Chapitre 31

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Sur le chemin du retour, un silence rassurant s'installe entre nous. Sa main me procure des caresses apaisantes sur ma cuisse, tandis que de l'autre il écrit un message.

Je me sens apaisée, plus en confiance. Ça a été très stressant et éprouvant mais le sentiment de bonheur qui en découle est inestimable.

J'ai réussi, grâce à Isaac. J'ai pu profiter d'un semblant de vie normale. J'ai pu oublier un instant mes problèmes et profiter d'un film, comme une fille normale de mon âge qui sort avec un mec.

Mais est-ce que je peux vraiment considérer Isaac comme mon petit ami ?

À vrai dire, ça n'a jamais été très claire mais ça me convenait. Maintenant j'ai le besoin de mettre une étiquette sur ce qu'il se passe entre nous.

Si je prends en compte toutes les attentions qu'il a pour moi, je pense que c'est mon petit ami mais peut être que je me trompe.

Les seules relations amoureuses que j'ai pu observer provienne des films et des livres et Isaac m'a déjà répété qu'il ne reflétait pas vraiment la réalité alors peut être que j'interprète mal.

A Priape, les relations amoureuses n'existaient pas. Nous étions simplement utilisés comme des objets puis jeté dès que n'avions plus aucune utilité ou que nous étions trop "cassés" pour eux. Quant à mes parents, maintenant que j'y repense je suis presque sure qu'il ne se sont jamais aimés.

- " Tu as faim ?"

Je tourne la tête, Isaac a délaissé son téléphone et m'observe attentivement. J'acquiesce timidement, même si les bonbons et les pop-corn m'ont suffi. J'ai envie de lui faire plaisir et je sais que mon manque d'appétit lui cause beaucoup de soucis. Il m'offre un sourire et se contente de donner de nouvelle instruction au chauffeur.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons devant ce qui ressemble à un fast food.

- " Nous allons manger ici ?" Demandai-je en appréhendant de devoir à nouveaux évoluer dans une foule.

- " En partie, nous allons seulement chercher à manger et ensuite en rentreras chez nous "

- " On peut rester en voiture pour faire ça ?"

- " Oui, tu verras. Je suis persuadée que tu vas apprécier."

Le principe m'a l'air étrange mais vraiment sympa. Je laisse donc Isaac commander pour nous deux avant de repartir.

L'odeur qui provient des sacs de nourritures se répand dans la voiture et me fait saliver. C'est assez surprenant puisque je ne suis vraiment pas habituée à ressentir de la faim.

Isaac pioche dans le sac pour en sortir une frite encore chaude qu'il me tend. Hésitante je la prends avant de croquer dedans.

C'est vraiment délicieux, et avant même que je puisse m'en rendre compte un cornet de frite apparaît devant moi.

- " Les frites sont toujours meilleures quand elles sont encore chaudes et les manger dans la voiture rajoute toujours un petit plus " m'explique Isaac.

Il a raison, ses frites sont certes un peu grasses mais néanmoins succulente.

Les rues de New York sont joliment décorées en cette période, je me demande si c'est toujours comme ça. J'avais entendu parler que Noël approchait à grand pas mais je ne l'ai jamais fêté donc j'ignore tout.

- " J'ai entendu dire que c'était bientôt Noël, c'est vrai ?"

- " C'est vrai, dans 3 jours c'est le réveillon de Noël." Répond Isaac en me montrant une banderole "Merry Christmas" affiché fièrement sur un balcon.

- "Qu'est-ce qui se passe pendant cette période ?"

- " C'est un moment de partage ou toute la famille et les amis se réunissent autour d'un bon repas et généralement s'échangent des cadeaux. "

- « Ça a l'air géniale, tu le fête avec ta famille ?"

- " Non, la plupart du temps je suis avec Harry, Elijah et d'autre amis. D'autre fois, j'assiste à des galas. Je ne suis pas proche de ma famille." M'explique simplement Isaac, comme s'il n'était pas touché.

J'hésite à pousser mes questions, avide de réponse j'aimerais savoir pourquoi il ne parle pas à ses parents ou encore comment va se passer Noël cet année.

J'espère sincèrement que nous le fêterons ensemble, que je découvrirai enfin la chaleur d'un foyer en ce jour de fête.

J'ai trop d'interrogation et je ne sais pas par quoi commencer.

Comme si mon sauveur avait entendu mes pensées se bousculer, il saisit ma main et la serre dans la sienne.

- " Je t'expliquerai tout ce que tu désires après être rentré à l'appartement."

Rassurée, j'hoche la tête et me tourne du côté de la vitre pour observer les passants.

Nous avons mangé devant la télévision, à même le sol et le dos appuyé contre le canapé. Le burger qu'il m'a commandé était très bon même si je n'ai pas eu assez d'appétit pour le finir. En même temps, je crois que mon ventre va exploser parce qu'avec le petit déjeuner, les sucreries du cinéma et maintenant la nourriture du fast food. J'ai plus mangé en ce début de journée que pendant une semaine de mon enfance.

J'attends en ce moment même qu'il finisse son hamburger avant de me lancer dans un interrogatoire.

Il a bien remarqué mon impatience et je suis persuadé qu'il fait exprès de manger doucement.

- " Isaac ?" L'appelai-je timidement.

Il me montre d'un coup de tête son burger avant de croquer à nouveau dedans.

Je soupire et détourne mon attention sur la série diffusée. Pourtant je suis persuadé que d'apercevoir du coin de l'œil un sourire moqueur.

Au bout de 5 minutes, il n'a pris que deux bouchées. Je me dandine sur moi-même, désireuse de l'assaillir des nombreuses questions qui se bousculent dans ma tête.

- " C'est bon Isaac ?" Dis-je vivement.

Il finit par pose son hamburger et éclate de rire. La première chose que je remarque c'est son regard pétiller de joie. Il est tellement beau en cet instant, son visage paraît doux et bienveillant alors qu'habituellement son regard est naturellement froid et sans émotion.

Je réprime l'envie de me jeter sur lui et de fondre sur ses lèvres.

Il profite de mon instant d'égarement pour s'élancer sur moi. Plaquée contre le sol, je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle qu'il pose ses mains sur mon corps et me chatouille.

Le souffle coupé par un rire incontrôlable, je tente de me débattre.

- " A... Arrête Isaac, Je... j'en peux plus." tentai-je d'articuler.

- " Je n'ai pas bien compris, supplie-moi et j'arrête."

- " D'ac...cord, je t'en prie Isaac. J'ai... j'ai envie de faire pipi." 

Il se marre et cesse enfin cet délicieuse torture. Dans un rapide mouvement, il dépose un baiser sur mes lèvres et s'écarte de moi. A peine libérée, je m'empresse de relever pour courir aux toilettes sous le rire tonitruant de mon sauveur.

Cette journée est parfaite. 

Troublante découverteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant