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- "On a bientôt fini ?"

- "Non."

-"... et maintenant ?"

- "Tu ne comptes pas lâcher l'affaire c'est ça ?"

- "Non." me répond Hana en me montrant toutes ses dents blanches.





Cela fait maintenant deux heures que nous sommes à la bibliothèque où nous révisons, pour ma part j'ai bien travaillé, tandis qu'Hana n'a tenu que dix minutes : le reste du temps elle a dormi, puis maintenant elle m'embête. Je regarde l'heure sur mon téléphone et voit qu'il est 3 heures de l'après midi. Voyant qu'elle s'impatiente, je finis par fermer mon cahier, tandis qu'elle saute littéralement sur sa chaise de joie en me voyant faire. Elle se lève enthousiaste et se dirige rapidement vers la sortie sans m'attendre. Pour ma part je range mes affaires dans mon sac, me lève et marche vers la sortie, où je la retrouve en train de danser toute seule.


Cette fille est folle.


- "Merci je n'en pouvais plus !"

- "Je vois cela !"

- "Tu n'as pas besoin de réviser autant, tout le monde sait que tu vas être la major de la promo."

- "Par tout le monde, tu veux dire toi ! Et puis ce n'est pas pour les autres que je travailles autant, je n'ai rien à leur prouver."

- "Tu as raison... d'ailleurs Amira je voudrais te parler de quelque chose."

- "Oui ?"

- "Allons dans un endroit à l'abri des oreilles indiscrètes d'abord."


Je la regarde sans trop comprendre et nous marchons toutes les deux vers la sortie. Nous arrivons rapidement vers ma voiture et nous montons dans celle-ci. Après m'être installé, je regarde Hana qui se recoiffe.


- "Alors ?"

- "Oui, donc en fait, je voulais te prévenir que j'allais commencer à travailler."

- "Ah bon ? Tu as déjà trouvé un travail ?"

- "Non, je vais commencer justement à chercher, mais je voulais que tu sois au courant. Cela fait maintenant des mois que je squatte chez toi, je dois me prendre en main."

- "Alors déjà tu ne squattes pas d'accord, et ensuite je comprend que tu veuilles te prendre en main, mais rien ne presse. Mama te l'as déjà dit, tu es chez toi. Ma maison c'est comme la tienne maintenant."

- "Je ne sais pas comment vous remercier."

- "Pas besoin. Je peux te poser une question ?"

- "Oui ?"

- "Est-ce que ta maman ou bien quelqu'un a cherché à te contacter ?"

- " Ma mère non, mais mon frère et ma soeur oui il y a deux semaines."

- "Et donc ?"

- "Je les ai insulté, puis j'ai bloqué leurs numéros."

- "Hana..."

- "Ils m'ont abandonné Amira. Ils savaient ce que je traversais mais ils ont préféré fuir et me laisser ici. Jamais je ne pourrais leur pardonner."


Je me contente de la regarder, et vois dans son regard beaucoup de tristesse et de colère. Sa vie n'a vraiment pas du être facile pour qu'elle ressente une aussi grande rancoeur envers son frère et sa soeur. Malgré tout je comprend sa rancoeur, si j'étais à sa place je pense que je dirais la même chose.

Voire pire.

Je ne réponds pas et me contente d'attacher ma ceinture et d'allumer le contact. Hana fait de même et nous roulons vers la maison. Sur la route, nous changeons de sujet et nous parlons de tout et de rien, elle me parle de ses préférences d'emplois, tandis que je l'écoute parler. Tandis que je conduisais tranquillement, une voiture de police au loin se met à me suivre, et me fait signe grâce à des appels de phares de me garer.


- "Qu'est-ce qu'ils veulent ?" me demande Hana en regardant la voiture.

- "Aucune idée."


Je ne dis rien de plus et me contente de me garer rapidement. Après cela je coupe le contact et serre instinctivement mon volant. Hana me regarde sans trop comprendre, tandis que je prie intérieurement pour que cela soit juste un contrôle de police classique. Un grand homme en uniforme sort de la voiture et finit par arriver devant ma fenêtre, que je baisse en le voyant devant moi.


- "Bonjour. Papiers du véhicule et papiers d'identités s'il vous plait."


Je ne dis rien et obéit. Hana me regarde avec des gros yeux, tandis que je l'ignore et tends mes papiers au policier, qu'il inspecte minutieusement.


- "Savez vous pourquoi vous êtes contrôlé ?" me demande le policier sans me regarder.

- "Non."

- "Un habitant de la ville nous a appelé et a pris en photo votre plaque d'immatriculation car selon celle-ci, vous auriez eu un comportement inapproprié et agressif."


Je regarde devant moi et passe mes mains sur mon visage. Je reste quelques instants et réfléchit à qui peut bien être derrière cette mauvaise blague.
Ça peut être n'importe qui.

Cependant, le policier ne me laisse pas le temps de plus réfléchir qu'il pose sa main sur ma portière et me lance mes papiers dans la voiture.


- "Dommage, tu es en règle." me crache-t-il d'un air effrayant.


Il finit par marcher vers sa voiture, monte dedans et part. Je remonte ma fenêtre et pose ma tête contre le repose tête en fermant les yeux. Mon rythme cardiaque s'est accélérer, et je prend quelques secondes pour reprendre mon souffle. Le contrôle au faciès ne m'est pas inconnu, mais cette fois là c'est la première fois qu'un policier m'a fait aussi peur.

Le silence règne dans la voiture, tandis que je lutte pour refouler mes larmes. Je souffle un bon coup, et me met à ranger les papiers qui sont éparpillé, en rangeant je regarde furtivement Hana qui semble perdue et choquée par ce qui vient de se passer. Je l'ignore et après avoir ranger tout mes papiers, je rallume le contact et démarre la voiture.


Nous arrivons sur la route de campagne. Le silence règne dans la voiture, autant que moi et Hana nous n'osons pas parler, à vrai dire cela m'arrange : après ce qui vient de se passer, je n'ai nullement envie de discuter.

Tandis que je pose ma main sur le levier de vitesse, je sens le contact chaud de sa paume de main sur le dos de la mienne, après avoir fait ma manoeuvre je retourne ma main de sorte à ce que nos doigts s'entrelacent, et nous roulons vers la maison toujours dans le silence, sans que nos mains ne se soient détaché.

Elle me comprends tellement.

Everything is written.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant