JOUR 1 | PARTIE 2

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PDV : HUGO

Ça ne fait que cinq minutes qu'on a décidé d'aller faire quelques longueurs et j'ai déjà envie de le noyer ce petit con. Il me nargue en nageant plus vite que moi et en se retournant tous les dix mètres pour me le faire remarquer. La noyade, c'est tout ce qu'il mérite ! Et je vais me faire un plaisir de le faire couler. Il sait très bien que le match n'est pas équitable et que si j'avais toutes mes capacités, je le coifferais au poteau. Mais j'ai à peine fait trois brasses que j'étais déjà essoufflé. Je déteste perdre, et à ce jeu là malheureusement, je gagne rarement. Quand j'arrive de l'autre côté du lac avant lui c'est qu'il a eu la gentillesse de me laisser gagner. Il prétend toujours le contraire mais c'est mon frère, je sais quand il ment.

- Louis attends ! J'me sens pas bien, l'appelais-je.

En une fraction de seconde, il fait demi-tour et fonce vers moi. Une ou deux impulsions lui suffisent pour me rejoindre. Je fais genre de ne plus réussir à nager pour pouvoir m'accrocher à lui. Je mets mes deux mains sur chacune de ses épaules et prends une grande inspiration. Mon piège a fonctionné à merveille. Je m'appuie de toutes mes forces sur lui pour l'immerger complètement et lui faire ravaler sa fierté. Il pensait vraiment pouvoir me charrier sans que je riposte ? Il se débat sous l'eau en agitant les bras et finit par essayer de baisser mon short de bain pour me faire lâcher prise. Je le laisse donc remonter à la surface pour ne pas le laisser arriver à ses fins. Il reprend sa respiration en se débarrassant de ses mèches mouillées qui lui tombent devant les yeux.

- Tu veux vraiment jouer à ça ? me défit-il.

Il me regarde d'un air malicieux et m'éclabousse pour pouvoir me faire couler à son tour. Il disparait aussitôt sous l'eau et m'attrape les pieds pour me tirer vers le bas. Je me défends en battant des jambes et en le repoussant avec mes pieds. Manquant d'air, il finit par remonter à son tour. Il n'est pas question que je le laisse gagner cette fois !

Mais avant d'avoir le temps de reprendre le dessus, un sifflement aiguë me fait immédiatement tourner la tête vers la plage où on a laissé nos affaires. Jade et Thomas nous font des grands signes pour nous avertir de leur arrivée. On a donc pas d'autre choix que de remettre ça à plus tard.

- T'as de la chance ! J'allais te mettre la misère, dis-je, sûr de moi.

- Rêve pas trop chaton, rétorque-t-il en posant sa main dans ma nuque pour me faire boire la tasse.

Et pour ne pas que je puisse lui faire payer son acte, il prend de l'avance en nageant à bonne allure vers nos amis. Il sait que je n'arriverai pas à le rattraper. Mais ce n'est pas grave, j'aurais tout le loisir de lui régler son compte pendant ces vacances. Et je suis bien plus dangereux sur la terre ferme. Il ferait mieux de faire attention à lui ses prochains jours.

Une fois débarrassé de l'eau qu'il m'a fait avaler de travers, je me mets à le suivre en nageant sagement jusqu'à la plage. Jade et Thomas sont frère et soeur. En fait, ce sont les voisins de papy Georges. Mais étant donné qu'on passe tous nos étés ensemble depuis tout petits, c'est surtout devenu nos amis. J'arrive enfin au bord de l'eau et me redresse pour finir les derniers mètres en marchant. J'essaye de prendre un air assuré pour ne pas montrer que je suis complètement épuisé par cette petite cession de natation. Je ramasse ma serviette, m'essuies les mains et me sèche légèrement le visage, puis je tends la main à Thomas qui m'accueille chaleureusement.

- Ça va le touriste ? me lance-t-il.

Ils nous appellent comme ça parce qu'eux vivent ici tout au long de l'année, alors, quand on débarque avec notre accent du nord et nos corps tous blancs, ils ne peuvent pas s'en empêcher.

- On ne vous attendait plus ! Vous avez fait la sieste après manger bande de fainéants ? les charriais-je à mon tour.

- On voulait juste se faire désirer chéri, me défit Jade en venant poser un doux baiser sur ma joue.

Cette fille c'est mon rayon de soleil des vacances. Je ne peux pas m'empêcher de fondre quand je vois ce magnifique petit bout de femme qui me sourit. Bon, je dois avouer que je l'aime encore plus depuis qu'elle a commencé à avoir ce comportement taquin avec moi. Ça doit faire trois ou quatre ans qu'elle me cherche comme ça et je dois dire que ça, ça plait énormément au séducteur que je suis. Je l'attrape par la taille et la tire un peu plus vers moi pour embrasser sa joue à mon tour et lui chuchoter à l'oreille que je suis content de la voir. Attention, on n'est pas en couple, on est juste deux amis qui aiment bien se tourner autour et qui ont dérapé une ou deux fois seulement... En plus, Thomas, ça le fait rire alors, je ne vois pas pourquoi je me gênerais.

- Alors, vous êtes arrivés quand ? demande-t-il en installant sa serviette à côté des notre.

- Ce matin vers dix heures, répond Louis qui s'allonge sur la sienne, prêt à sécher au soleil.

Je l'imite en m'allongeant encore trempé sur le ponton de cette petite plage abandonné sur laquelle on a mit la main il y a plusieurs années. C'est ici qu'on passe la majeur partie de nos vacances. C'est notre petit coin de paradis.

Your Heart Know The WayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant