Prologue

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Quittant le bungalow et traversant rapidement l'espace ombragé sous la frondaison des Flamboyants, et autres Cha Cha, dont les coques bruissaient doucement sous la brise matinale, Joanna Mercier gagna la plage qui était distante d'une centaine de mètres.

Maintenant, ce n'était plus la terre sèche qu'elle foulait, mais du sable fin d'un blanc rosé. À cette heure, il n'était pas encore chaud, et sa fraîcheur sous ses pieds nus intensifia la sensation de bien-être qu'elle éprouvait.

Elle longea la plage où se réfractaient les rayons du soleil déjà intense. La réverbération lui fit cligner des paupières. Admirant la beauté du paysage, elle se dit qu'il faudrait qu'elle pense à sortir tôt un matin pour faire quelques photos. La lumière était exceptionnelle à cette heure. Les clichés auraient certainement été superbes. Mais, ce n'était pas grave, demain, le paysage serait toujours aussi superbe...

Tout à coup, elle se rendit compte que pour une fois, elle ne s'était pas obligée à penser positivement, mais que cela lui était venu naturellement. Et cela faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il y a quelques jours encore, quelques heures peut-être, elle n'aurait certainement pas pensé ainsi...

Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cette sensation de plénitude et de sérénité ! Elle se sentait si vivante ! Elle éprouvait une sensation grisante de liberté, comme jamais elle en avait connu.

Soudain, un sourire aux lèvres, ses sandales à la main, elle courut joyeusement vers la mer.

Les vagues venaient s'écraser en douceur sur le sable fin avec une régularité de métronome. D'une main, elle ramena sur un côté les pans fluides de sa jupe longue, et les coinça au niveau de la ceinture. Tenant toujours ses sandales à la main, elle s'immergea jusqu'aux mollets. L'eau fraîche était délicieuse...

Son regard se perdit dans l'étendue turquoise d'une pureté translucide d'où émergeait au loin, superbe, le Rocher du Diamant. Tout à coup, elle écarta les bras en grand, et un long moment respira à pleins poumons l'air iodé...

Puis finalement, à pas aussi résolus que lui permettait la marche dans le sable, elle se dirigea vers son propre bungalow. On pouvait en apercevoir le toit pentu en tuiles rouges, caché un peu plus loin entre les branches des Flamboyants, des bougainvillées multicolores, des arbres du voyageur et des cocotiers nains...

Une bouleversante rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant