Tyran (2)

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Cela faisait quelques jours que Naruto était arrivé dans le domaine du jeune seigneur Hatake. Ou quelques semaines. Il ne savait plus trop car dans cet enfer, les jours se confondraient presque.

Il n'avait pas vraiment respecté ce que le maître des lieux lui avait ordonné, c'est-à-dire que ce n'était pas un modèle d'obéissance, il avait déjà fait beaucoup de chose qui lui vaudrait de longues séances de fouet mais il était si discret malgré qu'il soit différent des autres, que c'était difficile de l'attraper. Par exemple en train de recolter les plantes médicinales dans la serre ou encore chaparder des très petites quantité de nourriture.

Le plus dangereux restant celle où il avait rendu visite à lady Sanku, la troisième femme du maître des lieux, car oui, les cinq femmes qu'il avait vu au tout début étaient toutes des épouses Hatake. Il était allé la voir, très tard dans la nuit après l'avoir aperçue en train de sangloter sur son balcon. Il avait habilement évité les gardes et escalader le mur jusqu'à la chambre de la femme. Quand elle l'avait aperçu pointant le bout de sa tête au-dessus de la rambarde du balcon, celle-ci avait été plus étonné qu'apeurée.

Ça aurait pu faire peur à n'importe qui un homme qui débarque dans sa chambre, le soir, avec un "b'soir madame, pourquoi vous pleurez ?". Et bien non, ils avaient plutôt discuté presque la moitié de la nuit et Naruto avait réussi à faire rire Sanku. Plusieurs fois même. Sa frimousse aux cheveux blonds et aux yeux bleus avait sûrement aidé. Sa couleur de peau ne semblait poser aucun problème à la jeune Lady.
Étonnamment, elle avait gardé le silence après, donc elle devint une amie du jeune homme. Même si elle ne pouvait lui octroyer aucun privilège, elle n'avait aucun pouvoir dans le domaine à part ceux restreint d'une épouse parmi les autres.

D'une autre part, Naruto avait réussi à se lier d'amitié avec les autres esclaves. Au début ça avait été assez dur puisqu'ils ne parlaient absolument pas la même langue mais au fur et à mesure avec des signes de mains et d'affreuse grimace, ils avaient pu communiquer. Surtout que Naruto était capable de s'occuper des enfants et de soigner les autres, il est vite devenu un atout parmi les leurs. Les soins étaient très précieux, surtout quand il y avait des maladies qui traînaient entre eux à cause de l'étroitesse de l'endroit où ils vivaient.

Naruto avait de multiples tâches à réaliser au domaine, aux champs bien sûr, là où il faisait semblant de travailler en trifouillant les plantes, s'activant quand les quelques rares tours de gardes particulièrement menaçants les amenait à surveiller de son côté. Mais le plus étrange était les quelques tâches particulières qu'il savait qu'elles n'étaient attribués qu'à lui.

La cuisinière qui l'appelle et qui lui met un plateau dans les mains "le maître a demandé que tu lui apportes son déjeuner" et puis ceux qui lui jettent des éventails dans les bras"le maître a chaud, il demande à ce que tu lui fasse du vent". Il ne comprenais pas exactement les raisons pour lesquelles il devait faire ces tâches futiles et pourquoi le maître le fixait autant à chacune de ses visites, l'observant de ses yeux gris orageux qui restaient fixé sur les siens.

Il avait bien essayé de demander mais il lui avait sèchement coupé la parole :

- Tais-toi, esclave, je ne t'ai pas autorisé à parler.

C'était très irritant, ce genre de réplique sans aucune nuance. Ce n'est pas ça qui allait le manquer une fois qu'il serait parti. Oui, puisque Naruto voulait partir. S'enfuir. Ou littéralement s'évader. Car il ne se resignerait jamais à vivre le restant de ses jours dans ces taudis pourris destinés aux esclaves. Où dans les dortoirs, on dormait sur un peu de paille à même le sol. Un vie l'attendait dehors. Une vie à laquelle il avait été arraché et qu'il devait à tout prix retrouver.

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