Les Trois Mousquetaires de l'Amour - L3MA

Chapitre 27 : Automatic

"I'm being pulled by you, it's automatic

This feeling, just as it is, just hold on"

            Wendy avait beau s'être changé les idées en skiant tout l'après-midi, elle ne trouva le sommeil que tôt dans le matin. À vrai dire, elle avait peur de dormir, peur de rêver de l'homme qui lui avait fait tant de mal. Le destin était si arbitraire parfois. Elle savait pertinemment, par des sources sûres, que Charles n'avait pas quitté Paris cependant, ils ne s'étaient jamais recroisés en près de quatre ans. Quelle coïncidence qu'ils se retrouvent au même endroit au même moment non loin de Chambéry.

Ses amis avaient décidé de fêter le nouvel an en petit comité au chalet, au grand soulagement de la petite blonde. Elle n'avait aucune envie de recroiser Charles. Ils étaient donc restés bien au chaud entre eux à attendre les douze coups de minuit avant de se souhaiter la bonne année, tous un peu saoul mais heureux. Même Wendy avait réussi à chasser Charles de ses pensées ce laps de temps-là. Kévin l'avait embrassée langoureusement et elle lui avait rendu son baiser. Elle s'était perdue dans les yeux de son amoureux, constatant tristement qu'elle ne pourrait malheureusement jamais l'aimer autant que son premier amour. Le jeune homme ne semblait pas avoir remarqué qu'elle avait l'esprit ailleurs.

Elle se réveilla ce matin-là avec les rayons du soleil qui perçaient à travers les volets. Elle ronchonna, n'ayant réussi à dormir que quelques heures, et se tourna dans le lit, cherchant la présence de Kévin. Ne le sentant pas, elle sursauta et ouvrit les yeux. Elle était seule dans la petite chambre. Wendy se leva et sortit, s'attendant à trouver ses amis en train de prendre leur petit déjeuner dans la grande pièce à vivre. Aucune trace de ses amis. Elle fit réchauffer une tasse de chocolat chaud en soupirant. Il devait être tard, ses amis devaient sans aucun doute déjà être sur les pistes.

Après avoir aéré la pièce quelques minutes, en refaisant le lit, une feuille de papier attira son attention. Kévin y avait griffonné quelques mots, ce qui fit battre son cœur. Jamais personne ne lui avait montré une telle preuve d'attention.

« On est parti skier, on revient pour midi, dors bien ma belle. Je t'aime. »

À ces mots, Wendy sourit. Ne pouvant pas rester seule les bras croisés à ne rien faire, elle décida de se rendre au village pour ramener du bon pain frais pour le repas de midi. Elle en profiterait pour acheter de la pâtisserie pour remercier Kévin à sa manière, ne pouvant toujours pas lui rendre ses sentiments. Allait-elle un jour réussir à dire ces trois petits mots à nouveau ?

Le village semblait désert, ce qui n'était pas si surprenant en ce premier jour de l'année. La plupart des touristes avaient dû veiller tard. La petite bande du chalet était restée sage, étant allée se coucher vers les une heure du matin, trop fatiguée par le voyage du matin pour rester éveillée plus longtemps. Wendy trouva la boulangerie-pâtisserie facilement, ses yeux pétillants d'impatience. Elle avait hâte que ses amis rentrent pour déjeuner, qu'est-ce qu'elle avait faim. Le commerce proposait des formules pour le petit déjeuner, la jeune fille se laissa tenter. Après tout, il n'était qu'onze heure, elle avait encore une heure à tuer et son ventre vide ne tiendrait sensiblement pas jusque-là.

Elle s'assit dans un coin avant de se jeter sur la nourriture. Elle mourait de faim. Elle dévora le croissant avec tant d'appétit qu'elle fit rire un passant.

- Affamée, hein ?

Wendy hocha la tête en signe d'acquiescement, sans la relever toutefois, trop concentrée sur sa viennoiserie. Elle entendit une chaise racler le sol en bois et sentit deux yeux braqués sur elle. Se sachant fixée, la jeune fille tourna la tête vers son interlocuteur qui venait de prendre place en face d'elle. En rencontrant ses yeux bleus, elle faillit s'étouffer, sous le choc. L'homme se leva immédiatement, apeuré, pour lui tapoter dans le dos. Il revint quelques instants plus tard avec un grand verre d'eau qu'elle s'empressa de boire d'une traite.