Chapitre 18

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Au moment de sa visite quotidienne auprès de sa patiente de la chambre 226, Liam se remémorait sa tâche précise. Être prudent dans ce qu'il avançait, ne pas la brusquer surtout. Il savait ce qu'il avait à dire aujourd'hui : parler de la santé des jumeaux, observer sa réaction et, si jamais elle était favorable, aborder le sujet du père et du comment du pourquoi.

Mais arrivé dans la chambre, il fut surpris de la trouver vide. Il chercha des yeux la jeune Fenton avant de remarquer l'absence de sa perfusion. Malgré qu'il crût son hypothèse impossible, il sortit de la pièce vide et partit dans le long du long couloir hospitalier.

Il s'immobilisa finalement quelques salles plus loin, tout de même surpris d'y trouver la personne qu'il cherchait auparavant.

Il s'avança lentement, de peur de la surprendre, et toussota délicatement afin de lui signaler sa présence. Lina ne se retourna même pas. Le petit garçon en couveuse couché devant elle occupait toute son attention. 

Alors qu'il se rapprochait, Liam pouvait entrevoir les larmes qui perlaient les yeux de la jeune maman. Elle se tenait complètement immobile, comme si bouger pouvait rompre l'atmosphère entre eux. Le lien d'une mère et son fils.

Lina tourna finalement la tête vers le médecin, alerté par son petit bruit. Liam la rejoignit et regarda à son tour la couveuse. Dedans se tenait un petit garçon, avec une étiquette sans nom. Il avait de petits cheveux très fins et clairs et de minuscules pantoufles bleues assorties au pyjama qu'il portait. Il se mit à gémir doucement. Une plainte si faible, si fragile qu'elle s'entendait à peine dans la cohue de l'hôpital. Celle qui précède les pleurs généralement. Sa maman reporta aussitôt son attention sur lui.

Le docteur Bris savait qu'il fallait engager la conversation, mais il était surpris de la voir ici de son propre gré. Sa présence ici sous-entendait une avancée que le docteur n'aurait osée imaginer. Que pouvait-il bien lui dire ?

-Est-ce que tu as déjà pensé à un prénom ? Lui demanda-t-il alors sans vraiment la regarder, sans même espérer une réponse.

Tout d'abord, elle l'ignora.

Puis, Lina finit par tourner ses yeux vers le visage mûr et les yeux bruns et chaleureux du médecin.

-Et bien... J'avais pensé que si j'avais un garçon plus tard, j'aimerais beaucoup l'appeler Louis, avoua-t-elle doucement, détournant son regard à nouveau.

-C'est très joli, acquiesça le médecin. 

Il prit alors le carton de la couveuse et grava dessus à l'aide de son stylo : Louis Fenton.

LinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant