JOUR 3 | PARTIE 1

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PDV : HUGO

Ce matin, l'ambiance à SunHouse est aux beaux fixes. Il est un peu moins de neuf heures et je suis déjà debout. Papa nous avait demandé de mettre un réveil ce matin pour qu'on puisse partager un vrai petit déjeuner tous ensemble. Et bizarrement, je n'ai eu aucun mal à me lever. Je suis sortis de mon lit d'une humeur radieuse, j'ai chanté sous ma douche et j'ai fais l'effort de m'habiller. J'ai mis mon pantalon jeans noir, avec ma chemise fluide à grosses rayures bleue et blanche que j'ai laissée à moitié ouverte.

En sortant de ma chambre, je suis même étonné d'être le seul à être déjà prêt. Papa, qui lit son journal dans le fauteuil du salon, est encore en pyjama, attendant surement que la salle de bain se libère pour pouvoir aller se doucher.

- Ça va fiston ? me demande-t-il en levant les yeux de l'article qu'il était en train de déchiffrer.

Je m'avance vers lui et viens lui faire un bisou sur le front. Il sourit à mon geste qui n'est pas vraiment habituel. Le plus souvent, à la maison, je me contente de le saluer verbalement. Mais quelques fois, comme aujourd'hui, où je suis de bonne humeur, et où il n'y a que nous dans la pièce, je n'ai pas envie de passer à côté de lui en lançant un simple "Salut papa".

- Avec les trois filles en train de se préparer à l'étage, on est pas là de le manger ce petit déjeuner, se plaint-il, l'estomac bruyant.

- Heureusement que tu n'as fait que des garçons. Je ne sais pas si tu aurais supporter autant de féminité sous ton toit, plaisantais-je, le connaissant.

Il n'aurait clairement pas eu la patience. Surtout pour la salle de bain. Il n'aurait pas été malheureux s'il avait eu des jumelles mais je pense qu'il est content de nous avoir Louis et moi. Je ne suis pas sur qu'il aurait réussi à trainer ses filles à la pêche un week-end par trimestre, ni à les emmener à certaines de ses soirées foot avec ses potes. Et il les aurait très probablement sur-protégées aussi. Non, vraiment... Heureusement qu'il a eu deux fils !

- Tu sais où est Louis ?

- Je l'ai vu sortir dans le jardin il y a dix minutes, m'informe-t-il en pointant du doigt les porte coulissantes qui mènent à la terrasse.

Je le remercie et suis la direction qu'il m'a donné pour espérer y retrouver mon frère. Une fois dehors, je balaye le jardin du regard. Je n'y vois absolument personne. Tout est terriblement calme. Mais j'aperçois finalement une silhouette bouger sur le trampoline. C'est Louis qui se redresse pour s'y asseoir en tailleur. Il aime bien venir s'y allonger pour admirer les nuages. Je le rejoins aussitôt.

- Salut petit frère.

Je l'appel tout le temps comme ça parce que j'ai le plaisir d'être sortis le premier du ventre de maman. Je sais que ça l'énerve quand j'appuies sur le fait que je soit plus âgé que lui. Même si quelques minutes d'écart, ça ne change pas grand chose.

- Ça va chaton ? s'assure-t-il en se décalant pour me laisser de la place sur le trampoline.

J'acquiesce, répondant à sa question, et monte sur le jeu à ressors pour accepter son invitation. Mais avant de m'asseoir, j'exerce quelques impulsions sur mes jambes pour l'embêter et le faire rebondir. Il essaye de maintenir un certain équilibre, un grand sourire aux lèvres. Je lui embrasse ensuite la tempe pour le saluer.

- J'étais sur que t'allais faire ça...

- Tu me connais par coeur, c'est pas drôle, fais-je remarquer en m'asseyant enfin juste à côté de lui.

La déformation de la matière, dû à notre poids sur la toile du trampoline, me fait pencher vers lui. Je tente donc de prendre une position plus confortable en m'allongeant pour poser ma tête sur ses jambes qu'il tend immédiatement, me voyant faire. J'adore me mettre comme ça sur ses genoux. Il a toujours le réflexe de jouer avec mes cheveux et j'adore ça. C'est tellement réconfortant.

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