☆ Mes histoires imaginaires ☆

Histoire 7 - À la vie, à la mort

NDA: Dans le contexte d'un concours d'écrirure pour l'école, on a dû écrire une rédaction sur le thème d'une mort heureuse. La voici ! N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaires. Bonne lecture !

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   Ce matin-là, le jour se levait. Le soleil était encore caché derrière la forêt mais ses rayons commençaient à illuminer petit à petit cette belle journée de printemps. On entendait le chant mélodieux des oiseaux pleins de vie. L'herbe brillait, parsemée de petites gouttelettes d'eau de la rosée du matin et les fleurs germaient en ouvrant leurs pétales colorés à la vue de l'aube. Une odeur humide et florale flottait dans l'air. L'horizon tout entier avait l'air de renaître après un long sommeil.

   Au milieu de ce paysage plein de vie, se trouvait Rose Newshill. Le dos appuyé contre le dossier en bois de sa balancelle, elle sentait son heure arriver. Rose avait souvent réfléchi à la mort. Elle avait perdu tous ses proches un par un et était centenaire depuis douze ans. Comme elle se trouvait souvent seule, la vieille dame pouvait beaucoup penser. Elle était à la retraite depuis bien des années et passait ses journées assise sur sa balancelle, à observer ce qui se passait autour d'elle. La mort était quelque chose qui pouvait arriver très rapidement. Mais personne n'était revenu d'entre les morts pour raconter ce qui se passait une fois parti. Rose Newshill ne redoutait pas tellement de mourir. Comme elle avait vu s'éteindre beaucoup de gens, tout ce qu'elle espérait c'était de pouvoir les retrouver quand la Mort aurait décidé de l'emmener.

   Durant ses 112 ans de vie, Rose avait vécu beaucoup de choses et les souvenirs envahirent sa mémoire.

   Elle se revit entrer à l'école, au son des rires et des cris de joie... En ressortir quelques années plus tard, ayant obtenu son certificat... Rencontrer ses meilleurs amis de toujours au gymnase et son mari à l'université... Elle se revit quand son directeur lui remit dans les mains son diplôme de sage-femme, ce qui ouvrit sa carrière.... Elle revit le premier nouveau-né qu'elle avait aidé à mettre au monde... Son petit copain mettre un genou à terre sur la plage pour la demander en mariage... Son reflet dans un miroir lorsqu'elle enfila sa robe de mariée... Le regard de son fiancé quand il lui passa la bague au doigt pour devenir son mari... Elle ressentit de la joie en revoyant le test de grossesse positif quand elle était tombée enceinte et elle revit la petite bouille de son premier enfant... Puis du deuxième et du troisième... Elle revit ses enfants grandir rapidement pour devenir adultes et vivre leur propre vie... Elle réentendit le son de la voix de son fils quand il lui annonça qu'elle deviendrait grand-mère... Elle ressentit la tristesse de quand son mari et plusieurs amis à elle moururent, suivis de deux de ses enfants... Elle revit son dernier fils et son unique petite-fille déménager à l'autre bout du monde pour vivre leur vie... Puis la solitude pendant une dizaine d'années.

   Et maintenant, la vieille femme se trouvait là, assise sur sa balancelle au petit matin de cette journée de printemps. Elle avait de la chance d'avoir pu vivre une aussi belle vie. À présent, elle sentait qu'elle avait fait ce qu'elle avait à faire sur Terre. Elle avait accompli ce pourquoi elle avait vécu. Son rôle était fini et plus rien ne la retenait dans ce monde. Et ici, entourée des fleurs multicolores reprenant vie, elle lâcha prise sur la sienne. Elle sentait que c'était son heure et elle se sentit libre de partir, sans aucun remord, sans aucun effort, en toute liberté.

   Elle lança un dernier coup d'œil à ce monde, écouta le chant des oiseaux une dernière fois et referma délicatement ses paupières. Dans un murmure à peine audible, elle dit aux fleurs de vivre pour elle. Rose Newshill voulait partir tout en restant présente sur terre au travers de ces belles fleurs de printemps.

   Le soleil avait maintenant dépassé la cime des arbres et il caressa le visage de la vieille femme comme pour lui souhaiter un bon voyage. Au toucher de cette main réconfortante, Rose se laissa aller vers un sommeil éternel, un petit sourire satisfait sur les lèvres.