Chapitre 36

1.5K 180 10
                                    

Éclipse d'un mois et demi

PDV Madjiguène

Maman a organisé une réunion familiale.
Elle nous a annoncé qu'elle désirait vendre l'entreprise à papa parce qu'elle ne voulait plus y travailler, elle voulait se consacrer à autre chose.

La majorité de la mifa n'était pas de cet avis.

-J'ignore la cause de votre divorce mais c'est sûrement très grave.Cependant,tu n'as pas à lui confier l'entreprise Nafi.Ton papa que Dieu l'accueille dans son paradis céleste y a mis tellement d'argent et de temps, en plus de l'affection qu'il lui portait.Il a voulu que ce soit toi qui la gères ensuite tes enfants, lança grand mère d'une voix posée.

-Je suis au courant de tout cela maman mais je ne peux juste plus y travailler, fait ma mère.

-Et tout ce que tu trouves à faire, c'est la confier à ton incapable de mari, s'énerve tante Maïmouna.

Maman entre dans une colère noire.

-Tu voulais quoi,que je la confie à des étrangers, éclate-t-elle.

-Tu penses à Madjiguène dans tout ça ? C'est quand même son héritage,interroge ma grand mère.

-Ibrahima ne volera jamais sa propre fille.Vous parlez de lui comme si c'était un criminel, s'emporte une nouvelle fois ma mère.

Si j'avais compris quelque chose dans cette histoire, c'est qu'elle l'aimait toujours et cela ravivait le peu d'espoir que j'avais de les revoir un jour ensemble même si ça prenait un temps fou.

-Quand vas tu enfin ouvrir les yeux sur l'homme que tu as commis l'irréparable erreur d'épouser ?Ce n'est pas un ange, fait Maï dont la colère ne faisait que s'intensifier.

Et leur belle réconciliation alors ?

Ne me dites pas que ça va repartir en couille.

-Ça suffit Maïmouna !On s'est réconcilié que depuis peu et je ne voudrais pas que ça reparte en vrille donc basta,fit ma maman sur un ton plus calme.

Elle s'était levée en prononçant cela.

Ma tante fit de même.

-On se disputera toujours lorsqu'il s'agit d'Ibrahima, dit-elle.

-Calme toi Maï,ta sœur sait parfaitement ce qu'elle fait, déclare son mari, tonton Amar.

-Merci beau frère,dit ma mère reconnaissante.

-Non elle ne sait pas justement.Elle se laisse toujours aveugler par Ibrahima.Madjiguène,Aby et Lamine,parlez lui peut être que vous, elle vous écoutera, nous mêle ma tante dans le débat.

Il nous regardèrent tous.

-Je suis d'accord avec maman et j'ai confiance en mon père, jamais il ne dilapidera la fortune de l'entreprise.Il y travaille depuis des années et ne l'a jamais fait, pourquoi s'y mettrait-il maintenant, affirmè-je.

Ma réponse la decevait.

-Telle mère,telle fille quoi !S'il ne l'a pas fait durant tout ce temps, c'est parce qu'il n'en avait pas le pouvoir.Quand allez vous comprendre qu'Ibrahima est un danger public ?

Ça ne faisait pas du tout plaisir à maman d'entendre cela.Je craignais même qu'elle ne donne une claque à ma tante.

-Tu ne peux pas cesser de critiquer Ibrahima, fait-elle de nouveau énervée.

-Toujours à le défendre hein mais quand il te fera pleurer,ne compte pas sur moi pour te consoler, lâche-t-elle durement.

Ma mère se sentit triste.Tata Maïmouna ignorait qu'elle avait touché une corde sensible.

La Sénégalaise Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant