31 décembre 2018

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chapitre 7

Leigh Smith

« Tu imagines bien que je suis bien embêtée, maintenant… Bruno a forcément besoin d’une voiture pour aller au travail tous les jours, je suis alors bloquée ici et ne peux pas me déplacer en cas d’extrême urge- non Thomas, pas dans la bouche ! »

Je pouffe doucement de rire en voyant Sabrina quitter précipitamment le cadre de l’iPhone avec lequel elle m’appelle, partie dissuader son fils de faire une bêtise. En attendant son retour je regarde Finn, installée sur la table du salon à dessiner des animaux, d’après ses propres explications.

« Et toi petit cœur, tu es contente de ce que t’a apporté le père Noël ? »

Extrêmement concentrée sur ce qu’elle fait, la petite fille hoche simplement la tête, le regard rivé sur sa feuille couverte de traits colorés.

« Excuse-moi, monsieur faisait des siennes… » reprend la mère de famille en revenant parmi nous, son troisième enfant dans les bras.

Je secoue la tête, souriante en voyant le benjamin tendre les bras vers la caméra. « Pas de problème. Il est beau comme un cœur, ce petit bout…
- T’as vu ça ? » approuve Sabrina, enthousiaste, en l’asseyant sur la table. « Et dire qu’il va bientôt avoir deux ans… il sera aussi beau que son grand frère ! N’est-ce pas mon bébé ? »

Finn râle. « Maman, tu fais bouger la table !
- Oh, pardon ma princesse. » s’excuse tendrement la coupable. « Je ne te dérange plus, promis. »

Qu’est-ce que j’aime cette famille… ils ont tous une place spéciale dans mon cœur. Comment pourrais-je oublier les personnes qui m’ont accueillie suite au décès de ma famille et à la fuite de ma sœur ? J’étais seule, jeune, encore ignorante des dangers de la vie, et les Puthers n’ont pas hésité une seule seconde avant de me prendre sous leur aile. Je considèrerai toujours Sabrina et Bruno comme mes deuxièmes parents, Finn comme ma petite sœur. Je voue et vouerai jusqu’à la fin un amour inconditionnel à mon meilleur ami Tonio, parti beaucoup trop tôt. Je regrette qu’il ne soit plus là… Tout a changé depuis son décès. Il aurait été si heureux de connaître Ellie, mais le pire est que Thomas ne connaîtra jamais le phénomène qu’était son frère, et ça me rend si triste…

« Attends, comment ça deux ans ? » repris-je soudainement, surprise.

Sabrina me sourit doucement. « Oui ma puce, il aura deux ans le deux février. Le temps passe vite, hein ?
- Arrête. » la supplié-je, pas prête pour cette discussion. « Je ne veux pas qu’ils grandissent…
- Je sais bien ma belle, je l’ai bien compris. Tu vois ce que ça fait, d’être parent et de vouloir arrêter le temps pour profiter de ses bébés un peu plus longtemps ? »

Évidemment que je comprends. Dire que je me moquais de ma mère autrefois… me voici désormais à sa place. Ellie va avoir trois ans et je ne suis mentalement pas préparée. Si nous étions en France, elle pourrait entrer à l’école maternelle… mais le système scolaire américain est différent du français, alors je peux profiter de mon petit bébé encore quelques temps. Ouf.

« Et… toujours pas de deuxième bébé à l’horizon ? »

Je secoue la tête. « Nan, pas maintenant. Nous en mourrons d’envie mais je souhaiterai qu’Ellie soit autonome avant d’agrandir la famille.
- Okay ma puce, fais comme tu le sens. » répond-elle simplement sans insister plus. « Oh, il faut qu’on te laisse… je n’ai plus de batterie. On te fait d’énormes bisous, fais attention à toi ce soir ! »

lifestyle II | cameron dallasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant