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La nuit régnait comme un vautour surveillait sa prochaine proie, les étoiles illuminaient la noirceur telle l'énième lueur d'espoir, les maisons étaient plongées dans l'obscurité et la population berçaient dans les bras du sommeil. Sauf moi, je me déplaçais avec précaution à travers les rues taciturnes de la ville, semblable à une ombre discrète. J'étais vêtu de noir, un tissu cachait le bas de mon visage et un carquois reposait dans mon dos, tandis que je tenais un arc rigide. C'était habillé de cet accoutrement ténébreux que je me dirigeais vers la demeure de ma prochaine victime. Le désir d'observer son corps de truand se vider de son sang dans un spectacle macabre prenait l'assaut de mes veines qui bouillaient. Je voulais venger les victimes que ce bandit avait détruite en les agressant de ses mains vicieuses, personne ne méritait respirer le même air qu'un violeur. Ma main resserrait l'emprise qu'elle exerçait autour du bois de mon arc, pendant qu'un corbeau criait dans l'atmosphère crépusculaire.
J'avais étudié le chemin et les déplacements de ce pervers, assez pour savoir comment rentrer chez lui sans me faire voir. D'un regard attentif, je surveillais le périmètre de la maison traditionnelle, m'assurant que personne ne me surprendrait en plein action. La cours sablonneuse bruissait sous mes semelles, alors que les touffes de mauvais herbes étaient immobiles, signe d'un vent absent. Dans ce même silence imprenable, j'ouvrais le battant en vieux bois, pénétrant à l'intérieur pauvrement meublé. Je m'avançais vers la chambre de la future victime, sortant une dague coincée dans mon haut, me préparant à l'attaquer. Son visage endormi se dessinait sous mes yeux enragés, son souffle régulier démontrait qu'il somnolait depuis de bonnes heures. Une odeur d'alcool se déplaçait dans la chambre, démontrant le syndrome d'alcoolisme l'habitant. Mes doigts se crispaient sur mon arme blanche, avant que cette dernière ne vienne se loger dans son thorax, lui faisant brutalement ouvrir ses iris envahit de surprise et d'une douleur incommensurable. Il me fixait avec les yeux ouverts telles des billes en étouffant, incapable de crier. D'un violent coup de pied, la dague s'enfonçait davantage à l'intérieur de sa chair, et ce d'une si grande profondeur que le manche ne dépassait presque plus. Je l'avais transpercé à l'aide de ce petit outil tranchant. Il agonisait, voyant son existence de déchet défiler dans son esprit en essayant d'attraper ma cheville.
C'était risible, l'observer se débattre comme une chenille qui se noyait, un soupir désespéré sortie d'entre mes lèvres cachées pendant que j'arrachais la dague ensanglantée de son corps ressemblant à celui d'un cochon. Du sang giclait un peu partout, tachant autant mes mains que ses vêtements devenus rouge. La lame vint se coincer au niveau de son entrejambe, le privant de son précieux instrument s'amusant à jouer les mauvaises partitions. Il n'eut même pas le temps d'arracher un piteux cris qu'une flèche se logeait entre ses deux yeux éperdus et larmoyant. La satisfaction remplaçait la colère, je restais quelques secondes à décortiquer la scène, certes sanglante, mais triomphante. Je ne punissais que ceux qui le méritait, ceux ayant une réputation de connard, pas les simples citoyens se battant pour gagner de l'argent dans l'unique but de se nourrir. J'avais hérité du stade de justicier masqué, mais étais surnommé l'Archer Noir, dû à mes meurtres accomplis en compagnie de mon arc. Les émotions à mon égard était mitigées, soit on m'appréciait à cause de mon travail tout en me craignant, soit on me détestait comme le roi et la totalité de la haute société. Il n'appréciait pas voir un inconnu exécuter le rôle de son armée.
De fortes voix formulant des ordres résonnaient à l'extérieur, m'envahissant d'une peur. Je n'allais pas pouvoir le sortir d'ici pour l'humilier davantage et j'étais piégé à l'intérieur de cette maison. Je laissais le cadavre livide étendu sur le matelas, avant de me diriger silencieusement vers l'entrée de la demeure, écoutant chaque bruit. Il était près de ma position, trop près pour n'être qu'une circonstance anodine. Néanmoins, personne ne pouvait prédire le prochain criminel que j'allais tué, alors qu'est-ce qu'ils faisaient là?
- Trouvez-le! S'écria quelqu'un, m'affirmant officiellement que ses gardes étaient ici pour ma peau.
