3. CHOCOLATS

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La porte se referma doucement et Micah tourna la tête. Dean s'approcha avec un grand sourire et une main caché dans le dos.

-Surprise, dit-il en dévoilant un imposant bouquet de fleurs.

Micah esquissa un pauvre sourire et ouvrit les bras pour le recevoir contre lui.

-Merci elles sont vraiment très belles.

En réalité il se moquait vraiment de l'aspect du bouquet. Il aurait pu lui apporter des fleurs séchées ou un rat empaillé qu'il n'aurait pas était plus touché.

Le docteur Veil était repassé le voir et à sa mine sombre Micah avait tout de suite deviné qu'il était porteur de mauvaises nouvelles. Il avait bien essayé de retarder le moment de la révélation en lui faisait les détails des résultats pour l'instant encourageant du traitement et son optimisme quant à sa rémission totale, mais Micah n'était pas dupe. Il l'avait tout de même écouté poliment discourir jusqu'au moment où il s'était enfin résolut à lui dire la seule vérité qui l'intéressait.

Il était devenu allergique à ses inhibiteurs.

-Mais ce n'est peut-être que temporaire, avait ajouté le docteur. Il y a de fortes chances pour que votre organisme après rémission complète, parvienne de nouveau à assimiler les hormones de synthèses. Pour s'en assurer vous devrez observer une période de rééquilibrage hormonal qui se fera sans prise de régulateurs de quelque sorte que ce soit. Aux termes de cette période vous subirez une nouvelle batterie de test qui confirmera ou infirmera votre intolérance.

-Et mes chaleurs ? Si cette allergie persiste même temporairement, ça voudra dire que je devrais subir mes prochaines chaleurs sans inhibiteurs ?

Le médecin avait esquissé une grimace.

-Je peux vous conseiller de très bon andrologue pour en discuter si vous le souhaiter.

-Alors ? Demanda Dean le tirant de ses sombres ruminements.

-Quoi ?

-Comment tu te sens ?

« Épuisé, lessivé, courbaturé. J'ai de la fièvre et des tuyaux dans tout le corps. J'ai mal au ventre, à la gorge, au poumon, au crâne, ma peau me démange et j'ai la nausée ».

-Ça va.

-Tu as une sale mine, ajouta son collègue en tirant une chaise pour s'installer près de son lit.

« Tu m'en diras tant ! »

-Fatigué.

Au moins il n'avait pas commencé à le toucher, se consola Micah. L'aspect rougeâtre de sa peau devait l'en dissuader quelques peu.

« Si la solution pour le soigner de ses mains baladeuse est de m'enduire de rouge je suis même prêt à me rouler dans du piment de Cayenne. »

-Tu nous a fait une sacré frayeur, je ne te dis pas l'agitation au bureau.

-Ah ?

-Monsieur Lloyd est devenu blanc en apprenant la nouvelle. Il était tellement furieux d'avoir mis son équipe en péril à cause de rapports de sécurité mal exécuté que plus personne n'osait plus l'approcher. Il a passé des heures au téléphones, le directeur de l'usine est même venu le voir, il n'en menait pas large. La question maintenant n'est pas de savoir si des têtes vont tomber mais plutôt quand elles vont tomber.

Micah se rencogna dans ses coussins. Il savait que Dean aimait s'entendre parler et que cela pouvait prendre un moment.

-J'ai insisté pour qu'on transmette ton dossier médical à l'hôpital. Ce n'est habituellement pas la procédure mais je savais que tu ne serais pas en état de répondre et qu'ils allaient perdre un temps absurdement long en analyse. J'ai aussi parlé à Lloyd de l'attitude du gardien de sécurité. Il a dit qu'il attendrait d'en discuter avec toi pour décider quoi faire. À mon sens c'est une perte de temps. Il faut que tu reportes ce qu'il a fait Micah, ce type à clairement sa part de responsabilité dans ton état actuelle.

Hard times OmegaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant