Chapitre 61 Renvoi

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PDV Abdoul

Mon patron veut me voir.Je me rends donc dans son bureau.Il m'incite à m'asseoir et je le fis.
Il ne semblait pas à l'aise.Je me demande pourquoi.
Pourvu que ce ne soit pas grave.
Il évitait constamment mon regard.

Putain qu'est ce qui se passe ??



-Monsieur Fall,notre entreprise fait malheureusement face à une très grande crise et nous sommes obligés de réduire les employés.Hélas, vous en faites partie.J'ai essayé de dissuader mes autres associés parce que vous avez accompli un incroyable travail malgré le peu de temps que vous avez passé ici mais le fait que vous n'avez pas de diplômes joue en votre défaveur.C'est donc avec le cœur très lourd que je vous annonce que vous êtes licencié.




Je suis choqué.Je comprends mieux pourquoi il était si gène et n'osait pas me regarder.Mais il n'a pas à se mettre dans cet état.C'est la vie.Mon temps ici était simplement fini.S'il ne m'avait pas viré, j'aurais pu choisir de partir par moi même.

Après un raclement de gorge,je lui partage le fond de ma pensée :



-Vous n'avez pas à vous sentir aussi mal monsieur Badiane.C'est une crise et il fallait trouver le moyen de la traverser et si me renvoyer permet de sauver la situation, alors qu'il en soit ainsi.J'ai vraiment été très touché que vous m'acceptiez malgré mon manque de diplômes pour toute l'aide que vous m'avez apporté.






-Je suis vraiment étonné que vous agissiez de la sorte.Aujourd'hui, j'ai vu tellement de vieux me supplier de les garder, qu'ils seraient prêts à travailler avec un salaire inférieur.J'en suis même venu à me sentir coupable et à me demander si je n'étais pas un monstre de les mettre dans un tel état,ils pourraient mourir de déception, fait-il.







-Leur cas est sûrement différent du mien raison pour laquelle il agissent ainsi.Je vous rassure, vous n'êtes pas un monstre, vous essayez seulement de remettre votre entreprise sur pied.Encore une fois, merci pour tout,dis-je.






-Vraiment merci Abdoul.Tu es tellement raisonnable et mature en dépit de ton jeune âge.Je te souhaite le meilleur.Surtout ne te décourage pas,tente ta chance partout parce que nombreuses sont les entreprises qui ont besoin de toi.Dieu sait que si j'étais le seul à décider,tu ne partirais jamais d'ici,quitte à faire de toi mon associé plus tard,lance-t-il.







J'acquiesce trop ému pour parler puis quitte mon siège.




-Passe par le caisse pour récupérer ton indemnité.C'est très peu mais c'est hélas tout ce que je peux offrir, fait-il désolé.




-Je préfère que vous le partagiez entre les vieux qui vous suppliez de les garder.Je pense que ça leur servira plus qu'à moi.


Il écarquille des yeux sidéré.




-Tu es sérieux ?Tu sais rien ne t'y oblige, lâche-t-il toujours dépassé.




-Oui monsieur, faîtes le et c'est pas la peine de leur dire que ça vient de moi.Je ne le fais pas pour avoir de la reconnaissance,fis-je.




-Évidemment que je vais leur dire.Un aussi bel acte ne peut être caché.Tu es si noble.Ne change jamais,me conseille-t-il.



Je lui souris puis sors de son bureau.

Je retourne dans le mien,ramasse mes affaires,regarde une dernière fois cet endroit où j'ai passé des heures penché sur des dossiers ou mon ordi portable.Il m'arrivait aussi d'y réviser quand je finissais plus tôt les tâches qu'on me confiait.
Ça va tant me manquer et ça me fera même bizarre de ne plus y revenir.

La Sénégalaise Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant