Trigger warning : violence domestique
Pdv Lydia
J'étais dévastée par la rencontre avec Riccardo. Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? J'étais dans la plus grande des impasses. Au fond de moi je me disais que peut-être, même si Janis balançait, il comprendrait. Seulement, il était difficile pour moi de prendre ce risque.
En attendant, il était toujours face à moi. Je demeurais muette. J'étais plongée dans ses yeux noisettes vibrants, je pouvais presque voir à travers son regard ce qu'il pouvait penser. Je sentis qu'il lâcha mon poignet, par dépit, sûrement.
- Parce que si c'était si simple pour moi bien sûr que je t'aurais oublié...
- Riccardo...
Je mis mes deux mains sur ses épaules, tandis qu'il releva le menton. Je savais que je ne devais pas faire ça.
- Je sais pas ce qui se passe entre nous, mais c'est fort
Il haussa les sourcils en laissant échapper un air surpris.
- Je... bafouilla t-il, je crois que tu as raison
Nous nous regardâmes intensément un instant, sans ajouter un mot de plus. Je voulais poser mes lèvres sur les siennes, lui montrer que maintenant je savais ce que je voulais. Je le voulais lui. Et personne d'autre.
La sonnerie retentit, et je vis arriver par l'entrée du hall Arion et JP.
- Oh salut ! S'enjoua Arion en stoppant toute forme de tension entre Riccardo et moi
- H-hey, begaya Riccardo
Je retirai mes mains. Je suivis mes camarades de classe jusqu'en cours de science économique (passionnant). Durant l'heure, je ne pus l'empêcher de penser à Riccardo. Je n'avais jamais ressentis autant pour quelqu'un. Jusqu'à maintenant, je croyais que c'était le fait de nous être connu avant, d'avoir accès à une partie de mon passé que je ne connaissais pas. J'étais certaine que c'était juste une amitié peu commune, une amitié liée par quelque chose de spécial. En fait, c'était bien plus compliqué que ça.
Je ne ressentais pas la même chose pour lui que ce que c'était avec Arion. Pour ce dernier, c'était une sorte de coup de foudre, quelque chose qui paraissait inatteignable, et qui pourtant a abouti. Et je me suis rendue compte que tout était bien mieux lorsque ça me paraissait impossible. Le phénomène du « crush », quoi. Avec Riccardo, je me sentais en symbiose, en sécurité. Quelqu'un qui pouvait me comprendre comme personne n'avait jamais pu. Quand j'étais avec lui, je pouvais passer des dizaines de minutes à contempler son visage, ses cheveux, sentir son odeur. Et j'avais toujours besoin de plus. Je voulais être avec lui, toujours plus proche, c'était physique.
Et j'étais persuadée que c'était cela, l'amour, le vrai.
Que j'étais si éperdument amoureuse de Riccardo que je n'étais même plus capable de résister aux menaces de Janis. C'était bien plus fort.
- Eh, on taille après cette heure là ? Demanda Aitor en me sortant de mes pensées
J'acquiesçai. Il était temps de revenir dans le monde réel. A la fin de l'heure, je partis du lycée en compagnie de Aitor, Arion et Victor. Nous allâmes à notre habituel parc de la tour. Il faisait une chaleur intense, l'été approchait. L'herbe était plus sèche, le soleil tapait sur nos visages, et aucun signe de vent pouvant nous aérer. Je sentis que quelque chose de bizarre arrivait. Une sorte de mauvais pressentiment. Je me sentais observée. Je tournai la tête en direction des buissons aux alentours, et vis la touffe brune de Janis, s'en aller comme si de rien était. Qu'est-ce qu'elle foutait là ?! Je fronçai les sourcils, pour montrer mon mécontentement. Elle me le rendis. Quelle connasse. J'étais pourtant pas avec Riccardo.
*
L'heure habituelle venue, je pris mes affaires et dit au revoir aux potes, avant de me diriger vers ma maison, de bonne humeur après une journée agréable au parc. Je tournai la poignée de la porte et entrai. Je n'eus pas le temps de comprendre avant que mon père se ramène en trombe vers moi. Il me montra un papier.
- Qu'est-ce que c'est que toutes ces absences ?!
- Hein ?!
Je jetai un œil au papier. Il s'agissait d'un bulletin d'absences depuis mon arrivée. Et il n'y en avait pas qu'une. Je serrai les dents, mon sang se glaça. Je n'eus pas le temps de relever la tête avant que mon père porte sa main à moi avec une gifle d'une violence inhabituelle.
Je laissai échapper un cri d'effroi. J'avais peur. Comment avait-il pu savoir ?! Je prenais soin de récupérer les feuilles d'absences !
- J-je suis désolée ! Implorai-je
- C'est comme ça que tu étudies ?! C'EST COMME ÇA QUE TU ME RESPECTES ?!
J'entendis les pas de Shun se rapprocher en trombe de l'entrée.
- Papa laisse la !
- TA GUEULE SHUN !
Il me prit par les cheveux et me jeta au sol. Je pleurais. Sans m'arrêter. De peur. D'effroi. Qu'est-ce qui allait m'arriver ?! Jusqu'où pourrait-il aller ?!
- JE ME TUE À LA TACHE AU TRAVAIL POUR QUE TU ME DÉSOBÉISSE COMME ÇA ?!
- JE SUIS DÉSOLÉE ! Hurlai-je d'une voix qui se brisait a cause des sanglots
Il m'assenait des coups. Il n'était jamais allé aussi loin. Le calvaire dura de longues minutes.
« Maman... pitié, sauve-moi »
Je n'avais jamais eu aussi peur de mourir de ma vie. Shun essayait de nous séparer, en vain. Je sentais qu'il avait tout aussi peur que moi. Mon frère réussit à le séparer de moi, et à ce moment là, mon instinct de survie prit le dessus, je ne réfléchis pas plus que ça, ouvrit la porte et m'échappai en courant, toujours en pleurs. Je courus, courus à en perdre haleine, courus à ne plus savoir où aller. L'instinct fit le reste. Je sentis des gouttes de pluie tomber sur moi. Pourquoi que diable pleuvait-il alors que la journée avait si bien commencée ?! Je courus vers la rue que je connaissais à peine, il y avait de moins en moins de gens. Je commençai à apercevoir l'immense manoir de Riccardo. Je sentis instantanément un soulagement. Je ne m'arrêtai que lorsque je fis devant sa porte, avant de sonner à répétition, par nervosité, je suppose. Un majordome vint m'ouvrir.
- Madame ?
- Je... haletai-je, puis-je voir Riccardo si... s'il vous... plaît
Il sembla légèrement intrigué par mon état, mais ne se posa pas plus de questions avant d'appeler l'intéressé. Au bout de quelques secondes je vis Riccardo descendre les escaliers. Il écarquilla les yeux en me voyant .
- L-Lydia ?!
- Je suis désolée mais...
Je fondis à nouveau en larmes. Il me rattrapa et me serra contre lui en me faisant entrer.
- C'est ton père ? Demanda t-il en posant sa tête sur la mienne
- oui.... il... il....
- Calme-toi... murmura t-il en passant sa main dans mes cheveux, tu es avec moi maintenant...
VOUS LISEZ
Dismiss [TERMINÉ]
FanfictionLydia Aoyama, soeur de Shunsuke Aoyama, vit une rentrée des plus excitante. Arrivée tout juste à Inazuma, ville de son enfance, au mois d'avril, elle doit alors rejoindre le lycée Raimon pour terminer convenablement sa première année. En retard et p...