JOUR 3 | PARTIE 2

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PDV : LOUIS

Je grimpe sur mon lit, ne défaisant pas les couvertures pour me glisser en dessous. Même si il fait nuit, il fait encore beaucoup trop chaud dehors. Rien qu'un draps tout fin suffirait à me faire transpirer. Je m'adosse au mur près de la fenêtre et ouvre celle-ci entièrement, profitant d'une petite brise venue me rafraichir. Une fois confortablement installé, je pioche une cigarette dans le paquet que je viens d'aller chercher et l'allume sans attendre. Je cache toujours quelques clopes dans mon tiroir à classons en cas de besoin. Je sais que c'est la seule chose qu'Hugo n'est pas susceptible de me piquer. S'il apprenait qu'il m'arrive de fumer de temps en temps, il m'assassinerait sans me laisser m'expliquer. Il aurait surement raison d'ailleurs mais là, j'en ai vraiment besoin. Quand je sens la fumée imprégner mes poumons, je sens immédiatement mon corps se détendre. Ça fait un bien fou. Tellement de bien que je répète mon geste à la seconde où j'évacue ma première taffe. Je me laisse m'enfoncer autant que possible dans le matelas en fermant les yeux.

Toc, toc.

Merde ! Je suis sur que c'est Hugo. Il va me tuer... Toute la pression que j'avais réussi à évacuer il y a quelques secondes, reprend soudain possession de mon corps. Je n'ai aucune chance de lui cacher ce que je suis en train de faire si il entre dans la chambre. Je ne peux pas la jeter par la fenêtre, parce qu'elle est à peine entamée et que j'aurais peur de faire cramé le jardin qui est particulièrement sec à cette période de l'année. Et même si je me débrouille pour la cacher, il ne passera pas à côté de cette odeur trop reconnaissable. Je suis mort... Pour essayer de sauver ma peau, je ne répond pas, retenant ma respiration pour ne faire aucun bruit. Seulement, comme un con, j'oublie que la musique de mon enceinte résonne dans la pièce. Je panique !

- C'est moi. Tu dors ? me questionne une voix qui n'est pas celle de mon frère et qui, contrairement à ce que je croyais, viens de la salle de bain et non du couloir.

Soulagé, je bascule la tête en arrière, la cognant presque contre le mur, et souffle bruyamment.

- Non, non. Entre ! dis-je en baissant un peu la musique pour qu'il puisse m'entendre.

Simon pousse la porte de la pièce qui sépare nos deux chambres et entre timidement. Il ne s'aventure pas très loin, laissant la moitié de son corps derrière la porte. Il me regarde avec un petit sourire crispé.

- Je ne te dérange pas ?

- Non, du tout ! J'ai juste flippé, je pensais que c'était Hugo.

J'ai plus peur de me faire surprendre par mon frère que par mes parents. Eux, ils se contenteraient de me faire la morale. Hugo lui, il me ferrait probablement bouffer le paquet avant de me faire la gueule pendant des jours. Sans oublié qu'il passerait son temps à me surveiller après ça. Je n'aurais plus jamais la chance de mettre la main sur une cigarette.

Simon, surement rassuré de ne pas avoir débarqué en pleine branlette, avance un peu plus dans la pièce en fermant la porte derrière lui. Il s'arrête tout de même en plein milieu de celle-ci, ne sachant quoi faire.

- Excuses-moi. Je ne voulais pas te faire peur, murmure-t-il.

- Ne t'inquiète pas, c'est moi qui suis parano... Viens, ne reste pas là, dis-je en faisant un signe pour qu'il vienne s'asseoir sur sur le lit.

On dirait un enfant perdu. J'ai comme l'impression qu'il ne sait pas vraiment comment se comporter avec moi. Il a presque l'air impressionné. Il n'a aucune raison de l'être. Ça devrait plutôt être le contraire d'ailleurs. Il est tellement sur de lui depuis qu'il est arrivé. Il s'approche doucement et vient s'assoir tout au bord du lit en tailleur.

Your Heart Know The WayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant