Nothing But Ashes

"Je suis désolée..."

« Bonsoir ! Sache que la perte de mes cheveux n'est pas prévue pour tout de suite et même si parfois j'ai la flemme de me raser, on atteint pas celle du père Noël. Mais de rien voyons, ce n'est pas mon genre d'envoyer des nudes je préfère largement en recevoir. -Ceci était un message subliminal-

Pouarf non je dors sans ton odeur, ça se voit que tu n'as jamais mis les pieds dans une prison toi. Ça pue constamment et c'est une très mauvaise idée de laisser des affaires traîner, sauf si tu ne veux pas les retrouver.

Tu peux rassurer ton professeur, je ne vais pas te faire tuer. A la limite je le ferai moi-même mais je ne compte embaucher personne pour faire mon travail. T'inquiètes.

C'était très intéressant tout ça Esmée t'es pas du tout ennuyante comme fille. J'avais 2 poissons aussi, ils s'appelaient Kama et Sutra. Je te passe les détails niveau explications. Je n'ai rien de spécial à dire sur moi, je suis en prison quoi, ma vie se résume à manger, dormir, tourner en rond, frapper des gens, dormir encore et vendre de la beuh. Le rêve.

Tu comptes faire quoi après le lycée ? Ton plus grand rêve ? T'aimes bien The Fray ?

Ps : Si tu réponds non à la dernière question, sache qu'on est incompatibles. »

La lettre d'Asher vient tout juste d'arriver. Je l'ai déjà lue 4 fois. Nos réponses sont de plus en plus longues, j'aime bien en apprendre sur lui. Ce que j'aime bien aussi c'est que c'est assez naturel comme échange, on dit ce qui nous passe par la tête puis même si ce ne sont que des lettres, il y a une sorte de feeling qui passe plutôt bien. Quand une larme vient s'écraser sur le papier, je la remet automatiquement dans son enveloppe pour ne pas l'abîmer et faire couler l'encre. Ça fait très exactement 19h. Et depuis 19h les larmes et les sanglots m'agrippent à la gorge. J'ai vomis 4 fois. Pris 5 douches en me brossant les dents jusqu'à saigner à chaque fois. J'ai hurlé dans mon oreiller une bonne centaine de fois. J'ai tenté d'écrire ce que je ressentais. Résultat, une pile de papiers en boule arpentent le sol de ma chambre. J'ai fermé ma porte à clé. Ma mère a voulu rentrer mais je lui ai dis de ne pas m'approcher. Je l'ai entendu rire suite à ça. Lui.

Des année et des années à vivre un enfer au quotidien avec cet homme. Mais ce que je ne savais pas, c'est que l'enfer je n'y étais pas encore. Maintenant je le sais. C'est une sensation indescriptible. Je me sens sale, souillée, humiliée, j'ai honte de moi.

Il n'avait pas le droit. Pas le droit de me retirer cette partie de moi, cette partie d'innocence et de liberté. Ça aurait du être mon choix, j'aurais du faire ça avec la personne que je voulais au moment où je le voulais. Malgré ça j'ai tout de même un soulagement que ce ne soit pas aller plus loin. Ça aurait pu être pire non ? Mais en pensant ça, la peur m'envahit. Et s'il recommençait ? Et si cette fois il décidait de faire plus que ça ? D'aller jusqu'au bout ? Rien que d'y penser un haut le cœur me traverse le corps si bien que je cours aux toilettes vomir une nouvelle fois. Le soucis c'est que je n'ai plus rien à vomir, je n'ai rien manger depuis hier. Des spasmes me font recracher de la salive, j'ai l'impression d'étouffer. Les larmes coulent de nouveau jusque dans mon cou puis je reste assise là, en boule et en pleurs dans la petite pièce.

-Esmée ? Ma mère frappe à la porte

Non pardon, elle ne frappe pas, elle tambourine en hurlant mon prénom. Je ne veux pas la voir, si elle avait mit ce connard à la porte rien de tout ça ne serait arriver. J'ai conscience que c'est stupide de remettre la faute sur elle mais ma colère surpasse toutes mes pensées. Je me relève en ouvrant la porte violemment puis cours dans ma chambre tout en esquivant ses mains qui tentent de me retenir. Je lui claque la porte de ma chambre au visage.