Chapitre 25

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- 28 février 2020, Tony-

Je salue ma classe, avec un grand sourire, et soupire de soulagement en voyant qu'il est enfin l'heure pour moi, de rentrer. En ce moment, les temps sont durs... Plus que je ne l'aurai imaginé. Clara me parle très peu. Voire jamais excepté pour me demander un bout de pain, et du sel, mais cela en reste là. Je suis à deux doigts de me remettre à boire, mais il est hors de question que je passe un connard. Clara m'en voudrait encore plus.

Je sors de la salle, et la ferme à clé. Lorsque je traverse le couloir, je vois, de dos, Steve. Le plus dur, c'est faire comme si notre histoire n'avait jamais existé. Une fille se dirige vers lui et le prend dans ses bras. C'est vrai, qu'aujourd'hui, tout les élèves de la promo étaient attendrissants envers lui. Peut-être que c'est son anniversaire... Cela m'étonnerait...

- Alors, déçu de voir ce brillant élève partir ? Me demande le directeur en posant sa main sur mon épaule.

Je fronce les sourcils, et ne semble pas comprendre. Comment ça, partir ? Steve ne va pas partir.

- Monsieur Rogers s'en va ?

- Vous n'étiez pas au courant ? Il a fait une demande de transfert dans une autre université. Celle de San Francisco.

Mon cœur rate un battement à l'entente de cette nouvelle... Steve n'a pas pu faire ça... Il ne peut pas partir...

- Ah... Ah bon ?

- Oui. L'université est bien réputée. Il s'y plaira là-bas, j'en suis persuadé.

J'essaie de ne pas craquer devant le directeur, sinon il risque de ne pas comprendre ce qu'il se passe. San Francisco est à 43 heures d'ici, soit 5 heures en avion... C'est trop loin. Beaucoup trop loin.

- Et... Il s'en va quand ?

- La semaine prochaine. Mais il doit régler encore quelques papiers administratifs, donc il a officiellement terminé son année ici. Nous pouvons être fiers de lui.

J'ai une semaine pour convaincre ma fille, mais cela va être compliqué... Elle ne voudra pas m'écouter...

- Je suis content, car il va retrouver ses parents.

Ses parents ? Ceux qui l'ont renié parce qu'il était homo ? Non... Je suis en train de rêver, c'est impossible.

- Monsieur Rogers. Appelle le directeur.

Il se retourne vers nous, et serre la main du directeur. Je déglutis en voyant qu'il laisse sa barbe pousser. Cela lui va plutôt bien.

- Je disais justement à Monsieur Stark que vous alliez nous manquer.

- Je ne vais pas manquer à certains, je crois. Dit-il en rigolant.

- Vous êtes la tête de cette université, enfin. Vous allez tous nous manquer.

S'en est trop pour moi... Je refuse qu'il parte... Je souffre de son absence, mais en plus de cela, je dois me faire à l'idée, que je ne le verrais probablement plus... Il me laisse avec ma tristesse et mon désespoir.

J'affirme à au directeur, que je suis assez pressé et sors en trombe du bâtiment. Lorsque j'entre dans ma voiture, mes larmes se mettent à couler... Il n'a pas le droit de partir... On a traversé tellement de chose... J'allume la radio pour essayer de me changer les idées, mais ces satanées informations me font chier.

- Captain America tire officiellement sa révérence. Steve Rogers, a affirmé dans une interview qu'il en avait terminé, ici, à New York. Malheureusement, le duo Iron Man – Captain America a pris fin il y a quelques semaines, selon les dires de Monsieur Rogers.

Ta gueule, putain. Je coupe la radio, et finis par apprécier le silence. Il tire sa révérence. Nous deux, c'est fini. Par ma faute... J'aurai dû tout expliquer à ma fille. Mais elle n'est pas assez compréhensive que Flore... J'aurai dû lui dire que j'étais follement amoureux de son meilleur ami, et que cela nous ait tombé dessus, comme ça. Mais je n'y arrive. Je ne peux pas. Elle ne m'écoutera pas. Elle m'en veut pour ce que nous avons fait...

Des minutes de trajet, et un torrent de larmes plus tard, je parviens à rentrer chez moi. Je claque la porte, violemment. Flore me saute dans les bras, et remarque automatiquement que ce n'est pas la grande forme.

- Pourquoi tu es triste ?

- Pour rien. Pour rien chérie.

Je lui embrasse le front et pénètre dans la cuisine. Je farfouille dans les placards à la recherche de bouteille. De la Tequila me tend les bras... J'ouvre la bouteille et respire l'odeur de l'alcool.

- Tu vas vraiment boire ? C'est ça, vas-y. Bourre-toi la gueule et redeviens le connard que tu étais à l'époque. Me crache Clara.

Elle est toujours en colère contre moi. Toujours... Je la comprends. Totalement. Mais j'ai mal qu'elle me méprise de cette manière. Sans m'en rendre compte, je balance la bouteille en plein milieu de la cuisine.

- TU m'as enlevé Steve ! J'étais heureux. Je n'avais plus l'envie de boire. Mais non. Tu n'as pas voulu m'écouter et tu as préféré me détester plutôt que me voir heureux ! Oui, ton copain avait raison. Je me tape un étudiant ! Qui plus est, ton meilleur ami ! J'ai toujours été là pour toi ! Toujours ! Quand ta connasse de mère vous a abandonné, j'étais là. Je ne t'ai jamais jugé quand tu m'as annoncé que tu ne voulais plus faire d'études parce que cela ne t'intéressait pas. Je voulais avoir une fille qui fasse de grandes études. Mais j'ai accepté le fait que tu n'aimes pas l'école ! J'aurai pu te mépriser, te dire que tu n'étais bonne à rien. Mais je ne l'ai pas fait ! Parce que tu es ma fille, et qu'importe tes décisions, je te soutiendrai toujours. Aujourd'hui, je me rends compte que j'aurai dû te mépriser... Car vu comment tu te comportes avec moi, juste parce que je suis heureux... C'est à mon tour de te détester, Clara. Parce que tu m'as enlevé la seule personne qui a réussi me rendre heureux comme ta mère le faisait avant.

Je ne me suis pas rendu compte, qu'en balançant tous ses mots, des larmes coulaient, encore, le long de mes joues. Elle me regarde, choquée par mes paroles. C'est la première fois que je méprise ma fille... La première fois. Je l'ai toujours soutenue, et c'est comme ça qu'elle me remercie... En m'enlevant l'amour.

- Je...

- Ne dis rien. Ne dis rien. Je dis, colérique.

Je m'en fous de ses paroles. Rien n'arrivera à me ramener Steve... Je pose mon regard noir sur elle, puis monte dans ma chambre, pour m'enfermant dedans... Si seulement tout était différent...

Double jeu & amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant