L'amour d'une mère

12 1 0
                                    



-Melvin, mon fils chéri, tu vas bien? Continua t-elle pendant que nous l'aidions à se relever.

-Camarades, en avant ! Nous n'avons plus rien à faire ici. Cria t-il en s'éloignant avec ses deux compagnons sans même poser le moindre regard sur sa mère.

Celle-ci commençait déjà à hurler très fort car n'arrivait pas à croire ce que ses yeux voyaient. Au même moment, ma mère qui avait aussi sûrement entendu ses cris, sortit de la maison pour nous rejoindre.

-Mais Rico, ne vous ai-je pas dit que je ne voulais plus vous voir tous autant que vous êtes dehors? Nous sermonna t-elle tout en venant au secours de la mère de Melvin qui était aussi une amie chère à elle.
Rentrez tous à la maison et que ça saute.

Nous nous exécutâmes tous sur le champ et ma mère une fois à la maison s'éloigna avec son ami pour la consoler. Je me cachai derrière la fenêtre de la chambre pour les écouter car trop curieux pour rester sagement au salon avec les autres.

-Martine, cesse de te mettre dans tous tes états ainsi. N'oublie surtout pas que c'est ta santé qui est aussi en jeu. C'est très difficile mais tu te dois d'être forte au moins pour moi ton amie.

-Je te jure qu'il n'y a aucun mot pour décrire la douleur que je ressens. C'est comme si on m'enlevait encore une partie de moi. Tu es ma seule et unique amie et tu sais tout ce que j'ai vécu depuis cette journée. Dit-elle de façon calme tout en laissant couler de grosses larmes sur ses joues.

-Tu as raison mais aujourd'hui tu as la vie et c'est ça le plus important. Tu te rappelles que tu as failli y laisser la vie ? Aujourd'hui, Melvin n'est plus le même et essayer de le reconquérir ou vouloir le raisonner à ce stade ne te fera que du mal.

-Je ne m'attendais même pas à ce que ton fils dise soit vrai. Tellement, j'avais perdu tout espoir de retrouver même son corps encore moins de le retrouver vivant. C'est mon fils et ils n'ont pas le droit de me l'arracher. Qu'ai-je donc fait pour mériter ça ? Il est mon unique enfant et il est toute ma vie et tu le sais. Ce n'est qu'un ado et il n'est pas tard pour essayer de le ramener sur le droit chemin.

-Je veux bien que tu essaies Martine mais cela ne se fera pas en une journée au contraire; il faudra t'armer de patience. Pour le moment, tu ne sais pas ce qu'ils lui ont fait faire. Tu n'as aucune idée des atrocités qu'il vit ou qu'il commet. Prends d'abord du recul et nous aborderons l'affaire d'une autre façon.

-Je donnerai tout pour récupérer au moins mon fils parce qu'il ne me reste plus rien. J'ai tout perdu. Depuis son départ, mon époux a sombré dans l'alcool et me bat à longueur de journée. J'ai beau me dire que ça va passer mais cela commence à trop durer. Tu ne peux imaginer les choses que mon mari me crache tous les jours au visage à cause ce qui s'est passé avec notre fils. J'en peux vraiment plus.

-Te battre? Mais pourquoi ? Rétorqua t-elle toute gênée

-Il dit que je suis responsable de sa disparition parce que c'était moi qui l'avais envoyé effectuer une course et tout ça est arrivé.

- Je suis vraiment désolée pour tout ce que tu vis ma sœur. J'ignore même quoi te dire pour te consoler. Sache juste que ce n'était point de ta faute. Il le dit sûrement à cause de la colère et de l'alcool. Tu sais que ma porte te sera toujours ouverte à n'importe quel moment. N'hésite pas un seul instant à venir rester ici si jamais tu ne te sens plus en sécurité chez toi.

-Merci beaucoup pour ton soutien. Tu n'étais pas du tout obligée.

-Ne dis pas de bêtises. Les amies c'est fait pour ça, voyons. Maintenant je voudrais que tu essuies tes larmes et que nous allions nous faire quelque chose à manger. Ça te dirait?

-Si ça ne te gêne pas, d'accord

-Mais avant, je dois parler à mes fils d'abord.
Quand j'entendis ça, je courus immédiatement pour m'asseoir comme si de rien n'était.

-Alvin, Rico et toi-même Marc, j'ai à vous parler en chambre. Suivez moi. Nous dit maman sur un ton assez ferme.

Ce ton là, il me faisait toujours peur car il était toujours annonciateur de pas bonne augure.

-Mais qu'est-ce qui vous a pris de dire à tata Martine que vous aviez vu son fils? Vous rendez-vous compte de ce que vous avez occasionné ? De l'espoir que vous lui avez donné?

-Maman c'est pas de notre faute. C'est Marc qui a vu Melvin en premier et l'a informée. Répondis Alvin automatiquement.

-Marc, tu es comme mon fils et par conséquent, je vais te réprimander comme tous. Tu ne peux pas annoncer à une mère qui a fait son deuil depuis des mois que son fils est toujours vivant. On agit pas ainsi, elle était carrément en état de choc. Tu dois réfléchir et c'est valable pour vous tous, avant de poser n'importe quel acte. Je voudrais que vous lui présentiez des excuses à l'instant même. Vous me comprenez?

-Mais maman, elle avait le droit de le savoir. En plus, Melvin voulait que nous partions avec lui.

-Pardon?????

L'histoire d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant