Attente interminable

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-Non non ne me touchez pas, je vais tout vous donner laissez ma maman tranquille. Prenez tout ce que vous voulez. Criais-Je pendant que je dormais.
Tata Martine qui était dans la chambre d'à côté, vint automatiquement me réveiller car je risquais de réveiller mes frères.
-Rico, ce n'était qu'un cauchemar. Calme-toi. Je suis là. Dit-elle en serrant ma main.
J'avais tellement peur car ce cauchemar je faisais en boucle chaque fois que je fermais les yeux. Cela faisait déjà deux jours que nous avions été agressés et m'a mère, n'était toujours pas réveillée. Quand à mon père, nous n'avions aucune nouvelle de lui depuis et je m'inquiétais de plus en plus.
-Je retourne au chevet de ta mère d'accord?

-Quand est-ce qu'elle va se réveiller tata? Depuis des jours, elle est toujours endormie.

-C'est normal que ça prenne du temps, elle a vécu un traumatisme énorme. Du moment où elle respire, elle le fera aujourd'hui ou peut-être demain. Faut reconnaître qu'on lui a injecté certains produits aussi qui l'épuisent surtout avec ses blessures. C'est du jargon médical. Faisons juste confiance à Tata Jeanne. Ta mère va se réveiller. Rassure-toi. Allez rendors toi. Il se fait tard. Conclût-elle en sortant de la chambre

Je regardai mes deux frères qui étaient couchés à côté de moi et qui visiblement dormaient profondément; à croire que j'étais le seul à avoir vécu cette situation. C'est vrai qu'ils n'avaient pas vu la scène du viol de ma mère mais c'était comme si nous n'avions pas vécu les mêmes choses surtout le tout petit; à cet instant, j'aurais tellement voulu avoir leur innocence pour ne rien comprendre comme eux, ne rien mémoriser comme eux si tant est que leur mémoire ne mémorisait vraiment rien. À travers la scène, je savais que le viol ou « ce qu'ils avaient fait à ma mère » comme je l'appelais ainsi était mal et très mal même. Mais je n'avait pas encore l'appellation « viol ou agression sexuelle » dans mon dictionnaire.
Ces deux jours ont été pour moi des jours de stress, de peurs et d'incompréhension totale de tout ce qui nous arrivait. J'avais l'impression qu'autres malheurs s'abattraient sur nous d'un moment à l'autre. Tata Martine avait beau me rassurer mais au fond de moi je repensais uniquement à ce qu'ils avaient fait à ma mère. Je ne comprenais pas et j'avais peur d'en parler. Tata Jeanne avait été un ange gardien pour nous car elle nous avait hébergé et aussi nourri même avec ses petits moyens. Elle nous obligeait à bien manger même lorsqu'on avait pas la tête à ça. Elle essayait chauque fois de nous donner le sourire avec des blagues et des anecdotes concernant certaines de ses expériences. Cela nous remontait quelque peu le moral. Mais parfois, mes frères se mettaient à pleurer notre mère, et j'en avais aussi envie mais je me devais d'être fort pour eux, je me devais de les consoler. Des nouvelles de mon père, nous n'en avions pas et même si je n'approuvais point ses manières envers ma mère, je me faisais aussi du souci pour lui. Que feront-ils de lui? Le ramèneront-ils comme ils l'ont fait avec Melvin? Ou deviendra t-il un soldat comme eux? Tellement de questions que je me posai et qui m'amenèrent à une seule conclusion. Je devais aller le chercher. Malgré tout, ma mère l'aimait profondément et serait dans tous ses états si elle se réveillait et qu'elle ne le trouvait pas. Elle déciderait même d'aller le chercher. Cette nuit-là donc, je pris la décision de partir discrètement à l'aube pour voir dans les environs s'ils le retenaient.

- Rico, je t'en supplie, n'agis pas ainsi. Que deviendront tes frères si tu t'en vas? Et ta mère, si elle se réveille et apprend que tu es parti, elle pourrait en mourir. Me dit Tata Jeanne

-Mais ils ont pris mon père et si je ne vais pas le voir, il lui feront la même chose qu'à Melvin. Maman ne supporterait pas ça aussi.

-Ton père s'en sortira, j'en suis sûre. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Il reviendra, sois juste patient.

-Si je réussis à le ramener, peut-être que maman se réveillera. Laissez moi y aller. Il ne m'arrivera rien. Rétorquai-Je pendant qu'une larme coulait sur mon visage.

-Tu sais, le réveil de ta mère se fera d'ici là. Je t'en prie, ne laisse pas tes frères ici tous seuls. Tu es l'aîné et ils ont besoin de toi. Ne commets pas cette erreur. Reste ici avec ta maman et tu verras que tout se passera pour le mieux. D'accord ?
Elle ne finit pas sa phrase qu'on entendit un bruit venant du dehors; c'était quelqu'un qui frappait fortement au portail. Pris de peur, mes frères coururent se cacher immédiatement.

-Jeanne, il faut qu'on se cache; je suis très sûre que ce sont ces soldats encore qui viennent continuer leurs pillages. Il faut mettre les en enfants et leur mère à l'abri. Dit Tata Martine

-Tu as raison mais j'ai l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui est là. Tu sais qu'ils ne prennent pas la peine de taper mais ils défoncent plutôt. Je crois que le mieux serait d'aller voir.

-Tu es sûre ?

-Franchement non mais qui ne tente rien n'a rien vu que la personne insiste vraiment.
-Peut-être que c'est Papa. Je suis sûr que c'est lui. Dis-je en criant.

-Tu as raison mon chéri. Laisse moi aller vérifier. Me répondit Tata Jeanne.

Elle ouvrit la porte du salon qui restait constamment fermée à double tour et sortit dans la cour. De là elle chuchota au portail:
-C'est qui? Qui est là?

-Jeanne? Tu es là ? C'est moi le mari d'Emilienne. Tu sais où elle se trouve avec les enfants? Tu sais s'ils sont en vie?

-C'est toi Roger? Tu es seul? Attends je t'ouvre ils sont ici avec moi.

-Oui je suis avec une connaissance qui m'a aidé à m'échapper. S'il te plaît je dois m'assurer qu'ils vont tous bien.

Tata Jeanne ouvrit la porte et je restai bouche bée car je n'en revenais pas de l'état dans lequel mon père était. ........

L'histoire d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant