JOUR 1 | PARTIE 1

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PDV : LOUIS

J'ouvre les yeux, un par un, évitant les rayons du soleil qui se reflètent dans les vitres de la voiture. Pendant une seconde, je me demande où je suis. Puis, apercevant les immenses champs de tournesols qui défilent à la fenêtre, mon coeur se serre et je ne peux retenir un petit sourire qui se forme au coin de mes lèvres. On y est presque. SunHouse se rapproche au fur et à mesure qu'on descends les montagnes pour rejoindre le lac. Je ne suis pas sûr de savoir ce qui m'a réveillé. Le soleil, une secousse, ou mes jambes engourdies par la grosse tête d'Hugo sur mes genoux ? Peu importe. je suis réveillé et je compte bien profiter du paysage durant le peu de route qu'il nous reste à faire.

Ça doit faire sept heures qu'on est parti de la maison. Papa nous a mit dans la voiture à trois heures cette nuit et il ne s'est arrêté que deux fois depuis. Pourtant il a l'air en pleine forme. Je suis sur qu'il pourrait rouler encore une dizaine d'heures avant de tomber de fatigue. Il m'épatera toujours. Mais heureusement, il doit nous rester dix petites minutes seulement avant de pouvoir nous dégourdir les jambes et serrer notre grand-père dans nos bras. SunHouse, c'est sa maison. Il vit là bas depuis toujours et il ne la quittera sans doute jamais. Tous les étés depuis aussi loin que je m'en souvienne, on vient passer nos vacances ici, en famille. Dans ce petit village, perdu au milieu des montagnes, qu'on ne troquerait pour aucun voyage sur des plages de sable blanc. C'est chez nous cet endroit. Et on s'y sent beaucoup trop bien pour vouloir aller passer nos vacances ailleurs.

Je baille et m'étire juste assez pour ne pas réveiller mon frère qui a confondu mes cuisses avec un oreiller. Il a replié ses jambes sur les sièges de la banquette arrière et n'a pas bouger depuis plusieurs heures. Il a juste réussi à se débarrasser de sa couverture dans son sommeil quand le soleil a fait grimper la température au dessus de vingt degrés. Je pourrais lui en vouloir de m'écraser et de prendre toute la place alors que je n'ai pas réussi à dormir durant plus de la moitié de la route. Mais pour quoi faire ? Tant mieux si il y en a au moins un de nous deux qui n'aura pas vu le temps passer. Et puis, si ça avait été le contraire, il en aurait profité pour me prendre en photo, me dessiner dessus ou même fouiller dans mon téléphone. Alors je préfère largement que ça soit dans ce sens là.

- Ça va fiston ? me demande papa alors qu'il croise mon reflet dans le rétroviseur.

Je hoche la tête pour lui répondre et lui souris pour illustrer mon humeur joyeuse. Il me fait un clin d'oeil et se concentre de nouveau rapidement sur ce qu'il se passe devant lui. C'est alors au tour de maman de se tourner vers moi. Avant ça, elle était sagement assise, les jambes élégamment croisées et mises en valeur par son joli short noir dans lequel papa lui dit si souvent qu'elle est belle. Ses lunettes de soleil relevées sur la tête, empêchant ses cheveux de lui tomber devant les yeux, elle lisait attentivement son livre qu'elle a déjà entamé d'au moins cinq ou six chapitres.

- T'as bien dormi mon chéri ?

- Pas vraiment, dis-je en haussant les épaules. Mais j'aurais le temps de me rattraper durant les nuits à venir.

Elle me sourit sincèrement et détourne les yeux vers Hugo, imperturbablement endormi. Je vois un rictus au coin de ses lèvres. Elle secoue la tête, amusée par sa capacité à s'endormir n'importe où et sans aucune difficulté.

- Tu devrais essayer de le réveiller. Sinon il va être de mauvaise humeur en arrivant, me demande-t-elle.

- T'as sans doute raison.

Ça fait plus de vingt ans que je me charge de le sortir de son sommeil et il est vrai qu'il est souvent de mauvaise humeur au réveil. Si je ne veux pas qu'il fasse la tête toute la matinée et qu'il râle en arrivant chez grand-père Georges, il faut que j'y aille doucement. Je connais mon frère presque aussi bien que moi, alors je sais comment m'y prendre. Je pose ma main sur son crâne pour caresser gentiment ses cheveux. Il ne réagit pas tout de suite. Mais lorsque l'information arrive à son cerveau, je le vois déglutir et gigoter légèrement sur mes genoux. Puis au bout d'une ou deux minutes, tout en restant allongé, il se tourne sur le dos et me regarde, un oeil encore fermé pour lutter contre les rayons du soleil qui l'agressent.

- On est déjà arrivé ? s'interroge-t-il avec une certaine excitation.

- Il reste encore cinq petites minutes.

Il prend alors une grande inspiration et s'étire en baillant comme si il venait de se réveiller d'une bonne nuit de sommeil. Puis il se redresse, légèrement désorienté et décoiffé. Il regarde par la fenêtre avant de s'adosser au siège pour remonter ses jambes sur celui-ci et les entourer des ses bras. Vu sa bouille, je peux clairement affirmer qu'il a la tête dans le cul. Mais il a l'air d'assez bonne humeur. Ce qui n'ai pas étonnant quand on sait qu'on est entrain de passer le portail de Sunhouse, et que ça signifie que l'on est enfin en vacances.

Le beauté de cette maison m'impressionnera toujours. Elle n'a pas toujours été comme ça mais, les efforts de papy pour en faire un endroit accueillant et chaleureux en fait chaque année un endroit encore plus magnifique que l'année précédente. Toute en pierre et proprement entretenue, elle est sublimée par l'immense montagne à son dos et les nombreux arbres fruitiers présents sur la propriété. C'est le paradis !

Papa longe l'allée et arrête la voiture au bout de celle-ci, juste en face de papy Georges qui nous attend devant la porte d'entrée, impatient, avec un grand sourire aux lèvres. Il n'a pas changé. Ses cheveux blancs et sa peaux ridées trahissent ses 72 ans mais il aura à jamais cet âme de jeune homme qui fait de lui un grand-père extraordinaire.

On descend tous de la voiture, s'étirant les uns après les autres. On est ravis de voir qu'une si belle journée nous attend. Papy se dirige vers nous et s'empresse d'aller enlacer maman. On ne descend le voir qu'une fois par an alors, il est toujours heureux de retrouver sa fille. Ils restent comme ça quelques secondes puis se séparent avant que les larmes ne leur montent. Il fait ensuite une accolade à papa avant de venir vers nous.

- Comment vont mes deux futurs top modèles ? demande-t-il en venant nous enlacer gentiment.

Nous ne sommes évidemment pas top modèles. C'est juste une manière pour lui de dire qu'il est fière de voir que ses petits fils deviennent de beaux et grand jeunes hommes.

- Ils iront mieux quand ils auront bu un bon café, répond Hugo encore un peu grincheux par son réveil forcé.

- Ça va papy, le rassurais-je. On est content d'être enfin arrivés.

Il me fait une petite tape dans le dos pour soutenir mes propos, et sans jamais se séparer de son grand sourire, il propose de nous aider à descendre nos affaires de la voiture.

- Allez ! On décharge tout ça et après je te fait un café bien serré mon grand, précise-t-il en prenant Hugo par les épaules pour l'emmener vers le coffre.

Que les vacances commencent !

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Voici la première partie de mon roman. Ça fait longtemps que j'essaye d'écrire un livre et voila qu'aujourd'hui j'arrive à plus de 100 pages pour le moment. Your Heart Know The Way pourrait bien être mon premier roman terminé. Je le poste ici pour pouvoir avoir des retours sur mes textes. Les avis, les critiques et les compliments sont les bienvenues. Je vous souhaite bonne lecture et espère de tout coeur que ça vous plaira.

Rose Heffner

Your Heart Know The WayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant