JOUR 5 | PARTIE 1

7 0 0
                                    




PDV :Louis

- T'es beau quand tu lis.

En pleine lecture, je suis soudain déconcentré par cet adorable compliment. Je lève immédiatement la tête vers cette voix féminine, sans même faire attention à l'endroit exacte où je me suis arrêté. Alice est debout devant moi. Elle est belle comme un cœur avec son maillot et son kimono de plage. Je lui souris légèrement et fronce les sourcils, quelque peu surpris par sa remarque. Ça n'avait pas l'air d'être une avance, c'était plutôt une pensée sincère qu'elle a laissé sortir de sa bouche. Ma fierté l'en remercie mais je ne peux me retenir d'être gêné.

- Merci, dis-je bêtement.

- Tes lunettes ça te donne un petit air intello, t'es mignon, rajoute-t-elle.

Ça y est, je rougis. Je n'ai pas l'habitude de recevoir des compliments de la sorte. Surtout de la part d'une aussi jolie femme. Je ne sais pas vraiment ce que je dois répondre. Et je me demande surtout pourquoi elle me dit tout ça. Est-ce qu'elle veut juste être gentille, ou est-ce que je dois m'inquiéter de son intérêt envers moi finalement ? Si ça se trouve, c'est à Hugo qu'elle pense parler. J'enlève mes lunettes pour qu'elle puisse bien voir mes yeux. Je ne les mets que pour lire de toute façon. Et comme j'ai fermé mon livre sans même prendre la peine de marquer la page, je n'en ai plus besoin pour le moment.

- T'es sûr que tu ne t'es pas trompé de jumeau ? m'assurais-je.

Elle secoue la tête en rigolant silencieusement avant de venir s'asseoir à côté de moi dans le hamac. Je me pousse un peu pour lui laisser de la place. La forme du hamac nous attire vers le centre, ne pouvant empêcher nos corps de se rejoindre. Ça n'a apparemment pas l'air de la déranger. Elle gigote encore un peu, histoire de trouver une bonne position et replie les jambes en tailleur. Je reste immobile, ne voulant pas faire de mouvement déplacé, comme passé mon bras derrière ses épaules. Pourtant ça serait mille fois plus confortable pour nous deux mais ça serait aussi un peu trop gênant.

- Détends-toi Louis. Je n'essaye pas de te draguer. C'était juste une constatation amicale.

Je me racle la gorge et tente de paraître plus à l'aise. Je dois vraiment avoir l'air ridicule.

- Désolé, j'ai juste été un peu surpris.

- Je ne vois pas pourquoi. Tu as l'air de penser qu'il n'y a que ton frère qui a le droit de recevoir de l'attention. Tu ne devrais pas donner l'impression de vivre sans arrêt dans son ombre.

Je ne sais pas comment elle arrive à lire en moi comme ça. Je suis un peu déstabilisé par son commentaire. Mais je ne peux pas nier que dans le fond, elle a raison. Hugo passe très souvent au premier plan et je me cache surement un peu derrière lui. Mais il a toujours été plus sociable, extraverti et séducteur que moi. Je n'y peux rien. Je ne suis pas comme ça.

- Dans ce cas, j'accepte le compliment, cédais-je. Et sache que, sans arrière-pensée, tu es aussi très jolie.

- Merci, me gratifie-t-elle avec enthousiasme, me faisant un court bisou sur la joue.

Je jette aussitôt un bref coup d'oeil à Hugo qui discute avec Thomas. Il n'a rien vu. Je sais qu'il ne le dirait pas ouvertement mais je suis sur qu'il serait un peu jaloux au fond de lui. Ça a toujours été compliqué de faire la part des choses concernant les filles. On aime à peu près le même genre de nana et il n'est pas question que ça mette en péril la relation qu'on a tous les deux. Ça m'est déjà arrivé de laisser tomber quelqu'un parce que je savais qu'il était attiré lui aussi. Je préfère ça, plutôt que de perdre mon frère. C'est la seule personne dont j'ai vraiment besoin.

Your Heart Know The WayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant