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Sa porte d'entrée s'ouvre et je la vois marcher rapidement, un sac en bandoulière sur son épaule. Une personne apparaît derrière elle est se met à lui hurler dessus. Hana se retourne vers elle, lui montre son majeur, et reprends sa marche.

Quelques instants plus tard, la personne claque la porte d'un seul coup, ce qui fait un bruit si fort qui me fait sursauter. Je regarde Hana et vois qu'elle est debout, le regard vide, malgré l'obscurité. Intrigué, je sors de la voiture et par me caler sur le capot, en ne la lâchant pas du regard.

Elle finit par croiser mon regard, reste quelques secondes immobile, puis marche vers moi. Elle se place à côté de moi et nous restons quelques instants dans le silence des plus complet. Je lève la tête, et voit des étoiles qui brillent au dessus de nos têtes.


- « On peut rentrer dans la voiture ? J'ai très froid. » finit-elle par chuchoter doucement.


Je la regarde et la voit trembler de partout.


- « Aller viens. »


Je pars ouvrir ma portière et me dépêche de fermer la fenêtre pour mettre le chauffage. Après m'être installé, je regarde Hana et voit qu'elle a toujours froid, et ce malgré la température qui avait monté grâce au chauffage. Je retire ma ceinture, enlève mon pull d'un coup et le met sur elle.


- « Tu vas avoir froid Amira, remets ton pull. »

- « Je n'aurais pas plus froid que toi. Dépêche ou bien tes lèvres vont devenir bleues. »


Elle me regarde, et après quelques secondes d'hésitations, elle décide de l'enfiler. Elle rabats la capuche et s'emmitoufle dedans telle une enfant. Elle paraît si vulnérable.


- « Ça va mieux ? »

- « Beaucoup mieux. Merci. »

- « Ce n'est pas que j'aime pas rester là, mais je crois que si on reste une seconde de plus on aura des ennuis. » lui dis-je en regardant la maison d'Hana.

- « Tu as raison. Je te demande une dernière faveur, est-ce que tu peux me déposer à l'hôtel de la ville ? Il n'y a pas d'hôtel à Shelburne. »

- « Sûr ? »

- « Et certaine. S'il te plaît. »

- « Bon, allons-y alors. »


Je démarre la voiture et nous nous mettons à rouler vers la grande ville silencieusement. J'ai bien fait de rester quelques minutes de plus en fin de compte. Nous arrivons rapidement sur ma route de campagne préférée, et constate avec merveille que le paysage est beaucoup plus beau la nuit : le ciel est recouvert d'étoiles, tandis que la lumière de la Lune se reflète sur les champs alentours. Je jette un coup d'oeil vers Hana et la voit en train de regarder droit devant elle, le regard vide.

Une idée me vient alors. J'attrape le disque préféré de ma mère, le met dans le lecteur CD, et appuie sur le bouton. Quelques secondes plus tard, des douces de notes de guitare viennent mettre fin au silence pesant. C'est ma chanson préférée.

Je chante en même temps que le chanteur, tout en ignorant le regard d'Hana qui vient de se poser sur moi. En fonction des paroles je la regarde de temps à autre, et la voit sourire. Je continue de plus belle sur plusieurs chansons différentes jusqu'à arriver en ville. Nous arrivons devant le fameux hôtel : un éclairage sur deux marche, tandis qu'il y a des personnes se droguant juste en face. 

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