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J'avais raison de douter de moi. Ce n'est pas comme si Riccardo me donnait des conseils en parfaite connaissance de cause. C'était difficile de se situer. Mon ex meilleur ami me raccompagna jusqu'à chez moi. J'allais ouvrir la poignée quand j'entendis mon père crier de l'intérieur. Il devait s'engueuler avec Shun. Pourtant, ce n'était pas à leur habitude de se disputer. C'était bien plus souvent moi qui me faisais sermonner, car Shun évitait constamment tout conflits, et à la différence de moi, mon père avait confiance en lui.

- Tu ne peux pas faire ça éternellement ! Cria Shun, Lydia va bientôt avoir 16 ans !

- Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire c'est MA fille ! Toi tu n'as que 17 ans et tu crois déjà que le monde t'appartient ?! Tout se passait bien avant qu'elle arrive, on se demande bien pourquoi ta mère me l'a envoyé !

A ces mots, je sentis des larmes monter. Il savait pourtant que je m'étais faite harceler. Il savait bien que si j'avais eu le choix, je serais restée chez maman. Pourquoi il n'était pas capable de comprendre ?! Pourquoi il n'était pas capable de m'aimer ?! Je m'accroupis contre la porte d'entrée et enfonça ma tête dans mes bras, avant de déverser une marre de sanglots.

Je pensais qu'en venant ici j'arriverai à être heureuse. Je pensais qu'on pourrait m'apporter de l'amour, du soutien. J'y croyais sincèrement. Après tout, j'étais détruite, j'aurais fait n'importe quoi pour me sentir aimée. Et visiblement, je ne méritais pas cet amour. Et si finalement le problème venait de... moi...?

J'entendis des pas rapides se rapprocher. Des pas de quelqu'un qui courait. Je m'en fichais, je ne fis pas plus attention que ça jusqu'à ce que les pas s'arrêtent et que je reconnu une voix.

- Lydia ?

il devait revenir de son entraînement solitaire au stade de la rivière. Habitait-il par ici ? Je relevai la tête brusquement.

- Arion...

Il s'approcha de moi, l'air inquiet. Il haussa les sourcils au bout de quelques secondes.

- Tu pleures ?!

- Ça va, dis-je en essuyant mes larmes avant ma manche de veste

A ma grande surprise, il ne répondit rien. Au lieu de cela, il s'approcha et s'assit à côté de moi sur la marche du palier. Avant que je n'ai une quelconque réaction, il m'enlaça. Je sentis son étreinte se renforcer lorsque je laissai échapper un léger hoquet de surprise. Qu'est-ce qui était en train de se passer ? Mon esprit sembla quitter mon corps avec la surprise, tant l'instant était hors du temps. Je posai ma tête contre son épaule, et lui rendit l'étreinte. Je continuai à pleurer en silence contre lui. Je relâchais toute la pression. Et j'étais tellement rassurée et sereine dans ses bras. J'aurais pu y rester des heures. J'avais tellement de mal à imaginer que quelqu'un puisse être autant attentionné.

« Je t'aime Arion... » pensai-je. J'avais tant envie de le dire. De lui avouer le fond de ma pensée. Mais je ne voulais pas gâcher cet instant. Tout était magique. J'entendis, ou plutôt n'entendis plus les cris dans ma maison. Au bout de quelques minutes. Arion se desserra de moi. Nous étions à présent yeux dans les yeux, les miens rouges de larmes.

- N'abandonne jamais, je ne sais pas ce qui t'arrives et tu ne veux sûrement pas en parler mais sache que tout finira toujours par s'arranger, me dit-il plein de sérieux

- Je...

Il esquissa un sourire et me fit un signe d'au revoir avant de repartir en trottinant.

Que... qu'est-ce qui venait de se passer ? Étais-je juste en train de rêver ou j'étais dans les bras de Arion Sherwind ?! Mes larmes avaient cessées de couler, la tristesse laissant place à un sentiment de choc. J'étais bouche bée. Je rentrai dans ma maison. A cause de tout ce tapage, mon père ne remarqua même pas ma présence et mon retard. J'allai vite rejoindre Shun dans sa chambre. Il était visiblement occupé à travailler. J'ouvris doucement la porte déjà entrouverte et entra. Je compris rapidement qu'il était seulement en train de gribouiller sur un cahier, laissant quelques sanglots d'un bruit étouffé le mouiller.