La Sénégalaise Tome 3

Chapitre 62 "Please let's dance"

PDV Madjiguène

Je lisais "Les soleils des indépendances" d'Ahmadou Kourouma dans mon salon quand on sonna.
J'y fis pas attention et continue ma lecture.

Deux minutes après,ma domestique vint à moi, m'annonçant que c'était Bouba.

Putain qu'est ce qu'il fait encore là ?
Ce que je lui ai dit au restau ne lui suffit pas ?
Par quoi est ce qu'il entend bordel ?

-Faites le venir, dis-je à ma femme de ménage pour ensuite fermer mon livre et le poser sur la table basse.

Je sers mon visage pour lui faire comprendre qu'il n'est pas le bienvenu.

-Coucou ma princesse, lance-t-il en me faisant la bise.Je m'excuse vraiment de te déranger mais mon cœur te réclame.

Gneugneugneu!🙄🙄🙄🙄

-Je croyais avoir été assez claire l'autre fois.Je ne veux plus te voir Bouba et si tu continues,je vais porter plainte pour harcèlement, dis-je sur un ton très sec.

-Tes paroles de la dernière fois m'ont réellement blessé mais je vais pas abandonner pour autant.Rien n'a jamais été facile dans la vie et on obtient rien sans suer.Bref,je ne suis pas ici pour te parler mais pour agir.

Il tendit sa main vers moi et je le regarde perdue.

-Accepterais tu de danser avec moi, m'interroge-t-il.

-Quoi ? Maintenant ?Là? Pourquoi ?

Il rit.

-Ça fait quand même beaucoup de questions.Je veux seulement voir si être aussi proche de toi provoquera quelque chose ou non, s'explique-t-il.

-T'es vraiment bizarre, dis-je en croisant les bras.

-Ouais si tu veux.Je peux mettre de la musique, questionne-t-il.

-Non dégage plutôt de chez moi, lâchè-je durement.

-Je crois que tu as peur, fait-il en me fixant avec un air de défi.

Je ris amèrement.

-Pourquoi aurais-je peur de danser avec toi ?Ce n'est absolument rien, m'emportè-je en appuyantt sur le mot "rien".

-Dans ce cas,accepte.

-Non fiche plutôt le camp d'ici.J'ai pas de temps à perdre avec tes conneries.

-Je ne bougerai d'ici qu'après avoir eu mes danses.

-Je peux toujours appeler mes hommes de la sécurité,le menacè-je.

-Allez Madji, seulement deux danses, après je me tire,me supplie-t-il.

-Mais jusqu'à quand,le questionnè-je.

-J'sais pas, tout dépendra de quand mon cœur te réclamera encore, fait-il plein de malice.

-Sécurité,criè-je.

Il m'ignora en démarrant la musique.
Ce n'était pas n'importe quelle chanson mais celle sur laquelle on avait fait notre premier slow et à la suite de laquelle,on a échangé notre premier baiser dans sa chambre d'hôtel,"In case you didn't know" de Brett Young.
Je m'étais enfuie ensuite parce que je n'avais jamais vécu cela.Il m'avait souvent avoué être fou de moi mais j'y ai jamais cru.