❛ pauvrety to royalty

126 14 33
                                        

J'étais adossé contre le mur pierreux, assied sur la paille brute au milieu de prisonnier qui se plaignaient qu'on les laisse sortir. L'odeur de l'endroit s'encrait désagréablement à mes narines, on aurait dit qu'une vache avait chier à côté de moi. Mes jambes étaient collées à mon torse et ma tête reposait entre elles, essayant d'oublier l'ambiance insupportable de cette prison. J'étais bloqué dans cette cellule en bois depuis deux jours, deux jours à supporter les environs. On avait reporté le moment où ma tête se détacherait de mon corps telle une poule, mais pour ma part, je ne bougerais pas après ma mort, me contentant de m'écrouler par terre. J'étais confus lorsque je pensais à la défense que m'avait apporté le prince héritier, le méritais-je réellement? Il semblait persuadé que me tuer était inutile et presque désolant tout en souhaitant me voir intégrer les rangs royaux? Ce qui me surprenait le plus était sa défense basée sur mes crimes bénéfiques, alors qu'il ne savait même pas que j'étais l'adolescent l'ayant sauvé ce jour-là. Sous son attitude froide se cachait une certaine gentillesse.

- Nous venons chercher Lim Jaebeom. Annonçait une paire de gardes à la porte.

Des bruits de clés métalliques, une serrure de déverrouillant, un ordre de leur part et je me retrouvais libre de cette cellule que je soupçonnais être une porcherie. Ils me débarrassaient des cordes autour de mes poignets en me dirigeant à l'extérieur.

- Sa Majesté est présentement occupé, mais il nous a prié de vous dirigez à vos quartiers. M'informa l'un des hommes m'accompagnant.

- Pardon? Rétorquais-je, confus.

- Vous êtes maintenant le protecteur de Son Altesse. M'annonça l'autre, tandis que j'avançais malgré la surprise qui menaçait de figer mon corps.

Je ne prononçais rien d'autre, devenant un morceau de chair muet, suivant les deux hommes imposants jusqu'à un bâtiment moins riche que le palais ou les quartiers royaux. Néanmoins, je ne me plaignais pas du tout de ma nouvelle résidence que je partageais visiblement avec plusieurs personnes. Le toit étaient colorés, mais les murs sombres et les environs boisés. Des fleurs tapissaient le sol et des arbres entouraient le périmètre, ça changeait de la terre sablonneuse ou pierreuse. Une brise fraîche créait un mouvement naturel et un léger bruit venteux. Ils me guidèrent jusqu'à une porte coulissante extérieure, la glissant pour m'inviter à entrer dans la chambre.

- Voici vos quartiers, une salle d'eau personnel vous est réservé, c'est la porte juste là. M'indiqua l'un d'eux avant qu'ils ne s'inclinent en refermant le battant.

Je restais debout au milieu de cette pièce contenant un lit et un meuble destiné à un usage indéterminée, peut-être une commode ou du simple rangement. Je me sentais comme un innocent qu'on aurait dépouillé de sa pauvre maison avant de l'installer dans une nouvelle plus confortable, mais qui ne collait pas à sa personnalité. Néanmoins, même si mon désir de fuir loins d'ici envahissait mon cœur, je me rappelais qu'une fugue définitive signait ma mort et que je ne bénéficierais pas d'une seconde chance, l'ayant brûlé sans réfléchir. Un hanbok complètement noir et un bandeau de la même couleur reposait sur le matelas recouvert d'un drap soyeux. Instinctivement, je tirais sur mon haut, l'approchant de mon nez pour le renifler, avant d'avoir un moment de recule à l'égard de mon odeur repoussante. Je m'engageais à l'intérieur de la salle contenant un bain en bois qu'on avait déjà remplie d'eau encore fumante à l'aide du seau se trouvant dans le coin. Une vapeur ardente se dégageait du liquide, comblant la pièce exiguë d'une chaleur humide. On avait tout fait pour me forcer à éliminer le parfum fétide se trimballant sur ma peau.

𝐊𝐈𝐍𝐆𝐃𝐎𝐌 𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant