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-Pourquoi t'es là ?

-Y a soirée chez toi, je suis venu.

-Alors pourquoi t'attends dehors ?

-Le code, je le connais pas.

-Alors débrouille toi.

-Sérieux ? Tu veux pas me laisser entrer ? Pas super poli, j'espère que t'es pas comme ça en recevant tes fans ma grande.

Sneazzy, j'avais envie de l'étrier. Bien que ce soit la première fois qu'on s'adresse la parole, depuis la première fois qu'on s'est rencontré et à chaque fois que je le vois, je ne peux pas supporter ses regards dérangeant qu'il pose sur moi. Je ne vois alors pas pourquoi je devais être serviable avec lui.

-Désolé, mais je te tiendrais pas la porte.

Je voulais alors taper mon code mais avec quatre bouteille en verre aux bras, je n'y arriverais vraiment pas. Je n'avais alors plus qu'une dernière solution, celle qui me réjouissait le moins, mais je n'ai plus vraiment le choix.

Je me tourne alors vers le maghrébin, qui me regarde en gloussant, apparemment amusé de la scène qui se passe devant lui.

-Ah désolé hein, mais je t'aiderais pas non plus.

Je lui souris ironiquement, puis dans une position plus qu'inconfortable, j'arrive à ouvrir la porte de l'immeuble. Bien évidemment, vu la chance que j'ai sur moi, Sneazzy a le temps de s'infiltrer à l'intérieur, ce qui me fait chuchoter un « connard »

Après des centaines de marches d'escaliers montées, j'ouvre la porte le souffle court et rapide.

La moitié des personnes qui étaient conviées étaient déjà ivres ou défoncées et je m'empressais d'aller ouvrir mes fenêtres avant que tut le monde s'asphixie.

-Gaby ! Ça va ? Me demandait Alpha en me faisant la bise alors que je venais de me ré engouffrer dans la cuisine pour ranger mes courses.

-Oui, et toi aussi je suppose ? Alors comme ça ça fournique avec Izïa ? Demandais je, un sourire au coin

-Écoute à propos de ça je veux pas que tu pense que je la prends pour un simple vide-

-Je t'arrête tout de suite, vous pouvez faire ce que vous voulez tant que vous ne souffrez pas.

-Oh, et moi qui croyais que t'allais m'énumérer le discours cliché que fait la meilleure pote.

Je souriais en soufflant un ricanement

-T'inquiète pas pour ça, au contraire je vais te mettre en garde toi.

-Quoi ?

J'allais riposter mais la concernée arriva dans la pièce, me coupant tout élant d'explication. La blonde fronce des sourcils en nous regardant tour à tour.

-Vous parliez de quoi ?

-Rien d'important, répond du tac au tac Alpha en entourant la taille fine de ma meilleure amie a l'aide de ses doigts tandis que je les regarde partir.

Je reviens dans le salon en me regardant dans le miroir. Ma tenue est complètement crade, des bouts de nourriture partout sur le sweat et j'essaie tant bien que mal de trouver une manière pour mettre mes cheveux qui ressemblent à une grosse masse de laine.

Je m'installe alors sur mon canapé, où un des frères akrour venait de s'enlever, je fume, bois et discute un peu avec Fonky Flav, membre du 1995. J'apprends qu'il est un des rares à avoir continué ses études, il a d'ailleurs reçu un master en management et communication, tandis que je lui explique un peu aussi mes voies professionnelles.

-Franchement c'est ouf ce qui nous est arrivé, tu vois quand les gars ils disent dans leurs sons que le rap c'est ce qui les a sauvé ça peut grave paraître exagéré mais quand tu sais ce qu'ils ont vécu c'est vraiment la réalité.

Je souriais en le regardant parler de ses meilleurs amis et de sa passion qui est la musique, quelque chose que je vois dans ses yeux qu'il prend très à cœur.

Au loin je vois Alpha et Izïa quitter les lieux, et je préfère ne pas imaginer la cause de leur départ si imminent. Je vois alors que la plus part des autres commencent à aussi partir, et nous passons de vingt à une dix aine de personnes, ce qui a le dont de me donner moins de bruits dans les tympans. Je rigole en voyant Doums avachi sur moi, sa tête contre mon épaule ronflant à cœur ouvert. Nekfeu maintenant à côté de moi, nous nous regardions dans un regard malicieux, et je me rendais compte qu'on avait eu la même idée.

-Je vais le chercher pour pas qu'il se réveille. M'indique Ken tandis que le cramé dort profondément

Il revient avec u verre rempli d'eau froide dont il verse l'intégralité sur le ventre Doums. Celui ci commence à se réveiller en sursaut puis il hurle, j'explose de rire, Ken aussi. Des larmes de rire mes sortent des yeux et je me plis en deux ayant tellement mal au ventre.

-Ah mais connard, je tapais ma meilleure sieste !

Au final notre petite blague a finit quelques minutes après, et je me suis permise de passer des habits à doums qui traînaient dans mon placard depuis une décennie, dont je ne sais même plus à qui ils appartiennent.

Je reviens dans le salon où à ce que je vois Sneazzy raconte une histoire. N'ayant rien à faire, je m'installe et écoute .

-Mais pourquoi elle a avorté ? Demande Mekra, très attentif.

-Askip elle était trop jeune, wesh si elle était pas prête elle avait cas pas baiser avec son mec, c'est grave égoïste, elle a enlevé la vie d'une personne rien que pour son gré.

Je restais stoïque, mes membres s'étaient bloqués. Mes yeux papillonnaient, j'haletais.
Me sentant étouffer, je me précipitais vers le balcon, m'accrochant avec toutes mes forces à la rembarre, et regardant la Tour Eiffel scintiller. Je ferme mes yeux, inspire, je expire. Je pensais l'air, je pense d'ailleurs souvent à cette expression « prendre l'air »; ça veut dire qu'on va voir ailleurs, parce que là où on se trouve on s'asphyxie.

Je sais que je n'aurais pas du réagir de cette façon, mais à chaque fois que quelqu'un évoque  ce sujet, je ne peux m'en empêcher. J'ai d'ailleurs du mal à dormir la nuit, parce que mon passé a pris la forme d'insomnie. Je n'aime pas me montrer en spectacle, que ce soit en public ou autre, je préfère passer inaperçue.

J'entends des pas derrière moi, ils se rapprochent de plus en plus alors je me retourne puis trouve Nekfeu, le seul qui n'avait pas assisté au désastre que je venais de commettre.

Il s'installe sans aucuns bruits sur la chaise qui me faisait face, tandis que je pose ma tête sur la rembarre, les bras croisés.

-Est ce qu'un jour t'as...t'as déjà songé à tout plaquer ?demandais je hésitante

-Ouais, plein de fois, mais les gars c'est tout ce que j'ai. Puis je sais pas, de savoir que des milliers de gens sont derrière toi, attendent des milliers de projets que t'as créé, quand tu reflechis, tu peux pas laisser tomber. Après toi c'est différent, même si ça paraît lié, le milieu du cinéma et de la musique c'est complètement opposé, t'as pas le même point de vue.

J'écoute attentivement, analyse et mémorise. Je baisse mes yeux et joue avec mes bagues, puis touche mes nombreuses boucles d'oreilles à mon oreille gauche, pour finir par passer une main dans mes cheveux.

-Parfois j'ai l'impression de me sentir super seule, d'être juste seule face à moi même, de devoir tout traverser.

-T'es pas seule.

-J'ai qui au final ? Clara, Izïa ?

-Nous, mêler si on se connaît pas depuis un bon bout de temps on t'aime bien, et si il t'arrive un truc on sentirait grave mal. Surtout Doums. T'as nous maintenant. Tu peux nous faire confiance.

Idylle amoureuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant