𝐊𝐈𝐍𝐆𝐃𝐎𝐌 𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭

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L'épuisement assaillait nos muscles, autant par la faute d'une fatigue intense que le souhait d'arriver à destination. Lorsqu'on nous laissait entrer par l'une des nombreuses portes de la capitale, un soulagement intersidéral nous parcourait, diluant notre épuisement, du moins, une parcelle. L'emprise des bras de Jinyoung autour de mon ventre décroissait, signe qu'il vaguait dans un sommeil, de plus, il était couché contre mon dos, la tête reposant sur mon épaule. Il paraissait s'en foutre de la proximité ou même de l'odeur d'eau stagnante s'émanant de nos vêtements. Le cheval commençait à se fatiguer aussi, moins rapide et réceptif. Instinctivement, je me dirigeais vers le Palais Gongwon, près à laisser le noiraud s'occuper de la récapitulation désastreuse de notre voyage et l'échec tout aussi pénible.

- Votre Altesse, réveillez-vous. Dis-je tandis que les citoyens nous jetaient des regards interloqués par notre état.

- Enfin...Prononça le prince d'une voix étrangement éveillée.

Les grandes portes du palais principal se dressaient face à nous, c'était aussi irréel que ce foutu sentier qu'on avait trouvé après des heures de recherches éternelles dans lesquelles la déprime avait engloutie nos esprits. On avait atteint le fond d'un puit désespérant, mais notre persévérance avait tenue le coût pour en bout de ligne, nous récompenser. On décrochait ce cadeau lorsqu'on pénétrait à l'intérieur du bâtiment royal, attendant que le roi arrive. On s'asseyait au sol, ne nous préoccupant pas de l'impolitesse dont on usait. Nos jambes allaient fléchir, la globalité de nos corps criaient qu'on les laisse récupérer le temps d'une nuit. Jinyoung patientait, assied en tailleur, le visage dans les mains, des cernes frôlant les deux kilomètres tapissaient le dessous de ses yeux. De mon côté, je ne devais pas être une beauté absolue, je transpirais à cause de ma blessure et ma peau était certainement aussi blanche qu'une feuille de parchemin.

- Qu'est-ce que vous faites ici? S'exclama le roi en arrivant devant nous, l'air bouleversé par nos mines ressemblant à une paire de lépreux en provenance d'un village reculé.

- Nous sommes venu vous faire un résumé de notre mission. Informa Jinyoung en relevant sa tête vers son paternel, concerné malgré tout par notre santé.

- Ce n'est pas dans vos états que vous réussirez à me le dire, rétorqua le souverain, veillez à ce qu'ils reçoivent des soins! Ordonna-t-il à des gardes qui s'exécutaient, nous aidant à nous relever.

Mes muscles de jambes ne supportaient plus le poids de mon buste, me faisant trébucher. Mon bras me brulait comme si on déposait un fer volcanique sur la plaie et ma tête tournait. Mes paupières se fermèrent avant que mon corps ne s'écroule tel une pile de livres tombant d'une bibliothèque à travers un gros fracas.

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La pièce était éclairée par une lampe dorée et une effluve de plantes apaisantes valsait à l'intérieur. Mon corps se trouvait étendu sur un matelas moelleux, recouvert d'une couverture. Je tournais la tête, balayant la chambre d'un regard nébuleux, l'esprit encore endormie. Un tissu blanc entourait ma blessure qui l'avait légèrement taché d'un rouge vin, on semblait l'avoir soigné d'une manière convenable. Un courant d'air frais s'invitait sur mon buste, vêtu d'un débardeur ample tandis que je me redressais en me massant le crâne.

- Bonjour Jaebeom, vous avez bien dormi? Me demanda une voix masculine qui me fit sursauter.

- Putain! Qu'est-ce que vous faites ici? Répondis-je en fixant Yugyeom, assied par terre, les jambes croisées.