Au feu les crushs

17. Une page fermé ?

— C'est quoi ça ? » dit Ange émerveillé.

— Une petite folie que mon grand père s'était offerte.

— Ah ouais quand même ! Pour une folie c'est une folie de bourge, réplique-t-elle en avançant dans l'allée au milles et une verdures.

Noé rit et avance jusqu'au gigantesque chalet de son grand père où ce qui semble être une forme de clairière accompagne ce paysage déjà magique. Angèle qui est à ses trousses le suit silencieusement. Appréciant la petite brise qui vient caresser sa peau à travers son t-shirt.

— Je savais pas que t'étais riche.

— J'aurais bien aimé mais c'est juste que j'ai un grand père Picsou.

— Genre riche et aigri ou riche et cool ? » demande-t-elle taquine.

Sa réponse froide ne tarde pas à venir.

— Riche et strict.

Angie déglutit.

Un petit silence s'ensuit. Sa phrase qui avait été malencontreusement glaciale avait cassé l'ambiance. Sentant cela, il s'excusa en ajoutant.

— C'est juste que nos relations n'ont jamais été au beau fixe.

Acquiesçant pour faire comprendre au blond que ça allait, elle remit ensuite une mèche de sa chevelure de blé derrière son oreille et s'exclama :

— La dernière personne arrivé est une poule mouillé !

♡♡♡

La température était douce à l'intérieur du chalet. Assise sur l'une des chaises de la grande cuisine, Angèle envoyait un message à sa mère enfin de lui dire qu'elle rentrerait sûrement un peu tard. Celle-ci en mère poule s'était empressé de lui demander avec qui elle était. Sur le moment, elle n'eut pas l'envie de mentir mais après avoir vu plein de smileys bizarre de Béa, elle soupira.

C'était une certitude, elle allait passer à la casserole, et dès ce soir.

— Alors, remise de ta défaite ? » dit Noé en se retournant vers elle deux tasses à main.

Voyant qu'elle prit seulement la peine de rouler des yeux, il se mit à légèrement rire comme à son habitude.

— Avoue juste ma supériorité, continue le blond en tendant une tasse de chocolat à Ange qui en prit une petite gorgée avant de répondre.

— Cherche pas, j'tai laissé gagner.

Cette fois si, c'est les deux qui se mirent à rire sans aucune raison valable. Ils se sourirent aussi, puis prirent une gorgée de leurs chocolat chaud. Ce fut un moment simple mais pour Noé, ce fut un pas de géant pour un plausible rapprochement. Certes pas pour une relation amoureuse mais tout simplement amicale.

Oui amical.
Où du moins, c'est ce qu'il crut pendant ce court laps de temps.

De son côté, Angie savait qu'elle devait désormais entamer le sujet fâcheux. Elle avait alors prit sa voix la plus calme et posé avant de dire :

— Je peux te poser une question ?

— Tente pour voir ?

— Qu'est-ce qui c'est passé avec Val ?

À l'entente de sa question, les pupilles bleus du blond la toisèrent le laps de quelques instants, puis dans un soupir sûrement d'exaspération, il déposa sa tasse sur la table pour totalement se concentrer sur l'amie de son ex.

— J'ai n'ai pas grand chose à dire sur le sujet. Val était l'une des rares filles avec qui j'avais eu une relation sérieuse. C'était beau. Au début bien-sûr. Ensuite, elle clamait à tout bout de champs vouloir être plus mince. Au départ, j'ai essayé de l'en dissuader mais ait finalement renoncé en me disant que si elle perdait deux trois kilos, elle serait mieux et tout recommencera à zéro... Mais c'était de pire en pire. Elle se trouvait toujours aussi grosse même si je la trouvais parfaite.

Il prit une grande inspiration puis reprit.

— Les jours passaient, et évidemment, nous commencions à nous éloigner. C'était bizarre, et ça fesait mal, mais aucun de nous ne parlaient. Nos baisers étaient amers. Nos caresses tout aussi. Le jour de sa fête, j'avais apprit que depuis trois semaines, elle couchait avec Luke. Un coéquipier de Nath dans l'équipe de natation. Ce soir là, nous nous sommes brutalement disputés. J'aurais aimé dire qu'elle avait été la seule à être méchante avec moi mais ça serait déformer la vérité. J'avais été aussi méchante qu'elle. Sur le moment, je n'ai pas réfléchi. Je lui ait dit que c'était fini et l'avait laissé.

Après une nouvelle pause, il baissa la tête.

— Le lendemain, elle revint chez moi en larmes. La mère de Nath qui eût pitié d'elle la laissa entrer malgré mon interdiction. Je l'ai envoyé bouler mais après qu'elle m'ait harcelé de messages, j'ai finalement accepté qu'on se voient lundi en cours. Comme tu l'as toi même vu. Elle m'a promis d'arrêter ses conneries mais têtue comme elle est, elle est repartie au galop. Ne voulant pas la voir se détruire sous mes yeux, j'ai décidé de couper les ponts pour de bon. À des moments d'égarement, nous commettons l'irréparable. Elle est fière de toujours m'avoir dans ses filets et moi je suis mal de toujours me faire avoir. Mais je change. Où du moins, j'essaie..

Il termina son récit et releva son visage au yeux d'un rouge flamboyant. Sur le moment, Angèle ne sut pas sur quel pied danser. D'un côté, elle avait cette colère animée en elle qui cognait fort contre sa poitrine en imaginant que son amie ait pu lui mentir à elle et à Louise d'un sujet aussi grave. D'un autre, il y avait cette peur de voir que son amie finisse par se faire du mal. Et finalement, cette empathie pour le blond qui avait l'air d'avoir été bouleversée par la situation.

Dans un élan de tendresse, elle se leva et le prit dans ses bras alors qu'il était debout. Leurs contact fut chaud et réconfortant. Comme dit plus tôt, ce n'était peut-être pas la naissance d'une relation amoureuse mais juste amicale, car dans ces situations, rien n'était mieux qu'une épaule où pleurer.

Au moins désormais, elle savait que le chapitre Valérie Noé était définitivement clôt.