Idylle amoureuse

cinq

-Mange pas ça ! Me répète depuis tout à l'heure mon agent que je vais sans doute tuer dans quelques temps, j'y réfléchis.

Mon hamburger à la bouche, chaque bouchée que je m'engouffre semble être un crime à ses yeux . J'en ai marre, déjà que je dois me taper le maquillage sur la tête, je ne vais quand même pas faire attention à ce que je mange, autant faire mannequin.

-Tu m'écoute quand je te parle ?! Me demander t'il en se regardant dans le miroir

-Quoi ? Demandais je blasée

-Il y a pas mal d'articles de toi et les rappeurs, je suis en train de te féliciter.

Je le regardais en fronçant les sourcils, croyait il que ça me réjouissait ?

-Quoi ? Souris non ?

-Je peux te poser une question ? Pourquoi tu es passé de l'homme qui critique tout ce qui touche le sujet du rap à m'encourager à être amie avec des gars en plein dans ce milieu ?

Adam me regardait, ses yeux me perçaient, m'analysaient.

-Note toi dans la cervelle que tout ce qui touche à mes clients et leur envol me plaît, alors oui j'ai changé d'avis et maintenant oui je te force à te rapprocher d'eux.

-Crois pas que je suis pote avec eux dans ton intérêt, sinon je serais chez Marion Cotillard à cet instant même. Ce sont mes amis, vraiment .

-Bonjour ! Criait une voix que je connaissais trop en même temps que la porte qui claquait

Izïa se tenait devant nous, le sourire aux lèvres tandis que je décrochais un mince sourire et qu'Adam remettait sa veste.

-Ouahh putain y a v'la de l'ambiance ici, on dirait un enterrement.

Adam m'accordait un dernier regard avant de partir, tandis que ma meilleure amie posait son sac de vêtements qu'elle venait sûrement d'acheter sur mon canapé.

-Il t'a fait quoi pour que tu tire la gueule ?

-Rien. Et toi, tu pouvais pas me donner de nouvelles, cinq jours, sérieux rien.

-Pardon, je m'excuse.

-T'étais trop occupé avec Alpha.

Son sang lui montait aux joues en deux deux. Moi je la regardais en haussant les sourcils, tandis qu'elle n'arrivait pas à cacher son sourire niais.

-C'est tellement un bon coup.

-Ahhh, je veux rien entendre ! Criais je en cachant mes oreilles à l'aide de mes mains, d'un air enfantin.

Izïa éclate de rire, même qu'elle en pleure. Moi je reste avec la mine dégoûtée, me remettant en tailleurs, accoudée sur ma table basse, la capuche de mon sweat sur la tête.

-En plus tu remets la faute sur moi alors que la première à avoir pécho c'est Clara avec Nekfeu.

Je roulais des yeux blasée. Izïa essayait devant moi ses découvertes mode du jour. Celle ci me surprendra d'ailleurs toujours, elle arrive toujours à se nicher le vêtement qui met en valeur sa silhouette de rêve.

-Mh d'ailleurs ils viennent ce soir. Lache-t-elle, d'un air décompressé

-Où ? Ici ?

-Oui, pourquoi ça pose un problème ?

-Mais Izïa ! C'est mon appartement ! T'aurais pas pu me demander ?!

-Ca changerais quoi ? J'aurais forcé pour que tu cède.

Je n'avais pas vu les rappeurs depuis notre balade nocturne en moto qui date d'il y a quelques jours. Doums m'avait ramenée chez moi avec les autres derrière lui, et en passant c'était lui qui avait gagné sa course infernale avec S.pri Noir.

-Faudrait que tu te trouve un mec toi un de ces jours.

-J'en veux pas.

-C'est sûr que coucher à droite à gauche de temps en temps par mois c'est mieux. Me fait elle remarquer

Je souffle puis passe une main dans les cheveux puis sur mon visage. Il est vrai que je préfère être accompagnée pour une nuit que pour la vie, je n'aime pas la routine, et encore moins l'amour. C'est fade, il n'y a rien de bien dans le fait de tomber amoureux, parce qu'importe comment ça commence, d'une manière ou d'une autre on en souffre.

-Ça me moule assez les fesses ou pas ?

Le temps que je me perde dans mes pensées, la blonde avait eu le temps de se changer pour enfiler une robe de soirée qu'un créateur m'avait offert, que jamais je n'avais mise en raison de ma taille supérieure à celle de l'habit.

-Ouais ça va.

-Non mais c'est pas ça va, c'est oui ou non.

-Mais ça change quoi qu'il soit moulé ou pas ?

-C'est facile de dire ça pour toi, même avec ton jogging degueulasse hyper large ton cul est gros. Bon alors ?

-Oui c'est bon. M'exclamais je pour la satisfaire

-Oh mais tu vas arrêter de tirer la gueule ? Bordel c'est bon tu vas te faire un gars ce soir et puis point barre.

Je soufflais en me levant pour aller jeter l'emballage de mon dîner, qui était en vue de l'heure, plutôt un goûter. Je vais en direction de ma chambre et découvre que plus rien ne traîne, pas une miette et remarque que c'est le côté despotique d'Izia qui a du faire surface en voyant le désordre qui y était présent.

-T'as même pas de Téquila ?! S'exclamait la blonde, la tête dans mes placards de cuisine

-Non, mais j'ai du ricard. Me défendis je.

-Je m'en fou de ça, je veux de la tequila ! Va m'en chercher tiens.

-T'es sérieuse ? Je suis chez moi et tu me demande de faire des courses pour toi et une soirée que tu as organisé sans mon consentement ?

-Oh c'est bon, ça te fera bouger ton cul. Me dit elle en appliquant son rouge à lèvre méticuleusement

J'enfilais alors avec regret mes converses et rabattais la capuche sur ma tête . Mes pieds résonnaient à chaque fois qu'ils touchaient les marches de l'escalier, et une fois dehors, j'avais froid. Le mois de Novembre je déteste ça. Tout le monde se prépare déjà aux festivités de Décembre, et j'aime pas Décembre. J'aime pas non plis entendre le bruit des Klaxons alors que ça ne fait à peine qu'une minute que j'ai mis les pieds à l'extérieur. À regrets de ne pas avoir emmené mes écouteurs à la foulée, je me mets à chantonner tout bas une mélodie aléatoire.

La caissière a l'air de me reconnaître, et ça aussi je déteste. Je sais que je l'ai cherché le succès et je l'assume entièrement. Mais j'aimerais tellement le temps d'une journée passer pour une inconnue. Une simple jeune femme qui n'est jamais passée à la télévision, et qui ne rêve pas de tout ce monde de paillette qui est en réalité un tourment d'horreurs. Pourtant j'accepte de faire une photo avec elle, même de lui signer une trace de mon écriture sur un bout de papier tiré au sort à côté d'elle, et m'enfuit.

Je reviens chez moi après ça, et au moment d'arriver devant la porte de mon immeuble, vois un homme capuche rabaissée, tapotant sur son téléphone.

-Pourquo t'es là ?