Au feu les crushs

4. Quand jalousie pique

Le lundi était arrivé à une allure fulgurante au grand damn d'Angèle qui était d'une humeur des plus caverneuse. Ce fut par une case réveil par son chien Décadi que la blonde sortit de son lit les pieds toujours engourdit. De sa fenêtre, un temps de chacal avait élu domicile dans ce petit coin de la France qu'était sa ville.

Ses parents étant rentré la veille de leur escapade amoureuse l'avaient soigneusement accompagné malgré ses nombreuses protestation. Trouvant qu'elle ne passait plus assez de temps avec eux.

— Mais sérieux, vous êtes des grands malades enfaite, j'comprends d'où Daniel le tien ! » piaffa Angèle les sourcils froncés.

— Hé ! » rouspéta l'aîné

— C'est juste un weekend camping, c'est pas la mer à boire, argumenta Béatrice.

— Si ! » s'écrièrent le frère et la sœur en même temps.

— Et puis j'ai promis à Hugo de l'accompagner au mariage de sa sœur, annonça fièrement Daniel voulant fuire à tout prix cette préalable activité  en "famille"

— Qui ? Marianne ou Clémentine ? » demanda Ange intéressé à l'idée de pouvoir elle aussi s'y incruster

— Marianne. Mais j'te vois venir l'moucheron, et c'est non !

— Allez, s'il te plaît, lui supplia Angèle en lui donnant un p'tit coup de coude sur l'épaule.

— Vous avez fini oui ?! » s'écria le père de famille de sa voix grave.

— De toute façon Yolande organise un repas de famille dimanche, se souvint Béa après s'être tapé le front.

— Pff, l'enfer, rouspèta-t-elle après avoir croisé ses bras contre sa poitrine.

— Tsut tsut. Allez, dehors, on est arrivé, la prévint son père quand il fut garée. Et ramène nous des bonnes notes surtout ! » hurla-t-il quand elle fut loin.

Heureusement qu'il n'y avait pratiquement personne dehors, pensa-t-elle en courant vers l'enceinte de l'établissement.

Quand elle fût au sec à l'intérieur, elle aperçu avec quelques difficultés Valérie caché au loin conversant avec Noé à sa grande surprise. Elle lui tenait la main gauche et lui souriait comme une cruche de ses dents blanches.

L'avait-il de nouveau amadoué ?

— Non, Val est bien plus futé que ça, se murmura-t-elle dans sa barbe.

Décidant alors de discrètement les rejoindre pour mettre la situation au claire, elle s'approcha à pas feutré vers l'ex couple. Fesant tout aussi attention de ne pas se faire remarquer.

Si elle devait jouer l'espionne, autant correctement le faire.

— Je te promets que je ferai tout ce qu'il faudra bébé, susura Val de sa voix la plus douce.

Bébé ?!

— Ouais, mais t'as intérêt, sinon c'est bye bye toi et moi, lui répondit-il avant d'unir leurs lèvres pour n'en former qu'une seule.

Il pressa alors grossièrement les fesses de Valérie de sa grande main et fit légèrement remonter les pans de sa jupe noire. Dévoilant ainsi ses cuisses à qui voulait bien les voir.

Un soupçon de dégoût s'empara d'Angèle. Elle pensait son amie bien plus maligne que ça pour détecter que ceci n'aboutirait qu'à une relation des plus toxiques et pourtant, elle se laissait de nouveau avaler dans la gueule du loup.

Ayant trop vu, Angèle s'en alla sans demander son reste. Trop écoeuré pour intervenir. Mais une chose était certaine, elle trouverait un moyen pour faire cracher le morceau de son pacte avec cet ex pervers à Val.

Elle quitta quelques minutes plus tard les couloirs et partit vers son premier cours de la journée quand elle entendu le son strident de la cloche. Elle eut la chance de n'avoir à croiser ni Valérie et encore moins Louise. Ne se sentant pas encore prête à faire face à la dure confrontation de son amie et le beau délégué.

Les cours de la matinée se sont passé relativement vite mais s'étaient malheureusement terminé avec une dissertation à rendre pour la semaine prochaine. Angèle qui n'avait cours qu'avec Nathaniel et Louise les avait royalement évité. Cherchant à tout moyen de repousser la rencontre entre eux. 

Il était évident que la pillule était encore difficile à avaler. Surtout si ils s'étaient assis l'un près de l'autre à chaques cours, chose relativement basique. Mais pour Ange qui avait mentalement espéré que leur date soit un vrai flop n'était toujours pas remise.

C'est les mains arrêtant fermement les lanières de son sac qu'elle les épia quitter la salle de cours main dans la main pour le réfectoire.

Allait-il s'assoir avec eux ? Ou encore, allait-elle s'assoir à sa table ?

Allait-il officialiser sa relation avec la métisse ? Lui prêtera-t-il son beau blouson de l'équipe de natation ?

Trop de questions pour relativement aucune réponse, pensa-t-elle en rejoignant le réfectoire bondé.

Elle trouva alors leur table habituelle et s'y assit. Il n'y avait personne pour son plus grand bonheur. Bonheur qui fût vite remplacé par un sourire crispé à la vue d'une Louise au sourire rayonnant et une Valérie démaquillée. Pas besoin d'être devint pour savoir que la pratique à la quelle elle s'était abolit était tout sauf catholique malgré la grande croyance de ses parents. Qui entre-nous la croiaient toujours vierge.

— On nous attend plus à ce que je vois, entama Val en déposant son plateau suivit par Lou.

— J'avais trop faim, mentit-elle.

— Ah, et j'aimerais vous demander quelque chose ? » demanda Lou après avoir remis deux mèches de ses cheveux occasionnellement lissé derrière ses oreilles.

— Tente toujours pour voir, lui répondit la rousse une énième salade enfoncé sur sa fourchette en plastique.

— Le prennez pas mal mais j'aimerais bien aller m'asseoir avec Nath et sa bande. Il me l'a demandé mais j'ai dit que je voulais vous en parler d'abord. Vous savez, il aimerait bien me présenter à ses amis, énonça-t-elle d'une traite.

Sa voix légèrement tremblante mais gardant malgré tout son assurance habituelle ne fit que égailler les soupçons d'Ange. Elle les abandonnait pour s'assoir avec son mec. Ce qui en soit était normal. Mais pour une Angèle dont la jalousie lui piquait, cela frisait le drame.

Espérant alors un soutien de Val qui était une drama queen, Angèle attendit patiemment sa réponse tout en douillant tant bien que mal sa fourchette dans son plat de pâtes.

— Comme tu veux, répondit subitement Valérie sous une Angèle frôlant l'arrêt cardiaque, et une Louise rayonnant de bonheur.

Elle se retourna par la suite vers Angèle qui avait tenté un sourire elle aussi. Elle lui répondit par la suite par un hochement de tête que la métisse s'empressa d'exécuter. C'est alors avec son plateau et sa démarche féline que Lou rejoignit son "peut-être futur groupe d'amis populaire"

— Pourquoi tu lui as pas dit que tu voulais pas, l'interrogea la rousse quand elles furent à deux.

— Ehn ? De quoi tu parles ?

— Me prends pas pour une conne Ange. J'te connais pas mal depuis maintenant pas mal de temps, et je sais que t'es toi aussi sur Nathaniel. Alors fait pas l'ignorante. Et encore moins avec moi.