L'un des deux soldats m'interpelle, tout en pointant une arme sur moi.
— Lève les mains en l'air et ne bouge plus !
J'obéis sans broncher. Il vérifie alors que je suis bien toute seule dans le véhicule et m'ordonne de sortir.
— Je ne peux pas, répondis-je, j'ai la jambe coincée sous le siège.
Il jette un oeil, l'air suspicieux, puis se tourne vers son coéquipier.
— Va chercher des outils dans la voiture ! lui commande-t-il, sans plus de compassion.
Celui-ci revient quelques secondes après avec de grosses tenailles. Il se met à découper le morceau du siège qui me retient prisonnière. Dès que je sens ma jambe libérée, je la ramène vers moi tandis qu'une douleur l'irradie de haut en bas.
— Sors de là immédiatement ! m'enjoint le soldat, sur ses gardes.
Je m'exécute comme je peux, en traînant la jambe. Le soldat m'agrippe alors de toutes ses forces et, de ce fait, appuie sur ma morsure au bras. Maintenant, j'ai mal de partout ! Mais je comprends vite qu'il ne faut pas que je me plaigne. D'abord pour ne pas montrer ma faiblesse et surtout, cela n'aurait aucun impact sur les sentinelles.
Le soldat m'attache les bras derrière le dos, fouille la jeep, récupère mon sac et m'emmène dans son véhicule. Il me pousse sur le siège arrière.
— Assieds-toi là et reste tranquille ! m'ordonne-t-il .
Étant donné ma situation et la douleur que je ressens, il n'a pas besoin de le préciser ! Nous voilà partis sur les chemins de la zone sauvage. Je les entends avertir leur supérieur de mon arrivée.
Je pense que nous avons roulé environ deux heures. Nous pénétrons dans un camp où des tentes sont installées, ainsi que des baraquements. Des sentinelles sont en train de surveiller les lieux. Nous traversons le cantonnement et nous dirigeons vers une petite construction en béton dont les fenêtres possèdent des barreaux. Les soldats me retirent les menottes, me jettent à l'intérieur et repartent aussitôt. Le seul mobilier de la pièce est un lit en fer plutôt dégoûtant posé sur un sol en terre. Je me pose dans un coin en me demandant ce qu'il va se passer pour moi maintenant. Je pense à mes parents, à mes amis. Les reverrai-je un jour ? Dans quelle galère me suis-je mise ? Les heures passent. A l'extérieur, j'entends le va et vient des soldats qui vaquent à leurs occupations. Je ne peux pas les voir car la fenêtre est trop haute pour que je l'atteigne. Je me recroqueville. Il commence à faire nuit. J'ai soif, faim et surtout froid ! Je sommeille quand soudain je perçois des bruits dehors. Une clé tourne dans la serrure. Une sentinelle entre et s'approche de moi.
— Lève-toi ! me commande-t-elle.
J'obéis non sans mal, mon épaule me faisant toujours souffrir et ma cheville ayant doublé de volume. La sentinelle s'en contrefiche.
— Dépêche-toi ! Le commandant t'attend !
Un interrogatoire au milieu de la nuit ! Ce doit être une de leur technique, me dis-je.
Nous nous dirigeons vers des baraquements au bout du camp. Tout est calme dehors. Je lève les yeux vers le ciel. Il est très clair ce soir. Les étoiles brillent, étincelantes, indifférentes au sort qui m'attend ! Je prends le temps de les contempler. Si je pars pour la prison d'Etmopté, ce sera des fonds noirs que j'observerai pour le reste de mes jours. Et encore, si on me laisse en vie d'ici-là ! Je file vers un destin qui ne m'appartient plus.
Nous nous retrouvons dans une salle éclairée par une simple lampe. La sentinelle me fait asseoir sur une chaise, face à un bureau, situation qui me rappelle le dernier interrogatoire à Fossea. Une personne pénètre dans la pièce et vient prendre place derrière le bureau. Je reste pétrifiée par la personne que je découvre. Non, pas lui, me dis-je, désespérée.
Le commandant Follins s'installe en face de moi.
— Décidément, nous sommes fait pour nous rencontrer, Melle Tallens ! dit Follins avec un sourire narquois aux lèvres.
Je ne bronche pas . Follins insiste. Son regard est menaçant, sûrement une technique pour m'impressionner.
— Je pense que vous n'analysez pas bien le bordel dans lequel vous vous êtes mise ! Le mieux pour vous est de nous aider si vous voulez vous en sortir !
Toujours aucune réaction de ma part. Je n'ai pas l'intention de lui faciliter les choses !
— Alors cette fois, vous vous êtes décidée à aller rejoindre votre petit ami Loïs ? continue-t-il, en me fixant d'un air ironique.
Cette remarque me fait bondir.
— Loïs est mort ! lancé-je, en criant plus fort que je ne l'aurai voulu.
— Merde, mais c'est qu'elle parle ! Tant mieux, on va pouvoir avancer ! fait-il, un sourire railleur sur les lèvres.
Je me replie sur mon siège.
— Très bien ! Nous voulons savoir qui était avec vous !
— J'étais toute seule, affirmé-je en espérant prendre un ton assuré.
— Bien sûr ! Et vous conduisiez de la banquette arrière ?
— Le choc m'a projeté à l'arrière de la voiture.
— Ben voyons ! Alors ça va être très simple ! J'ai horreur qu'on se fiche de ma figure et je n'ai pas toute la nuit devant moi ! s'énerve-t-il. Donc soit vous coopérez, soit on vous expédie direct à Etmopté ! A vous de décider ! On reprend. Qui était avec vous dans la voiture ?
— J'étais seule, persévéré-je.
A peine ai-je fini de prononcer ces mots qu'une gifle retentissante me fiche presque par terre. Une personne a fait irruption dans la pièce sans que je l'entende et vient de m'assener la plus grosse baffe que j'ai reçue de ma vie ! Je me redresse sans sourciller malgré la douleur de l'impact. Un goût de sang envahit ma bouche.
— Allons, allons, caporal Denis, modère le commandant Follins. Un peu de calme ! Je suis sûr que Melle Tallens va devenir raisonnable et nous dire ce que l'on veut savoir.
Il me sonde du regard.
— Non, toujours rien ? On veut jouer à la coriace ! rigole-t-il. Il va falloir employer la manière forte. Caporal Denis, à vous !
Je ferme les yeux en vue du prochain coup. Je pense que le reste de la nuit va être long et je ne sais pas ce qu'il restera de moi au petit matin ! Le caporal lève la main et je regarde celle-ci comme au ralenti, approcher de mon visage !
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Coucou tout le monde,
J'espère que vous allez bien ! Alors comment Manéa va-t-elle se sortir de ce guêpier ? Va-t-elle finir à Etmopté ou alors tellement blessée que sa vie sera peut-être menacée ? A moins qu'un événement ne vienne encore changer le cours des choses !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Tous les avis sont les bienvenus ! Et n'oubliez pas de voter pour m'encourager 😍
Merci de me suivre.
Lona.
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FOSSEA Revelatio Tome 1
Science FictionJe vais vous raconter une histoire, mon histoire, celle d'une jeune fille qui a vu le jour il y a longtemps maintenant et qui fut emportée par les évènements vers une vie loin de ce qu'elle espérait. Voici ses souvenirs, voici ma vie... An 3120 Un...