3. Adieu Nathaniel ?

15 4 0
                                    

- Nathaniel Ganche ?! » s'écrièrent Ange et Val en même temps.

- T'es sûr que s'était lui ? J'veux dire, j'te prends pas pour une menteuse, mais il y avait pas mal de trucs pas nettes hier soir, argumenta la blonde le cœur martelant de s'arrêter.

- Aussi sûr que mon père met une moumoute, répondit-elle après avoir pris une bouchée de son repas.

- Et bah, comment t'as fait. J'veux dire, comment tu l'as abordé ? » demanda une Angèle au aguets.

- Pas grand chose enfaite. Après ce petit coup de pouce, débuta-t-elle en accentuant sur coup de pouce à l'intention d'Ange, je suis allé près de la piscine où quelques uns de ses potes y était. Il ne les avait pas encore rejoint donc j'étais seule avec eux, et puis bah il est venu, et m'a gentiment proposé un verre que j'ai bien-sûr accepté. S'en est suivit une très longue discussion entre nous qui c'est aboutit par une tendre bise... Et...

- Et...

- Un rencard demain soir chez Pablo. Vous savez, ce restaurant italien où on voulait tant y aller, reprit elle en voyant leurs mines interloqué.

- Ah.., répondit doucement Angèle.

- Soit pas déçu Angie, on n'ira là-bas quand tu veux plus tard, s'empressa de rajouter Lou en voyant l'immense déception briller dans ses yeux noirs de jais.

Angèle qui ne voulait pas égailler les soupçons se contenta de lui sourire et croquer dans sa crêpe sans plus grand appétit.

Valérie elle, se permit de légèrement lui sourire. Elle aurait bien aimé lui hurler tout plein de choses comme elle le fesait avant, mais n'en n'eut pas l'envie. Le dégoût présent qu'elle portait à l'amour lui en empêchait. Elle trouva même très grossier de la part de Louise d'étaler son bonheur alors qu'elle allait au plus mal. Mais ça, elle préférait le garder pour elle. Tout comme Ange et son secret.

La matinée était passé assez vite. Il était pratiquement trois heures de l'après-midi quand les trois copines prirent chacunes des chemins différents. Sûrement pour profiter elles aussi de leurs dimanches.

Ange qui n'avait qu'une envie de rentrer chez elle, marcha à pas de géant. Bousculant quelques piétons au passage mais ignorant éperdument leurs remarques agacé.

- Comment a-t-elle pu ?! » s'écria-t-elle dans la rue bondé de passants là regardant de traviol.

Elle qui avait enfouis sa colère sous divers couches de sourires les sentit se relâcher.

Elle l'aimait elle ! Et pour de vrai !

Pourquoi il ne la remarquait pas elle ? N'était-elle pas assez belle ? Était-elle trop grosse ? Ou trop blonde ? Ou même encore, trop frêle ?

Qu'est-ce-que Louise avait de plus qu'elle ?!

- Qu'est-ce-que vous avez ?! J'vois en pose des questions moi ?! » s'écria-t-elle de nouveau à l'intention des gens bien trop curieux.

Elle brandit alors ses deux majeures signe de sa colère et rebroussa le chemin jusqu'à chez elle.

Arrivée devant la bâtisse au pierres noires qu'était ceux de chez elle, elle sentit un poids en moins s'en lever de ses épaules bien trop lourdes.

Elle couru alors et entra à grande enjambé dans la maison. Fesant ainsi claquer la porte au passage. Mais peu l'importait. Ses parents étaient absents jusqu'à ce soir. Elle courut alors vers l'arrière de leur modeste jardin. Au loin, une petite forêt s'y dressait. L'envie d'y aller l'empara. Quitte à restreindre l'interdiction porté par ses parents.

Elle n'était plus une petite fille après tout. Ses 17 ans en était tout bonnement la preuve !

Escaladant alors la petite grille de chez elle, elle courut vers cet endroit au feuillages jaunes et orange.

Sa colère était toujours grande, mais moins intense qu'avant. Le besoin d'hurler à plein poumon s'empara alors d'elle.

Que perdait elle après tout ?

C'est alors sans crier gare et avec une respiration presque haletante qu'elle se lâcha.

- Fait chiieeeeeeeeeer !

Ce cris de colère fut très vite accompagné de larmes au goût amer. Aussi amer que l'amertume en elle.

Elle les essuya d'un revers de main rapide et rebroussa le chemin jusqu'à la maison familiale. Écrasant des feuilles mortes dans une démarche ronchonne et battant dramatiquement des mains pour chasser les quelques moustiques qui s'étaient approché trop près d'elle.

- Lou t'a appelé, elle veut que tu viennes chez elle, l'accueillit Daniel quand elle rentra dans la demeure.

- Dis-lui que j'me sens pas bien ou un truc du genre, répondit-elle la voix enroué.

- Tu peux très bien le faire à ce que je sache.

- Ouais mais...

- Ça va, ça va, capitula-t-il en voyant les yeux presque larmoyants de sa sœur, mais fait plus ça.

- Faire quoi ?

- Tes yeux là, dit-il en les pointant du doigt, ils me font presque pitié.

Il fit légèrement rire Angèle qui monta par la suite dans sa chambre avant de s'y enfermer à double tour. Elle soupira alors bruyamment et se rapprocha de sa commode près de son lit et l'ouvrit pour en sortir un petit journal noir.

Elle le prit à main et le dépoussièra légèrement de son souffle chaud. Puis s'assit délicatement sur son lit au draps turquoises et l'ouvrit. Dedans y était le nom des garçons qu'elle avait un jour aimé depuis son entrée au collège jusqu'au lycée.

Chaque noms finissait avec un tiret sur eux. Indiquant la fin de la passion. Où tout simplement son abandon. Et même si elle avait appris à laisser couler, elle avait toujours cette sensation d'échec qui la poussait à écrire des atrocités sur ces gens qui n'avaient pas su l'aimer comme elle l'avait fait.

Après avoir retourné quelques pages, elle s'arrêta sur la page où le nom de Nathaniel y était écrit, avec pleins de cœurs le décorant -sûrement pour exprimer l'enthousiasme du moment - Des choses qu'elle avait aussi découverte sur lui ornaient fièrement les pages suivantes de ce à peu près journal intime.

Elle prit alors son stylo sur sa table de chevet, et barra lui aussi son nom. Elle ajouta même le nom de Louise qu'elle barra d'une grosse croix. Après tout, s'était de sa faute si elle ne pouvait pas l'avoir.

Sentant un peu de colère remonter en elle, elle se mit à rageusement écrire des pensées noirs qu'elle aurait bien aimé exprimer si elles n'étaient pas un fléau d'insultes.

Quand elle eût finit, elle se sentit un peu mieux et rangea le tout avant de soupirer à nouveau.

Il était temps pour elle de dire au-revoir à Nathaniel Ganche.

Et ce, définitivement. Mais comment ?

Au feu les crushsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant