J'ai adoré le Japon ou des villes comme Nara contraste avec Tokyo. Il y a aussi de très belle plage. La Chine était super aussi, je me suis fait la grande muraille bien sûr, mais aussi la cité interdite, l'armée en terre cuite, les rizières en terrasse à Longji, le mont Hua, Shangani et je ne pouvais pas quitter la Chine sans avoir vu de panda géant. Pour voir tout ça, ça m'a pris deux semaines. Je suis arrivée pile-poil au Népal, un jour plus tard et mon visa n'était plus bon.Katmandou est une ville très animée et il y a des singes un peu partout. Si à Montréal, j'avais nourri des écureuils, là, il me semble que c'est un macaque qui vient de me chiper mon sandwich. Mais je ne m'attarde pas dans la capitale, c'est un peu trop pollué. Je vais à Bhaktapur, malheureusement les tremblements de terre à répétition a détruit la plupart des temples, mais ceux qui sont encore debout sont très beaux. Je passe la nuit ici puis direction le parc national de Chitwan, là-bas y vit plus de cinq cents espèces d'oiseau, des rhinocéros, des crocodiles et même de tigres. J'espère en apercevoir pour avoir la chance de les prendre en photo. Ma dernière escale au Népal est Lumbini, ou est né Bouddha, avec son temple majestueux et son étang remplis de nénuphars à perte de vue.
L'inde me voilà, je commence mon périple indien par un incontournable, le Taj Mahal. Je prends ensuite le Toy train Kalka-Shimla. Il met 5h30 pour faire quatre-vingt-seize kilomètres, mais ça permet d'admirer le paysage et pour moi de prendre de belles photos. Je vais ensuite à Rishikesh sur les gorges du Gange, ou je photographie les moines. Puis le temple d'or d'Amritsar qui brille de tous ses feux la nuit. Je vais aussi au Fort Chittorgarh qui fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco. Un arrêt à Bombay. Il y a vraiment trop de chose à voir...
Puis je passe du temps à Pondichéry, savant mélange entre l'Inde et la France, autre curiosité de la Ville Blanche: une pratique encore présente de la pétanque. Il ne manquerait que l'accent du sud et un bon verre de Pastis pour se croire sur le vieux port de Marseille! (Bon, j'exagère peut être un peu!) Et ici, plusieurs personne parle français. Je suis hébergée dans un orphelinat. Ça me brise le cœur de voir tous ces enfants qui n'ont personne pour prendre soin d'eux. Et ne peut m'empêcher de penser au bébé que j'aurais pu avoir avec Nico. Une nuit, nous sommes réveillés par des coups tonitruants sur la porte de l'orphelinat. Le personnel sort et découvre un nouveau-né abandonné devant la porte, il ne doit pas avoir plus de quelques heures. Il est accueilli et prénommé Lochan. Comment on peut laisser son fils comme ça, en plus il est vraiment très beau avec ses petits cheveux noirs et ses yeux verts.
Je laisse une bonne partie de mes affaires sous la bonne garde de la directrice de l'orphelinat et pars faire des photos pendant deux jours sur les plages de Goa. Quand je reviens, je surprends une conversation entre la directrice de l'orphelinat et une famille qui est venue pour adopter Lochan.
???: Nous revenons sur l'adoption.
Directrice: Puis-je savoir ce qui motive ce choix?
???: Nous ne voulons pas d'un enfant malade.
Directrice: Sa maladie ne le gêne pas encore et il suffirait d'une opération pour qu'il ait une longue et heureuse vie.
???: Une opération risquée, mais aussi incroyablement couteuse... Non, nous n'adopterons pas ce petit garçon.
Directrice: C'est votre décision.
Le couple sort du bureau et je rentre pour récupérer mes affaires, mais je ne peux m'empêcher de poser la question.
Moi: Lochan est malade?
Directrice: Il a un trou dans le cœur. Pour l'instant ça ne le dérange pas, mais il va falloir l'opérer avant qu'il est un an, sinon... c'est une opération très chère et l'orphelinat n'a pas les moyens de la payer. Ce couple était parfait, ils avaient des revenus très confortables et souhaitait avoir un petit garçon mais... J'espère qu'on lui trouvera rapidement une famille... Vos affaires sont dans le placard. Vous restez encore combien de temps?
Moi: Deux jours.
Les deux jours sont passés et je n'ai pas pu me détacher du petit Lochan, ce petit est un ange, il ne pleure presque jamais. Ça me brise le cœur de le laisser, si je le pouvais, je l'adopterais, mais les conditions d'adoption ici sont bien trop stricte et trop longues. Je suis dans la nurserie avec lui pour la dernière fois, quand la directrice entre.
Directrice: Vous l'aimez vraiment beaucoup?
Moi: Oui, c'est un amour de petit garçon, si je le pouvais je l'emmènerais avec moi. Mais les démarches et l'adoption prendraient trop de temps et ne me sera jamais accepter, je ne suis pas mariée. Puis un kidnapping, je ne tiens pas spécialement à expérimenter les prisons indiennes. En France, j'aurais pu le faire opérer et je lui aurais donné une belle vie. Ça me serre le cœur de le laisser.
Directrice: Ces règles sont idiotes, je suis sûre que vous seriez une excellente maman. Depuis deux jours, vous n'arrêtez pas de veiller sur lui. Il y aurait un moyen, mais...
Moi: Mais quoi?
Directrice: Mais ce n'est pas très légale voir pas du tout... Vu que Lochan n'est déclaré ni par son père ni par sa mère et que les formulaires sont encore sur mon bureau... Vous pourriez vous décaler comme étant sa mère.
Moi: Faire une fausse déclaration?
Directrice: Mon mari travaille à l'embrassade, nous pourrions dire que vous ne saviez pas que vous étiez enceinte et que vous avez accouché avec mon aide dans les locaux de l'ambassade. Comme ça Lochan aurait la nationalité française et vous n'auriez juste à lui faire faire un passeport pour rentrer avec lui en France.
Moi: C'est faire des faux, c'est un délit!
Directrice: J'en ai conscience, mais ni moi, ni mon mari ne vous trahira et si Lochan reste ici, il ne sera jamais adopté et mourra...
Je regarde le petit que je tiens toujours dans mes bras. Il serre fort mon doigt. Ne dit-on pas au grands mots, les grands remèdes.
Moi: D'accord. J'ai toujours suivi toutes les règles, mais je refuse de laisser le petit ici si ça le condamne.
Directrice: Vous lui sauvez la vie. C'est le destin qui a fait que vous étiez chez nous quand le petit est arrivé. C'était écrit, la vie a tout fait pour vous réunir.
Elle a peut-être raison. Si cette voiture ne m'avait pas renversé, je serais sur le point d'avoir mon bébé. Le destin m'a sûrement envoyé Lochan pour remplacer celui que je ne connaitrais jamais... Une larme roule sur ma joue.
Directrice: Veronica, vous allez bien?
Moi: Oui. Serait-il possible de changer son prénom en Logan?
Directrice: D'accord, il va me falloir deux semaines pour tout préparer. Mon mari se chargera de la demande de passeport pour le petit. Dans trois semaines, vous pourrez être dans un avion pour Paris. En attendant, vous êtes ici chez vous et je vais demander qu'on mette le landau de Logan dans votre chambre. Filez!
Je retourne dans ma chambre avec le petit dans les bras. Il dort paisiblement. Tant pis pour la fin de mon tour du monde, il me restait l'Europe à faire, mais je ne vais pas crapahuter avec un bébé. Je m'assieds sur mon lit et appelle les filles pour leur annoncer que je rentrerais plus tôt que prévu. Je rentre avec un mois d'avance. Les filles décrochent rapidement.
Moi: Salut les filles.
Lucy: Salut Rony.
Julie: Coucou Rony.
Moi: Comment vous allez?
Lucy: Super même si une certaine personne va me rendre chèvre avec les préparatifs de son mariage.
Julie: hey!!!
Moi: Si je te dis que tu auras bientôt de l'aide. Je rentre plus tôt que prévu. Normalement dans trois semaines et j'aurai une énorme surprise pour vous.
Julie: Trop bien, tu nous manques trop ma poule!
Lucy: C'est quoi la surprise?
Moi: Si je vous le dis, ce sera plus une surprise nunuche.
Lucy: Donne-nous au moins un indice.
Moi: C'est un truc que vous n'imaginerez jamais... Je vous laisse les filles. À dans trois semaines, je vous adore.
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l'amour en photo
Roman d'amourRencontre de Veronica Candie jeune photographe au cœur d'artichaut, trop souvent déçue en amour et Nicolas Dupond ingénieur informatique éternel célibataire.