D'une précaution herculéenne, j'ouvrais la porte, me rendant compte qu'ils se situaient un peu plus loins dans la rue, ce qui me permettait de sortir pour grimper le mur de la maison et atterrir sur son toit en tuile. Les bâtiments de la ville était tous relativement bas et collés les uns aux autres, m'offrant la chance de m'enfuir à distance raisonnable du sol sur lequel ils se trouvaient.
- Il est là! S'exclama-t-on tandis que j'accélérais en courant et sautant, non sans faire preuve d'une attention effritée par l'angoisse qui parcourait l'entièreté de mon être.
Un seul alignement de tuiles fragiles, un seul et je glissais du toit pour atterrir au milieu du chemin en jurant. Je me relevais en me maudissant, tout en reprenant ma fuite pressée. Le vent sifflait dans mes oreilles, démontrant la vitesse à laquelle mes jambes bougeaient à s'en briser. Je les entendais me crier dessus et j'entrevoyais la lumière des torches qu'ils tenaient chatoyer dans la noirceur de la nuit. J'arrivais à la hauteur d'un coin, m'ordonnant de choisir le côté où je continuerai ma course, mais la chance n'était parfois qu'une illusion convaincante, ce fût ainsi qu'elle se fracassait sous moi, me faisant tomber face à face avec quatre hommes qui pointaient leurs sabres royaux dans ma direction. Ceux qui me pourchassaient arrivèrent derrière moi, me retrouvant encercler de soldats hautement gradés à la vue de leur hanbok richissime. Le roi s'était appliqué à la tâche, il voulait me voir décapiter sans plus d'attente. L'idée de me défendre contre ce troupeau de testostérone ne m'enchantait pas particulièrement, mais je ne souhaitais pas mourir.
- Dépose ton arc et tes flèches, tout de suite! Me força-t-on d'une voix énervée.
Je ne bougeais pas, restant immobile tel une poutre rigide. Ils ne perdirent pas leur précieux temps, se ruant vers moi, m'arrachant mon moyen de défense et m'agenouillant au sol. Mes mains furent ligotées et le tissu protégeant mon anonymat enlevé. J'étais maintenant un condamné à mort, dépouillé de mes biens et de ma protection derrière ce masque. Durant le trajet jusqu'au palais royal, j'avais la tête rivée vers le sol, réfléchissant à mon futur qui se terminerait à une vitesse fulgurante. Au première lueur du matin, ma tête roulerait par terre en comblant l'atmosphère d'un bruit sourd. Les grandes portes en bois massif s'ouvraient devant nous, nous faisant pénétrer dans l'immense cours dégagée au sol de pierre lisse du bâtiment. Je n'avais même pas envie d'observer le palais qui se dressait sous mes iris déprimés. Un second battant s'ouvrait, tandis qu'on foulait l'intérieur du palais principal et ce ne fut qu'à cet instant que je daignais à détailler les alentours. Un trône rouge et dorée me surplombait un peu plus loins, alors que le plafond intérieur était peinturé de couleurs flamboyantes avec des touches d'or décoratifs.
- Nous l'avons attrapé Votre Majesté. Annonça un garde à l'homme fièrement assied sur les coussins du trône, vêtus d'un habit démontrant l'ampleur de son importance, tout comme ses cheveux soigneusement peignés en un chignon recouvert d'un ornement dorée, ornement démontrant son rang impossible à dépasser. Son visage sévère à la barbe entretenue m'observait d'un œil autoritaire, tandis qu'il se levait pour descendre vers moi.
- Félicitions. Dit-il en affichant un sourire satisfait et qu'une lueur de supériorité traversait ses prunelles. Vous avez terrorisé la population avec vos scène macabre partout dans le royaume. Me reprocha-t-il, pendant que je le regardais agenouillé, car on m'y obligeait.
- Votre Majesté, je vous ai rendu service en tuant ces truands. Rétorquais-je en crispant la mâchoire.
- Vous allez être décapité devant le magistrat demain matin, pour vos meurtres et le sentiment d'insécurité que vous avez insufflé aux citoyens. M'informa-t-il d'une haute voix, officialisant son verdict à mon encontre.
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𝐊𝐈𝐍𝐆𝐃𝐎𝐌 𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭
Fanfiction" Je te le promets, je serai le meilleur roi, pour toi. " Ils se complétaient, l'un puissant et l'autre arrogant. Deux âmes destinées à s'unir. JJ Project ° officiellement terminé en Juin 2020