Chapitre 2 : Rencontre

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J'avais aux environs de cinq ans, quelque chose comme ça. Et j'étais partie me coucher, comme toujours. J'étais arrivée dans un espace relativement vide, à l'exception d'une personne se tenant par terre, devant moi. Il pleurait.

C'était un enfant, comme moi. Son corps était rouge, sauf au niveau de son visage, ou une partie horizontale à droite était en bleu ciel, et il avait le symbole communiste au niveau de son oeil, plus ou moins. Oeil qui était blanc comme neige d'ailleurs. Je me souviens, j'étais venu le réconforter, et quand il se calma enfin, on se fixaient intensément avant de s'éloigner de l'autre. Il nous a fallut de nombreuses nuits pour qu'on arrive à s'habituer à l'autre, et encore plus pour qu'on se mette à se parler comme on le fait maintenant.

Russia, ou à l'époque où je l'ai connu RSFSR, était quelqu'un de timide. Il ne s'ouvrait pas facilement aux autres, et le moyen le plus simple pour lui d'éviter de se mettre dans l'embarras était de passer pour un sale gosse et de fusiller du regard quiconque le regardait un peu trop longtemps. Ça peut paraitre con mais d'après ce qu'il me dit ça marche.

Au final, on a apprit à s'apprécier l'un l'autre, devenant d'excellents amis. Même si il était imaginaire. N'empêche, si je pouvais changer d'ami je ne le ferai pour rien au monde. Russia parait si... humain, si vivant malgré son statut d'être imaginaire, ça me donne l'impression d'avoir un vrai ami et pas juste une invention de mon cerveau.

Je sortis de mes pensées en entendant la sonnerie, signe que le cours de philosophie n'était finalement plus de ce monde pour aujourd'hui. Je me levai et quittai l'amphi, me dirigeant vers la sortie de l'établissement. Les cours étaient finis, donc je pouvais rentrer chez moi et me préparer pour mon job à temps partiel. Je soupirai en entrant dans le bus, et m'asseyais à une place vide, profitant du minuscule instant de calme avant que [n/a] ne vînt me voir.

- Héé, [t/p] ! T'aurais pu m'attendre, je faisais un truc du feu de dieu !

- Tu faisais encore chier les gars à propos du projet de littérature, c'est pas un truc "du feu de dieu", répliquai-je en lui donnant une petite tape sur l'épaule avant de ricaner.

- Maiiiis, me tape pas ou j'appelle le 119 ! Répliqua [n/a] avant de me rendre la pareille, mais en plus fort.

- Le 119 c'est pour les enfants maltraités, et t'es majeur. Et avant que tu ne répliques, vivre sous le même toit que ses parents ne fait pas de toi un enfant, tu es quand même majeur.

- Ouch, il me faut de l'eau froide...

- Pauvre choupette, tu voudrais une sucette avec ? Lui répondis-je avec une voix un octave trop haut, pour l'embêter, ce qui m'a valu une autre tape.

- Arrête de m'embêter !

- Je peux pas, c'est trop marrant de le faire.

- Enfin bon. Puis [n/a] soupira avant de sortir un drôle d'objet de son sac, et le présenta devant moi. Ce que je faisais, c'était prendre ce truc, pas faire chier les gars.

- Quand tu dis le prendre, c'est le voler ? Rends-le.

- Tu peux arrêter deux secondes de me faire passer pour le zigoto de service s'il te plait ? J'ai trouvé cette chose dans mon casier... Puis il marmonna en le regardant. D'ailleurs c'est vraiment moche...

- ... Et du coup, tu vas en faire quoi ?

Il y eu un grand silence entre nous deux, durant environ une minute à peu près. Un grand silence pesant pendant lequel il me regarda, puis l'objet, puis moi encore, et puis l'objet se nouveau...

- Cadeau d'anniversaire [t/p] ?

- C'est pas mon anniversaire, garde cette merde là ! Répliquai-je rapidement avant de m'écarter, voulant pas toucher ce truc suspect, tandis que [n/a] s'approchait de moi avec.

- Aller, prends le, j'en veux pas !

- Parce que tu crois que moi j'en veux ? Dégage le de ma vue !

- T'es pas drôle, répondit-il avant de ranger l'objet dans sn sac, la mine dégoutée. Bon bah je trouverai bien un endroit ou le jeter.

- Pas chez moi.

- J'ai rien dis !

- Tu le pensais.

Et nous discutâmes jusqu'à son arrêt, où [n/a] descendit après un bref au revoir. Ensuite, je finis mon trajet dans un profond silence, avec juste le bruit du moteur du bus à écouter, une odeur à mi-chemin entre le supportable et son inverse, et un paysage morose. Ainsi que la compagnie de l'ennui, évidemment.

Finalement, mon arrêt arriva, et je descendit du transport en commun pour rejoindre la maison dans laquelle je vis avec ma famille. J'ouvris la porte et retirai mes chaussures, avant de monter dans ma chambre et de poser mon sac de cours dedans. Je vérifiai si nous n'avions pas un quelconque devoir à rendre avant de me mettre à travailler dessus. J'avais un peu de temps avant mon job, donc je préférai l'utiliser comme ça.

Au bout d'une petite heure, je finis mon devoir de SVT et me levai ensuite pour rejoindre la salle de bain, me recoiffant et ajustant un peu mes vêtements avant de me rendre de nouveau vers l'entrée, enfilant mes chaussures et sortit de mon logis.

Je rejoins l'arrêt de bus et entrai dans celui me menant là où je récupère de l'argent, puis attendis simplement d'arriver à bon port.

Je travaillai comme caissière dans le fast food le plus répandu dans le monde, et celui ayant perdu la marque "Big Mac" dans l'Union européenne face à un petit restau irlandais. Pas le meilleur des job, mais un qui paye relativement bien, je suppose. Enfin, il ne payera jamais assez ses employés à mon avis. Surtout parce qu'on est plus des couteaux suisses que de simples cassiers.

- Donc, si j'ai bien compris, vous voulez que votre commande arrive plus vite ?

- Oui ! Vous êtes sourde ou quoi ? J'attends depuis 20 minutes déjà, vous êtes long ! Lorsque j'avais commandé chez Burger King, leur commande était arrivée plus vite ! 16 minutes exactement ! Répondit une femme d'une voix autoritaire, se nommant vraisemblablement Karen.

- Je suis désolée madame, mais nous ne sommes pas Burger King-

- C'est bien ce que je vous reproche !

- Madame, nous sommes McDonald, pas Burger King. Je peux demander à ce que mes collègues se dépêchent, mais vous n'êtes pas la seule a avoir commandé-

- J'avais commandé avant eux !

- Votre commande est plus longue que la leur-

- Ca suffit ! Je veux parler au manager !

Et je soupirai mentalement. Un autre petit incident a gérer. Au moins ça me fera quelque chose à raconter à Russia...

[Countryhumans×Reader]- 𝘈𝘮𝘪 𝘪𝘮𝘢𝘨𝘪𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦 [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant