Chapitre 6 - Cours de dressage

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« Ramène-toi sale cabot, que je te fasse bouffer tes merdes ! »

« Fais pas chier sorcier de merde ! »

« Dégage de mon lit, abruti de canidé ! »

« Tu me le paieras ! Je te jure que tu me le paieras cabot de mes deux ! »

« Essaie encore, bouffon, et je te transforme en tas sanglant sans que ta magie ne puisse te sauver. »

« Tu vas faire ce que je t'ordonne à la fin ! » (Parce que oui, visiblement, Shain pouvait résister aux ordres de son invocateur malgré l'utilisation du lien)

Cela faisait maintenant une semaine que les parents de Shain avait rendu visite à leur fils, et on pouvait toujours entendre ces phrases à travers toute l'école – encore plus qu'avant même, à croire que la mise en garde de madame Ersson n'avait pas servi à grand chose –, comme une sorte d'écho partout où passaient Shain et Acacio. Le sorcier, même si pendant l'ombre d'une infime seconde avait voulu faire ce que son père lui disait, à savoir enterrer la hache de guerre, ne serait-ce que pour sa propre tranquillité, avait immédiatement changé d'avis. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais le simple fait de voir la tête de ce sale cabot l'irritait plus que n'importe quoi d'autre – même l'autre abruti de Jakub n'avait pas réussi à le faire sortir de ses gonds comme l'avait fait son familier. L'attitude froide et le regard noir du loup-garou ne le rendaient pas vraiment enclin à faire preuve de civisme envers lui et le fait qu'il lui rendent avec des blagues toutes plus de mauvais goût les unes que les autres ne faisait qu'augmenter son animosité.

Pas plus tard que la veille, il s'était retrouvé à fuir une bande de crapauds drogués au philtre d'amour – aller savoir comment il avait réussi à mettre la main là-dessus. Certains d'entre eux avaient même une paire d'ailes, les rendant difficiles à semer. Le jeu de cache-cache avait duré une bonne partie de la journée, perturbant non seulement son quotidien, mais aussi tous les cours qu'il devait suivre. Certains de ses professeurs de l'après-midi ne l'avaient même pas accepté, de peur de voir débarquer des crapauds dégoulinant d'amour – et de bave, on ne va pas se mentir – et de devoir arrêter leur leçon. Il ne s'était jamais senti autant humilié que ce jour. D'autres avaient tenté de l'aider, mais rien n'avait fonctionner, comme si quelque chose les protégeait de toute magie. Il avait fallu attendre que les effets du filtre se dissipent pour enfin avoir la paix, ce qui n'était arrivé qu'en début de soirée malheureusement.

Et maintenant, il était convoqué dans le bureau du directeur pour la première fois de sa vie – les fois où son père l'avait appelé pour prendre de ses nouvelles ne comptaient pas. Soi-disant que leur comportement, à lui et à son familier, perturbait le reste de l'école. Acacio nota cependant que la source de tous ses problèmes était aussi présente, assis tranquillement sur une des chaises présentes dans le couloir.

— Messieurs, cette situation n'est plus possible, avertit Millian dès qu'ils eurent pris place sur les canapés du bureau. En seulement deux semaines, vous avez réussi à mettre plus de bordel que tous les fauteurs de troubles de Gach Tùs réunis en vingt ans d'existences. Je pensais que la visites de vos parents la semaine dernière calmerait la situation, mais j'ai plutôt l'impression que ça l'a aggravé, au contraire.

— Ce n'est pas ma faute papa, c'est lui qui me pourrit la vie, se défendit Acacio en pointant un doigt accusateur en direction de Shain.

— Je ne fais que répondre à ton animosité plus que visible depuis que je suis arrivé ici, répliqua Shain.

— Je ne comprends toujours pas le choix de nos ancêtres. Pourquoi je devrais supporter son caractère qui est à chier. Je n'ai rien fait pour mériter un supplice pareil.

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