Chapitre 27

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- 7 mars 2020, Tony-

« Un succès international » « un roman touchant » « Une œuvre interplanétaire ». Je soupire en voyant ce que le New York Time a écrit sur mon nouveau roman. Bon, certes, il a été vendu des millions de fois, en quelques semaines, mais ce n'est pas pour autant que Clara a daigné changer d'avis. Elle ne me parle toujours pas, et j'ai la vague impression qu'elle se fout royalement que Steve soit définitivement parti...

- Euh... Papa ?

Je décroche mon regard du New York Time, et dévie celui-ci vers ma fille, qui vient enfin me parler. Depuis un certain temps.

- Tu... Tu pourrais m'emmener au match de football américain ? Jonathan joue et j'ai promis que je serai là...

Donc, concrètement elle vient me parler, juste pour que je l'accompagne à un stupide match de football américain ? Elle se fout de ma gueule j'espère... J'ai autre chose à foutre que d'aller à un match...

- S'il te plait... Puis, ça serait l'occasion de... Parler. Dit-elle.

Parler ? Pourquoi pas...

- Okay.

Elle sourit me remercie. Apparemment le match est dans quelques minutes, et nous devons partir immédiatement. J'informe Flore que nous partons. La nounou n'a pas pu se déplacer, alors je suis contraint de l'emmener. Je sais qu'elle aime bien le football américain. Parfois, elle en regarde à la télé. Je ne sais pas de qui elle tient cela, d'ailleurs...

Je démarre la voiture, en direction du stade, qui se trouve à la fac où je travaille. Je ne suis pas branché football américain, mais alors pas du tout. Mais bon, si c'est pour parler à Clara, cela me va. Je ne m'attends pas à ce qu'elle approuve ma relation avec Steve... Enfin, la relation que j'avais avec Steve.

Après quelques minutes, dans une atmosphère assez... froide, nous arrivons au campus. Je n'aurai jamais pensé aller à l'université un samedi soir.

- Notre équipe joue contre qui ? Je demande à Clara.

Je n'étais même pas au courant que son copain jouait au football américain. Il n'a pas une tête à pratiquer ce sport.

- Celle de San Francisco.

Je hoche la tête, puis nous nous dirigeons vers le stade. Il y a déjà beaucoup de monde. Surtout des supporters de notre équipe. Nous nous asseyons troisième rang, car malheureusement, le premier rang est réservé aux joueurs, et à l'entraineur. Je sens que je vais me faire chier.

Le stade se rempli petit à petit, et des supporters de l'autre équipe, deviennent de plus en plus nombreux. De nombreuses filles, ont inscrit le numéro 4 sur leur joue. C'est complètement con.

- Bonjour à tous ! Et bienvenue au match, affrontant l'équipe de New York, et celle de San Francisco ! Crie une sorte de présentateur.

Tout le monde applaudi, et j'essaie malgré tout de faire de même, même si je ne suis pas enchanté d'être là.

- Veuillez accueillir à présent, notre fabuleuse équipe, imbattable depuis le début de la saison !

Les cris retentissent, et une musique se met en route. Des pom-pom girl arrivent, en dansant, faisant des roulades, des mouvements acrobatiques. Elles secouent leurs pompons tout en dansant, et criant que notre équipe est la meilleure. Le truc bien cliché des films américains.

Les joueurs de l'équipe arrivent un par un, à l'appel du présentateur. Ils sont tous en ligne, souriant, et frappant dans leurs mains, au rythme de la chanson. Je fronce les sourcils en voyant que Jonathan n'est pas là.

- Ton copain n'est pas là ? Je demande à Clara.

- Non. Mais j'avais envie de venir.

Super... Donc je me coltine un match de football américain à la con, juste pour le copain de ma fille, et finalement il n'est pas là... J'avais prévu de m'emmitoufler dans mon lit, mais non... Au lieu de ça, je suis ici.

- ET MAINTENANT ! ACCUEILLONS L'EQUIPE DE SAN FRANCISCO IMBATTAPLE DEPUIS 2 ANS !

Les cris se font plus intensifs que tout à l'heure. Clara et Flore se mettent debout. Alors qu'elles ne l'ont pas fait pour notre équipe. La musique « Pom-pom » du groupe « Les Jonas Brothers » retentit dans tout le stade. Comme auparavant, les pom-pom girls font leur entrée. Mais cette fois-ci, c'est une entrée triomphante. Elles sont plus souples que les nôtres, et semblent beaucoup plus investies dans leurs mouvements ainsi que dans leur chorégraphie.

Les joueurs font leur entrée et dansent au rythme de la musique. Des centaines de filles crient et hurlent des prénoms que je ne parviens pas à comprendre. Encore des chattes en chaleur, je présume...

- VOUS L'ATTENDIEZ TOUS ! LE NOUVEAU QUATERBACK QUI A SURPRIS LORS DE SON ENTRÉE DANS L'ÉQUIPE !

Je secoue la tête en voyant les filles crier de plus en plus fort. Mes filles en font partie d'ailleurs. Qu'est-ce qu'il a de plus, ce quaterback, sérieux ?

Il fait son entrée, sous les cris, et les applaudissements de tout les spectateurs ici présents. Même des élèves de notre université, l'applaudissent.

Mon regard dévie sur lui, et je manque de m'étouffer.

- STEVE ROGERS ! Crie le présentateur.

Je suis bouche bée... Ce n'est pas lui... Sa barbe a encore plus poussé que la dernière fois que je l'ai vu. Il a pris énormément de masse musculaire. Il lève ses mains, pour montrer qu'il veut un peu plus de bruit. Des pancartes, avec son nom inscrit, se soulèvent. Je savais qu'il aimait le football américain, mais je n'aurai jamais imaginé qu'il puisse intégrer une équipe.

- Tu...

- Je suis désolée... Après tout, tout le monde à le droit à l'amour. Me dit Clara.

*

Je lève les bras au ciel et frappe dans mes mains. Notre équipe a perdu, mais celle de Steve a gagné. Grâce à lui. Il a pratiquement marqué la totalité des points. Je le vois sauter dans les bras de ses coéquipiers. Et par fair-play, il fait quelques accolades aux joueurs de son ancienne université. Il a changé à quelques mois. Trop changé.

- Va le voir. Avant que je regrette ma décision. Me dit Clara en souriant.

Au fond, je ne pensais pas qu'elle changerait d'avis. Je la prends dans mes bras et lui embrasse le haut du crâne. Je suis Steve du regard, et remarque qu'il se dirige vers les vestiaires. Je descends des gradins, et prends le chemin vers les vestiaires.

Ma vue se brouille de larmes, en voyant les lèvres de Steve, collées sur celles d'un inconnu. Ils se séparent et Steve se met à rire. Quel con... J'aurai dû me douter que Steve allait trouver quelqu'un d'autre... Il est si beau... Trop beau pour moi.

Je sèche mes larmes, et retourne voir mes filles. Putain... Comment ai-je pu être aussi naïf ? Ma fille accepte que je sois heureux, mais non... Il a fallu que ce crétin trouve quelqu'un d'autre.

- Je ne l'ai pas trouvé. On rentre. Je dis sèchement.

Clara et Flore ne posent pas plus de question, et cela m'arrange.

- Mais si ! Regarde il est là ! Crie Flore.

Elle lâche ma main, et elle se précipite dans les bras de Steve, qui lui est surpris. Il est aux côtés du brun qui fourrait sa langue dans sa bouche. Connard.

- Monsieur Stark.

Clara regarde Steve, ainsi que le brun puis moi. Elle comprend tout de suite, ce qu'il s'est passé.

- On y va. Je dis froidement.

Flore descend des bras de Steve. Ceux dans lesquels j'aimais me réfugier... Alors, qu'on s'éloigne de lui, j'entends son rire. Je me retourne et voit le brun poser sa main sur sa taille. C'était censé être moi. Pas lui...

- Je suis désolée. Je ne savais pas que...

- Ce n'est pas grave. Je dis en haussant les épaules.

Si, c'est grave. Pour moi, mon cœur, c'est grave...

Double jeu & amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant