Prologue:

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Petit batârd ! Si tu bouges je te tue, me criait-il dans les oreilles pendant qu'il pointait le cannon de son AK 47 sur moi à près 15m tout en avançant.

-Rico, rentre ! Rentre tout de suite, hurlait ma mère timorée au seuil du prortail de la maison

Tellement tétanisé j'étais, que j'ignorais quoi faire : entre cet homme à la carrure imposante, terrifiante qui m'ordonnait de rester sur place au risque de me tirer dessus et ma mère qui, imaginait déjà le pire. J'entendis le « clac » de la gâchette pointée sur moi car je lui faisais face. Pendant un très court instant, mon corps et ma tête m'ordonnaient deux choses à la fois : n'écouter personne et fuir une fois pour de bon ou écouter ma pauvre mère qui avait déjà autant souffert pour moi. J'écoutai tout simplement ma tête et fis un saut d'un mètre vingt  environs sur ma droite et ma mère put saisir mon bras pour me faire rentrer de force dans la maison.

-Dis merci au Dieu que tu pries car j'ai oublié d'enlever le cran de sûreté, dit-il en cognant le portail avec la crosse de l'arme. Je t'aurais abattu ici sans que même ta mère ne puisse rien y faire.

Ma mère, automatiquement, me donna une claque tout en laissant des larmes couler sur ses joues

-Ne t'ai-je pas dit de rester à la maison ? Pourquoi aimes-tu à ce point n'en faire qu'à ta tête ?

Je restai de marbre car aucun son n'arrivait à sortir de ma bouche. Je courus pour aller me refugier sous Les draps de ma chambre tellement de tout mon corps et de tout mon être je tremblais. Je n'avais que 12 ans et tout le long de la journée, une seule question ne cessa de me hanter l'esprit : Que me serait-il arrivé s'il avait tiré ? Où irais-je et que se passerait-il ? Peut-être deviendrais-je comme l'un de ces nombreux corps qui jonchaient les rues de notre ville, de notre quartier. Peut-être que j'aurais juste un bandage et que je prendrais uniquement des sirops pour guérir exactement comme maman me soignait lorsqu'il s'agissait d'un paludisme. Une chose est sûre, je restai deux jours sans manger avec la peur et les interrogations qui me rongeaient de l'intérieur. Ma mère aussi de son côté se refugia dans le silence, ne put exprimer ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Elle continua de jouer son rôle de père et de mère à la fois comme si de rien n'était.    

L'histoire d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant