Everything is written.

17

- "Salut Hana !" dit Jessica en me relookant de haut en bas.

Elle est debout devant nous, avec son air supérieur que je déteste. Je ne comprends vraiment pas ce qu'Hana a pu lui trouver pour être amie avec elle, elle est n'a rien en commun avec elle.

- "Qu'est-ce que vous me voulez ?" dis Hana en venant à côté de moi.

- "On aimerait te parler, en privé." dit l'autre dont j'ai oublié le prénom en me regardant aussi mal que sa copine.

Je la méprise du regard et Hana se rapproche encore plus de moi.

- "Si vous voulez me parler ça sera ici, sinon je refuse." dit-elle encore plus sèchement.

- "Bon si tu y tiens. Tu reconnais ce jeune homme je suppose ? Il t'a envoyé un message il y a quelques mois et tu ne lui as toujours pas répondu, on aimerait des explications." dit Jessica en croisant ses bras.

Le garçon question baisse les yeux et rougit devant Hana et se fait tout petit. Attendez c'est une blague ? Elle parle du garçon qui avait envoyé un message d'amour à Hana il y a deux mois de cela ?

- "Mais ça va pas ou quoi ? En quoi cela te regarde ?"

- "Tout ce qui se passe dans le lycée me regarde." lui répond-t-elle très sûre d'elle.

- "Tu délires, t'es complètement malade. Viens Amira on y va."

- "Cela m'étonnerait, nous n'avons pas fini de parler."

D'un coup, cinq filles se mettent à nous encercler et nous empêche de passer. Je ne dis rien et regarde Hana qui d'un coup a un regard très sombre.

- "Nous pensons que cette fille t'influences Hana, tu as changé."

- "Attends c'est de..." finis-je par dire énervé, mais Hana prend ma main et exerce une pression assez forte dessus pour que je me taise, avant même que je puise terminer ma phrase.

Je la regarde, et voit qu'elle fusille du regard Jessica, qui se met à reculer d'un pas. Elle s'avance vers elle doucement, et ne dit rien. Ce manège dure quelques instants, et Jessica et sa copine finissent par partir rapidement, suivi des cinq autres. Du monde s'était attroupé autour de nous, et nous regardent comme si nous sommes l'attraction principale du lycée.

- "Y'a rien à voir circulez, et plus vite que ça !" crie-t-elle sur le troupeau qui nous entoure.

Quelques secondes plus tard, il n'y a plus personne dans les couloirs, juste moi et Hana, et cette atmosphère  lourde. Elle pose son dos contre le mur et souffle longuement. Elle finit par poser son regard sur moi, qui s'est adouci instantanément.

- "Je suis désolé que tu aie dû assisté à cette... chose"

- "Ce n'est pas de ta faute. Pourquoi tu m'as empêché de parler ?"

- "Parce que si tu avais dit quoi que ce soit, ça se serait retourné contre toi, et ça serait l'exclusion assurée. Tu as beaucoup plus de chose à perdre que moi." me dit-elle en me regardant fixement.

Je la regarde un long moment, tandis que la cloche retentit dans le couloir.

- "Merci" finis-je par lui dire.

- "De rien. Dit moi, après ce qui s'est passé, ça te dit de faire quelque chose de totalement interdit ?" me dit-elle en décollant son dos du mur.

- "Je n'aime pas ce sourire Hana. Qu'as-tu en tête ?"

- "Tu me fais confiance ?"

Elle me tend sa main, que je regarde un sourcil levé : son sourire arrogant ne me dit rien qui vaille. Si en deux mois j'ai bien appris quelque chose d'Hana, c'est qu'il faut se méfier de son sourire en coin. Elle a une drôle d'idée derrière la tête, c'est évident.

- "J'ai le choix ?"

- "Non." me dit-elle en souriant de plus belle.

Elle m'attrape la main, et se met à courir vers la sortie du lycée en épiant autour d'elle pour ne pas croiser un professeur. Je la laisse faire et me fait traîner jusqu'à ma voiture.

- "Donne moi tes clés."

- "Euh pourquoi faire ??"

- "Je veux t'emmener quelque part. Promis, ce n'est pas un endroit bizarre."

- "Tu as ton permis ?"

Elle me sort son porte feuille et me montre son permis avec un grand sourire. Je n'ai pas d'autre choix alors. Je finis par lui lancer les clés qu'elle rattrape d'une main et me sourit de plus belle. Je m'assois au côté passager et la voit s'asseoir à ma place.

- "Où est-ce que tu nous emmène ?" demandé-je en la voyant abaisser le frein à main.

- "Tu verras, c'est une surprise." me répond-elle en souriant.

- "Et ensuite c'est moi qui t'influence..." dis-je doucement en rigolant et en posant ma tête contre le repose-tête.

Elle rigole de plus belle et démarre la voiture. Je la regarde se concentrer sur la route et ne peut m'empêcher de sourire : cette fille est complètement folle.