Everything is written.

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Les chuchotements s'intensifient, et les regards que je reçois sont remplis d'accusations et de haine, comme si c'était moi qui avait causé cette tragédie.
Mama m'a toujours dit qu'il ne faut jamais leur répondre, c'est ce qu'ils veulent. Elle a raison, leur répondre serait leur accorder ce qu'ils veulent, je ne leur ferait pas ce plaisir. Voyant les bavardages s'intensifier, la professeure intervient et le silence reprend. J'ouvre mon cahier et me met à prendre des notes : je prends mes études très au sérieux, c'est la seule chose qui me permettra à moi et à ma mère de quitter ce trou.

Pendant que la professeure répondait à une question, je reçoit un bout de papier sur mon bureau. Je l'ignore et continue de prendre des notes, je sais déjà que ce mot n'est pas un mot doux. Les chuchotements commencent à s'intensifier, je fais abstraction.

- « Professeure ! Pourquoi vous ne demandez pas à Amira de nous expliquer le cours, elle a l'air d'avoir beaucoup de connaissance sur ce sujet » dit une fille rigolant comme une pouffe.

La plupart des élèves suivent, tandis que je les ignore de plus belle. S'il croit m'atteindre avec leur pics, c'est mal me connaître.

- « Jessica, silence. » dit la prof d'un ton ferme, et reprends son cours comme si de rien n'était.

- « Eh la terroriste ! Tu veux pas nous expliquer le cours ! » dit une autre fille à côté d'elle en rigolant de plus belle.

Cette fois ci, c'est presque toute la classe qui rigole. La professeure tente de se faire entendre, en vain. Je ferme les yeux et tente de calmer ma main qui tremble toute seule de colère, je ne peux pas me permettre de leur répondre, sinon c'est moi qui en paierai les conséquences. C'est comme ça, je dois me taire.

Un jour ils travailleront tous pour moi.

- « Fermez là vous deux, non seulement ce n'est pas drôle mais c'est raciste, c'est bon. » dis une voix.

- « C'est bon Hana on rigole » dit la première fille qui a parlé.

- « Je ne rigole pas. Stop. » répond-elle plus fermement.

Les deux filles se regardent et souffle d'agacement, tandis que la fille qui a pris ma défense me lance un sourire qui se veut rassurant. Je l'a regarde sans trop comprendre et me concentre sur le cours. C'est la première fois qu'un autre élève me défends, étrange. Elle a réussit à elle toute seule à faire taire la classe entière, la professeure la remercie et reprend son cours, encore une fois comme si de rien n'était.

La cloche finit par retentir. Les élèves se dépêchent de ranger leur affaires tandis que la professeure termine ses explications. Après avoir noté ce qu'il me manquait, je range mon sac, remet mes écouteurs et m'apprête à sortir de la classe, quand la professeure me fait signe.

- « Amira j'aimerais te parler. » dit-elle en me montrant une chaise. J'enlève mes écouteurs et m'assoit dessus, tandis qu'elle s'assoit en face de moi.

Je l'a regarde sans rien dire, en attendant qu'elle me dise ce qu'elle me veut.

- « Je vois bien qu'avec tes camarades cela ne se passe pas très bien. »

- « Et ? »

- « Tu es très renfermé sur toi même, tu t'isoles beaucoup... pourquoi tu n'essaierais pas de te faire quelques amis ? Tu es en dernière année, profite-en. »

- « Écoutez madame, avec tout le respect que je vous dois, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous me demandez de me lier d'amitié avec des personnes qui me détestent juste parce que je ne suis pas blanc comme eux ? Je suis très bien seule, et je ne suis pas là pour me faire des amis. »

- « Je dis cela pour toi Amira. »

- « Vous avez vu leur haine durant le cours ? Je sais que vous l'avez vu, mais vous préfériez continuer votre cours plutôt que d'intervenir. Si vous voulez vraiment mon bien, ne soyez pas passive. »

Je me lève, remet mes écouteurs et sors de la salle sans regarder derrière moi. Je marche jusqu'à mon casier, l'ouvre et y dépose mes affaires d'histoire. Je prend à la place mon cahier de français et me dirige directement vers la salle de français.

Je n'aime pas ce cours.