Je scrutais avec attention les couvertures des magazines People qu'avait étalé sur la table mon agent. Closer, Gala, Paris Match, Public. Tous ces magazines de presse avaient la même première de couverture. Une photo de moi, prise dans un zoom, parlant à Lucie Borteleau, la réalisatrice du film qu'on avait fini de tourner il y'a deux semaines.Les articles fusaient eux aussi à leur tour ne me laissant pas indifférente. « Le retour cinématographique qu'on attendait tous. »; « Gabrielle Borsali, après l'envol secret, le come-back qui fait fureur. »; « Une des actrices les plus prometteuses fait enfin son retour après 5 ans d'absence ! »
Je soufflais bruyamment, assez nerveuse, et m'enfonçais de plus en plus dans mon siège.
-Ça va vraiment rester comme ça ?
-J'en ai bien peur oui.
-Je n'ai même pas fait mon retour officiel qu'ils sont déjà derrière moi. Disais je en me triturant la peau de mes doigts jusqu'au sang, pour finir vers mes bagues
-Écoute, je vais dire ce que j'en pense. Pour moi, ça va rester comme ça pendant une semaine et demi, mais vu que tu vas faire des interviews, ils vont vite lâcher la grappe.
J'hochais de la tête, sceptique face à son opinion.
-Mais on fait quoi alors ?
-On laisse couler, ils vont se rendre compte au bout d'un moment que tout le monde sera au courant, ça ne les intéressera plus.
Le regard d'Adam était fermé, sa barbe le vieillissait d'au moins cinq ans. Ses chemises et jean qui l'habillaient pour tous les jours de l'année le rajeunissaient encore moins. Ses cheveux étaient plaqués en arrière, et ses mocassins devaient être neufs de quelques jours, d'ailleurs, j'avais l'impression qu'il avait une paire pour chaque jours de sa vie.
-Oublie pas ta soirée de projection de ton film avec Mélanie Besson ce soir. Me disait il en jouant avec un stylo le faisant tourner autour de ses doigts
Je soufflais, cette soirée m'était sortie de l'esprit, je n'avais vraiment pas envie d'y aller, juste de me pieuter dans mes draps en attendant le sommeil qui se faisait souvent rare.
-Tu mettras ta robe avec les plumes orange.La Cult Gaia.
-Je peux pas mettre ce que je veux pour une fois dans ma vi-
-Arrête tes caprices, tu mets cette tenue un point c'est tout.
Mon manteau boyfriend sur mes épaules, je lui assénait un regard noir bise et quittais son bureau luxueux avec sa table faite de marbre, et ses bibelots couleur or.
***
Je sortais de la lamborghini de mon agent la boule au ventre, j'avais peur, en fait j'étais complètement apeurée. Maintenant trois ans que je n'avais pas mis les pieds dans ce genre de soirée minable, et une moindre pointe d'envie ne se faisait pas du tout ressentir. Personne n'y va de son plein gré, les femmes sont descendues à des objets sexuels pour combler les désirs des hommes. Comme tout le monde me répondrait « business is business. »
Moi je trouve ça complètement con comme expression, j'aime pas, pourtant, je suis à nouveau obligée de le supporter, et ça me rend nerveuse.Adam passait sa main derrière mon dos me poussant légèrement, comme pour m'obliger à sourire et avancer. Les photographes n'étaient pas autorisés à rentrer, pourtant , les flashs se multipliaient quand j'arrivais à l'entrée de l'hôtel. Mes talons me faisaient du mal aux pieds, que j'avais l'impression que ma voute plantaire allait prendre la forme de la chaussure.
-Souris. Me chuchotait Adam, complètement confiant
Dans tout ce retour, c'est lui qui se réjouissait le plus. Photo, presse, médias, ça allait lui permettre de promouvoir une pub de son agence sans faire d'efforts, juste faire image avec son talent, pendant que ce sera moi qui souffrirais du sucées que ça procurera, alors qu'il empochera le fric.
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Idylle amoureuse
Фанфикdepuis son retour au médias, Gabrielle ré enchaîne tout, plateau de télévision, radio, presse. elle ne vit plus, ne se ressent plus, et elle souffre. et puis il est là, elle l'a bousculé à une soirée, et elle va le détester autant que son cœur va vi...