❛ escape the danger

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Les semaines s'écoulaient, laissant à l'automne une chance de briller à travers la nouvelle palette de couleur chaude qu'elle amenait et la température tiède qui recouvrait le pays. On se préparait lentement à recevoir l'hiver, mais pour l'instant, les gens profitaient de ce temps calme. Calme...Tout était l'antonyme de ce mot, au palais, la tension régnait car on nageait dans l'incertitude et la peur de voir éclater un conflit ou un envahissement du Japon. La surveillance avait quadruplé, les portes de la capitale gardée assidûment et la préparation de l'armée se peaufinait toujours. Les intrus se faisaient plus courant, les attaques en campagne étaient devenu fréquentes, puisque ces régions étaient moins passées au peigne fin et ces événements violents alertaient la population. Les gens comprenaient qu'une période sombre se préparait, il restait à savoir si elle s'étirerait sur une semaine, un mois ou bien un an.

Jaebeom s'était métamorphosé en un personnage à nerfs, toujours à pointer son arc sur des détails inoffensifs. Je comprenais ses craintes, mais elles dépassaient les frontières du pays, ce qui le faisait paraître pour un paranoïaque exalté. Il était dévoué à sa tâche, délaissant complètement ce désir de punir les bandits, ma protection lui enlevait toutes pensées extérieures. Elle effaçait sa vie antérieure d'assassin avide de justice. Néanmoins, nous n'avions pas respecté les consignes de mon paternel consistant à rester cloîtré à l'intérieur de mes quartiers, telle une paire d'être dociles. Ce qui nous avait valu un sermon royal, autant de Sa Majesté que la troupe de vieillards barbus. On avait finit par obéir et s'enfermer entres les murs de mon logement. Jaebeom ressemblait à une sorte d'animal de compagnie, restant là à dormir dans la salle principal, montrant ses canines quand un humain se pointait à la porte et quémandant de l'attention lorsqu'il se faisait chier, ou pour me déranger une fois ma tête dans un livre. Je l'aurais décapité de mes propres mains, mais il s'avérait que sa présence ne me procurait plus ce souhait de bâillonner sa bouche et ses membres pour le jeter dans la rivière. Donc, je l'appréciais et il faisait de même en retour.

- Votre Altesse, c'était péjoratif. Me fit remarquer l'ébène derrière moi, assied par terre, le dos contre le mur, pendant que je lisais un texte écrit par l'un des premiers roi de la dynastie.

- Quoi donc? Demandais-je en me retournant vers lui, un sourcil haussé.

- La façon dont cet homme m'a regardé. Rumina-t-il en mâchant un bout de sa foutu viande sèche, les yeux perdus dans le vide.

- Vous y pensez encore? Et arrêtez de manger cette merde Jaebeom, ça fait deux jours! Râlais-je en lui arrachant des mains.

- Hey! S'exclama l'archer en s'approchant de moi pour reprendre sa pauvre nourriture.

Sa main cherchait à l'attraper, mais mon bras l'esquivait, le faisant soupirer. Un sourire amusé se dessinait sur ma bouche, heureux de l'observer essayer de récupérer ce lambeau sec. Il s'impatientait, voulant en terminer avec mon attitude joueuse qui l'irritait. Une de ses mains s'appuyait contre mon épaule, me renversant sur le dos, atterrissant au sol, tandis qu'il me surplombait, à genoux près de mon corps. Il bloquait mon bras détenteur de sa précieuse nourriture fermière, m'empêchant de bouger comme il adorait le faire lorsque l'occasion se présentait.

- Merci Votre Altesse. Fit-il en prenant son bien de ma main et le coinçant entre ses dents, tout en m'adressant un lumineux sourire possédant un brin d'insolence.

Jaebeom avait ce don de croire que sa charmante arrogance m'affectait toujours ou cette confiance d'être persuadé qu'il pouvait exercer sa désinvolture d'une manière subtile à mon égard. Néanmoins, de l'eau avait été abondamment versée sur le feu de ma haine envers lui, l'éteignant jusqu'à la dernière flamme. Je me redressais avant d'inverser les rôles, le clouant au sol, sur le dos, me retrouvant dans une position à laquelle je n'osais réfléchir, par peur de m'enfuir loin. Je lui adressais un regard condescendant accompagné d'un rictus fier à la vue de son expression surprise.

𝐊𝐈𝐍𝐆𝐃𝐎𝐌 𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant