1. Punch cerise

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— Tu penses que je devrais tenter le tout pour le tout ce soir ? » demanda Louise en se tenant debout devant son amie.

Angèle qui n'avait seulement ouvert la bouche que pour siroter son punch cerise eu du mal à ne pas déglutir à la phrase de la métisse. Il était clair qu'elle s'attendait à tout sauf à ça. Encore moins si son crush était sa cible principale. Et pourtant, c'était tout le genre de Louise, tomber sous le charme du premier venu parce qu'il lui avait poliment sourit ou bien parce qu'il lui avait frôlé la main par mégarde.

Elle regarda alors le salon de Val chez qui avait lieu la soirée et chercha un échappatoire à cette situation qui avait empourpré  ses joues d'habitude si blanches.

— Angèle tu m'écoutes ? » s'inquiet Lou après avoir claqué ses doigts sous le nez de la concerné.

Sortant alors de sa torpeur, Angèle planta ses iris noires dans la marée bleue qu'était ceux de Louise et se racla alors la gorge avant de répondre d'un simple oui qui fut seulement assez audible pour être entendu par Louise.

— Ouf alors, j'avais peur d'avoir cassé ma meilleure amie, blagua la fille à la peau couleur chocolat pour calmer la soudaine tentions qui régnait entre-elles.

Ange qui n'était toujours pas remise se braqua légèrement et répondit plus sèchement qu'elle ne l'aurai voulu un :

— Ouais.

— Hé calme toi là. J'essaie d'être gentille je te signale, s'énerva Louise se sentant agressé.

Cette fois encore, Angèle ne répondit pas. Se permettant simplement de peser le pour et le contre de cette amourette qu'elle portait à son délégué de classe.

Il était certes beau et gentil avec elle mais ne l'était-il pas avec tout le monde ?

Sûrement.

Et puis il y avait Louise,

Elle lui en voudrait à mort si elle foirait son coup avec le beau Nathaniel. Et pourtant, Angèle ne se sentait pas encore prête à abandonner ce crush de huit mois sur un coup de tête. Encore moins pour satisfaire l'envie capricieuse de son amie qui avait flashé sur lui il y a tout bonnement deux semaines.

C'était vraiment trop compliqué l'amour, pensa-t-elle en remettant une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille décoré par quelques boucles d'oreilles dorée.

Elle respira alors un grand coup. Cherchant comment dissuader son amie sans pour autant la blesser ni avouer qu'elle l'aimait bien elle aussi.

— Je sais pas trop Lou, il m'a pas l'air trop dans le truc, répondit Angèle le cœur serré par ce mensonge de si grosse envergure.

— T'as sûrement raison, soupira Louise après s'être rassise sur le canapé près d'une Angèle dissimulant tant bien que mal son sourire victorieux.

S'en suivit alors un silence mortelle qui ne passa pas inaperçu au yeux d'une Ange quelque peu rongé par les remords de cet acte.

— Ça va ?

— Ouais, j'me sens juste pas bien. J'crois que je vais aller faire un tour dehors, reprit la métisse en se levant de nouveau du canapé.

Il ne fut pas longtemps à Angèle pour comprendre que ses quelques mots l'avaient touché, et pourtant, elle ne se sentait pas encore prête la laisser crouler sous le bonheur d'avoir l'homme qu'elle convoitait elle aussi. Et encore moins à s'expliquer sur ce sujet tabou entre-elles.

Après le départ non déterminé de Lou, la soirée avait continué de battre à son plein dans la jolie maison qu'était celle de Val. Angèle qui avait presque faillit faire loucher ses yeux sur la porte fenêtre où se trouvait Nathaniel s'etait plus tard contenté d'alterner entres verres de punch en attendant que ce sentiment de culpabilité veuille enfin lui lâcher la grappe.

Elle avait alors vomit pendant un quart d'heure dans les toilettes dû à la cuite mémorable qu'elle s'était prise et avait marché sur une capote usagé dans le couloir de l'étage. Mais toujours un peu trop pompette pour remarquer ce détail, elle descendit les escaliers du mieux qu'elle pouvait et retourna au salon où quelques amis proches dont elle fessait parti étaient resté. Il était tout juste 3h du matin et le son des ronflements des quelques-uns qui s'étaient endormi sur les matelas de couchage imbibait la pièce au grand damn d'Angie qui avait le sommeil léger.

Elle alla alors vers la cuisine où jonchaient des bouteilles vides sur l'îlot central et mit la cafetière en marche pour se donner un peu de force pour la plausible nuit blanche qui l'attendait.

— Toujours pas couché ? » demanda Val devant l'image d'une Angèle au yeux cernés.

— J'arrive pas à dormir avec tout ces bruits, et toi ?

— Vilaine insomnie, répondit simplement la rousse qui s'était approché elle aussi de l'îlot.

Elle avait l'air bien plus fatigué qu'Ange avec son maquillage ayant coulé mais tenait toujours debout. Attendant que Morphée veuille bien d'elle dans ses bras.

— Avec Noé on n'a cassé ce soir, annonça brutalement Val qui voulait du réconfort.

— Je suis affreusement désolé, s'excusa alors Angèle après l'avoir prise dans ses bras.

Elle qui avait stupidement négligé Val se sentit alors mal, et encore plus en repensant à Lou. Sentant ses yeux s'humidifier, elle essuya une larme qui menaçait de tomber d'un revers de main et  resserra alors son emprise sur son amie dans le but de lui donner le soutien qu'elle lui apporterai. Après tout, les amours foireux, c'était son dada.

Elles se séparèrent après quelques minutes qui les avait semblé une éternité et poussèrent quelques bouteilles sur le comptoir pour s'y assoir.

— Tu m'en sers un peu s'il te plaît ? » demanda Val en pointant la cafetière bouillonnant du liquide chaud.

Angèle qui connaissait la maison comme sa poche dû à leur nombreuses soirée pyjamas ouvrit un placard presque à l'aveuglette et sorti deux mugs qu'elle remplit avant d'en tendre un à son amie.

S'en suivit alors un long commérage dont elles seules avait le talent qui dura jusqu'à 5h30 où elles riaient pour un rien. Elles s'endormirent un peu plus tard dans la chambre de Valérie fermé à double tour pour un sommeil qui se voulait réparateur. Même si elles savaient toutes les deux que ce ne sera pas le cas pour leurs petits coeurs.

Au feu les crushsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant