venu me sauver. Mes larmes dévalèrent encore plus mes joues à cette pensée.

D'un geste irréfléchi, je me redressais et pris Illumi dans mes bras. Se crispant au début, il se mit doucement à se détendre et finit même par enrouler ses bras autour de moi. Il me plaqua contre lui. Ses mains, dans un geste qui se voulait réconfortant, caressait mon dos et mes cheveux tandis que moi j'enfouis ma tête au creux de son épaule. Illumi est venu me sauver... Illumi m'a sauvé ! Un violant sanglot traversa mon corps. Illumi n'en a pas rien à faire de moi ! Il m'a sauvé ! D'autres sanglots parcoururent mon corps. Illumi est là... Il est là je ne rêve pas... Je l'aime tellement... Je l'aime. Il est la seule personne restante sur cette terre que j'aime et il est là, me réconfortant dans ses bras... Mes sanglots étaient désormais ininterrompus et Illumi enlacé contre moi baladait ses mains contre mon dos. Il continuait de me parler de sa voix de velours liquide se qui me rassurait bien que je ne comprenais toujours pas le sens de ses paroles. Avec douceur il passait sa main le long de ma colonne vertébrale puis remontait jusqu'à mes omoplates. Je pleurais tellement que je ne pouvais plus respirer. Je suffocais. Le désespoir, la peur, la haine, la confusion, la solitude, la douleur... J'avais l'impression que tous les sentiments que j'avais enfouis toutes ces années ressortaient en avalanche de mon corps. J'avais tellement souffert et je n'avais presque jamais pleuré et encore moins devant quelqu'un... Et pourtant, lui, il me faisait pleurer car par l'un de ses super pouvoirs, il arrivait à effriter le mur que j'avais mis des années à mettre en place. Lentement, mes sanglots s'espacèrent et finirent par s'estomper.

- Scarlett...

Sa voix toujours aussi douce et veloutée... Et dire que je ne l'aurais plus jamais entendue si il ne m'avait pas sauvé.