Chapitre 14

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La nuit fut courte et forte en émotion, j'avais jusqu'à maintenant fait de nombreux cauchemar au cours de mes nuits mais pas aussi puissant. Ma nuit avait été mouvementée et je m'étais à plusieurs reprise mordue la lèvre jusqu'au sang pour éviter d'hurler.

Je ne voulais pas déranger Isaac même si une part au fond de moi ne rêvait que de la chaleur réconfortante de ses bras. Depuis que je suis ici, j'avais été étonnée de constater que mes cauchemars c'était calmés. 

Apparemment pas longtemps.

À travers le miroir je peux voir mes cernes ainsi que mon teint pâle et mes joues creuses. J'avais très peu dormi, même une personne un minimum observatrice pouvait le remarquer. Autant dire qu'Isaac n'allait rien rater, lui qui contrôle absolument tout sur tout.

Je me rafraîchis en espérant que mon visage paraisse moins terne et me dirige vers le salon. Il n'y a personne et je n'ose pas toucher à quelque chose, je me contente donc de m'asseoir en attendant tranquillement la venue de mon sauveur.

Une demi-heure plus tard, toujours personne en vue et j'avoue que je commence à m'inquiéter. Pourtant, je n'ose toujours pas m'aventurer ailleurs que dans le salon. Je trouve la télécommande dont Isaac c'est servi pour allumer la télévision la dernière fois.

Je la prends en main et essaye d'appuyer sur tous les boutons, je sursaute et la lâche immédiatement quand l'écran face à moi s'allume dans un bruit assourdissant. Je me rapproche de la télévision, mon maitre nous interdisait de l'utiliser. Celle qu'il possédait était rarement allumer et quand elle l'était, cela ressemblait à un programme d'information. Pourtant ce qui se trouve en face de moi n'a rien à voir, les images sont très colorées, on peut voir des petits personnages qui ressemblent à des dessins.

Je trouve cela passionnant, je me rassois complètement fasciner par ce film en oubliant ma solitude dans cet appartement. Une porte claque soudainement, je n'ai aucune idée du temps que j'ai passée devant la télévision mais une chose est sûre, j'adore !

Isaac apparait enfin devant moi, vêtue d'une chemise et d'une cravate je peux voir qu'il tient une mallette dans sa main ainsi qu'un autre petit paquet. Il pose le tout sur la table avant d'enlever sa veste dans un mouvement parfaitement maitrisé.

Cet homme m'impressionne tellement, son allure imposante devrait m'effrayer pourtant je ne ressens que de la sécurité en sa présence. Son caractère aussi, j'ai l'impression que tout est sous contrôle, comme ci il n'acceptait pas de de laisser la vie suivre son cours. Son visage est froid la plupart du temps, pourtant je remarque qu'il se détend toujours en ma présence et je suis honorer de s'avoir que moi aussi j'ai de l'effet sur lui.  Il pose enfin le regard sur moi et ses sourcils se froncent, il s'approche et pose sa main sur mon front avant de se détendre légèrement.

- Tout va bien mon ange ?" me demande t'il inquiet

J'hoche la tête et sourit légèrement pour le rassurer. Il n'est pas dupe, de plus je ne sais pas mentir. Pourtant il décide de passer à autre chose et vient déposer un baiser sur mon front, pendant ce temps j'inspire son odeur en essayant d'être discrète. Son regard se reporte sur la télévision et je redoute un instant d'avoir touché quelque chose sans son accord. Pourtant il esquisse un sourire avant de se retourner vers moi le regard rieur.

- "Alors comme ça madame regarde Lilo & Stich ?"

Je rougis et baisse la tête automatiquement comprenant qu'il se moque de moi même si j'ignore pourquoi, il s'assoit à coter de moi avant de passer une main sous mon menton pour le relever.

- " Tu aimes le film trésor ?"

J'hoche alors vigoureusement la tête, les yeux brillant d'enthousiasme pour lui faire comprendre que j'adore vraiment.

- " On appelle ça un dessin animé, ce sont généralement les enfants qui regardent ce genre de chose même si je dois avouer que tu es craquante comme ça" m'explique Isaac avant de se relever pour rejoindre la table.

Aie, je comprends mieux pourquoi il se moquait de moi au début. Cependant son compliment ne m'a pas échappée et j'essaie de réfréner les battements de mon cœur à chaque  surnom ou compliment qu'il porte à mon égard.

Il sort la nourriture du petit paquet avant de revenir vers moi pour m'en rendre un.

- " je me doute que tu ne t'es pas nourrie ?" s'exclame Isaac le regard soudainement soucieux.

Je prends la petite pâtisserie entre les mains et il comprend alors qu'il avait raison, il pousse un léger soupir mais ne s'énerve pas plus.

- " c'est un croissant, goute ça vient d'une pâtisserie française dans le quartier "

Je croque dans l'aliment, la pâte est un peu craquante au premier abord mais ensuite cela fond dans la bouche. Je dois avouer que c'est délicieux et je viens vite à me lécher les doigts quand je finis pour ne rien perdre. Un grognement attire mon attention, Isaac est toujours face à moi pourtant son attitude à changer. Son regard est fixé sur mes lèvres, son corps est tendu et je peux voir que sa respiration devient de plus en plus bruyante. La tension autour de nous change et devient plus intense, je n'avais jamais connu ça pourtant mon corps a l'air d'aimer. Des fourmillements prennent possession de mon ventre et les battements de mon cœur s'accélèrent.

Soudain tout s'arrête quand Isaac se lève précipitamment pour partir, une porte claque au loin mais je ne réagis toujours pas. Après quelques minutes je réussie à reprendre une respiration raisonnable encore tourmente par les sensations qui se sont emparé de moi.

Le reste de la journée c'est passée très lentement, Isaac n'a pas mangé avec moi. Mélanie, la gouvernante est passée un moment pour préparer le repas ainsi que faire un peu de ménage dans l'appartement. C'est elle qui m'a expliqué qu'Isaac avait beaucoup de travail, de ce fait je suis restée devant la télévision presque toute la journée et j'ai appris beaucoup de chose grâce à cela. J'ai vue plein d'autre dessin animé mais mon préféré reste celui que Isaac a appelé Lilo & Stich.

J'ai essayé de dormir, mais encore un fois je me suis confrontée à un cauchemar et me suis donc forcée à garder les yeux ouverts. La fatigue me submerge petit à petit pourtant je me bats contre mes démons. Je refuse de sombrer puisque je sais ce qui m'attend si je me rendors.

Tout devient flou et je sais que je ne pourrais pas lutter plus longtemps, je finis donc par offrir à mon corps le repos dont il réclame et sombre doucement dans un monde cauchemardesque.

Troublante découverteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant